Dans ce dialogue entre socrate et calliclàùs, platon soulàùve la question de l'éloquence politique et de ses motivations. socrate interroge sur la véritable intention des orateurs cherchent-ils à améliorer les citoyens ou à satisfaire leurs intérêts personnels en flattant le peuple ? une réflexion sur la dualité de l'éloquence politique et ses conséquences sur la société.
(-428--348) Platon, philosophe de la Grèce antique, explore des concepts tels que la réalité, la connaissance et la justice. À travers ses dialogues, il met en scène son mentor Socrate pour examiner les idées et les valeurs de son époque, tout en proposant une vision idéale de la cité idéale dans "La République".
public/privé
« SOCRATE La rhétorique qui s'adresse au peuple d'Athènes et à celui des autres cités, c'est-à-dire des assemblées d'hommes libres, qu'en devons-nous penser ? Es-tu d'avis que les orateurs parlent toujours en vue du plus grand bien, avec la constante préoccupation de rendre les citoyens meilleurs par leurs discours, ou bien estimes-tu qu'ils courent après la faveur populaire, qu'ils sacrifient l'intérêt public à leur intérêt privé, et qu'ils traitent les peuples comme des enfants auxquels ils veulent plaire avant tout, sans s'inquiéter de savoir s'ils les rendent meilleurs ou pires par ces procédés ? CALLICLÈS Cette question est plus complexe : il y a des orateurs dont les discours s'inspirent de l'intérêt public, et d'autres qui font comme tu le dis. SOCRATE Il suffit : s'il y a deux sortes d'éloquence politique, l'une des deux est une flatterie et une vilaine chose ; l'autre seule est belle, celle qui travaille à améliorer les âmes des citoyens et qui s'efforce toujours vers le meilleur, que cela plaise ou non à l'auditoire. »
Platon, Gorgias
[a] - questions d'analyse
1) De quoi parle le texte ?
2) Quelle est la différence entre les orateurs dont parle Socrate ?
3) Comment Socrate définit-il l'éloquence politique ?
4) Quelle est la position de Socrate sur l'éloquence politique ?
[b] - éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "l'autre seule est belle, celle qui travaille à améliorer les âmes des citoyens et qui s'efforce toujours vers le meilleur, que cela plaise ou non à l'auditoire."
2) En vous aidant des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[c] - commentaire
1) Quelle est votre opinion sur l'éloquence politique selon la distinction faite par Socrate ? Justifiez votre réponse.
2) A la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si l'éloquence politique peut réellement améliorer les âmes des citoyens.
Voici un exemple de commentaire possible du texte :
dans ce texte, platon met en scène un dialogue entre socrate et calliclès, deux personnages qui s'interrogent sur la nature et la valeur de la rhétorique, c'est-à-dire l'art de persuader par le discours.
Le texte se compose de trois parties : une question de socrate, une réponse de calliclès et une conclusion de socrate.
Dans la première partie, socrate pose une question qui oppose deux conceptions de la rhétorique : l'une qui vise le bien commun et l'amélioration des citoyens, l'autre qui cherche à flatter les passions du peuple et à servir les intérêts personnels des orateurs.
Socrate exprime ainsi sa critique de la rhétorique comme une pratique dangereuse pour la démocratie, qui peut manipuler l'opinion publique et corrompre les m£urs.
Il suggère aussi que la rhétorique devrait être subordonnée à la philosophie, qui recherche la vérité et le bien.
Dans la deuxième partie, calliclès répond à socrate en reconnaissant qu'il existe deux sortes d'éloquence politique, mais sans prendre clairement parti pour l'une ou l'autre.
Il se contente de constater qu'il y a des orateurs vertueux et des orateurs démagogues, sans remettre en cause la valeur de la rhétorique en elle-même.
Il semble ainsi adopter une position relativiste, qui ne distingue pas le vrai du faux, le bien du mal.
Dans la troisième partie, socrate reprend la parole pour trancher le débat et affirmer que seule l'éloquence qui vise à rendre les citoyens meilleurs est belle, tandis que celle qui les flatte est une vilaine chose.
Il oppose ainsi le critère esthétique au critère éthique, et montre que la beauté du discours ne réside pas dans sa forme ou son efficacité, mais dans sa finalité et son contenu.
Il invite donc calliclès à se convertir à la philosophie, qui est selon lui le seul art véritable et noble.