• Platon
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L' auteur :

Platon

(-428--348) Platon, philosophe de la Grèce antique, explore des concepts tels que la réalité, la connaissance et la justice. À travers ses dialogues, il met en scène son mentor Socrate pour examiner les idées et les valeurs de son époque, tout en proposant une vision idéale de la cité idéale dans "La République".

Le repère :

croire/savoir

Le texte :

« SOCRATE ‫ Y a-t-il quelque chose que tu appelles savoir ? GORGIAS ‫ Oui. S. ‫ Et quelque chose que tu appelles croire ? G. ‫ Certainement. S. ‫ Te semble-t-il que savoir et croire, la science et la croyance, soient choses identiques ou différentes ? G. ‫ Pour moi, Socrate, je les tiens pour différentes. S. ‫ Tu as raison, et je vais t'en donner la preuve. Si l'on te demandait : �oeY a-t-il, Gorgias, une croyance fausse et une vraie ?” tu dirais oui, je suppose. G. ‫ Oui. S. ‫ Mais y a-t-il de même une science fausse et une vraie ? G. ‫ Pas du tout. S. ‫ Il est donc évident que savoir et croire ne sont pas la même chose. G. ‫ C'est juste. S. ‫ Cependant, ceux qui croient sont persuadés aussi bien que ceux qui savent. G. ‫ C'est vrai. S. ‫ Alors veux-tu que nous admettions deux sortes de persuasion, l'une qui produit la croyance sans la science, et l'autre qui produit la science ? G. ‫ Parfaitement. »
Platon

Les questions :



[a] - Questions d'analyse
1) Quelle est la distinction faite entre savoir et croire dans le texte ?
2) Comment Socrate démontre-t-il que savoir et croire sont différentes ?
3) Quelle est la réponse de Gorgias lorsque Socrate lui demande s'il y a une croyance fausse et une vraie ?
4) Quelle est la conclusion tirée par Socrate sur la persuasion dans le texte ?

[b] - Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Il est donc évident que savoir et croire ne sont pas la même chose."
2) En vous aidant des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[c] - Commentaire
1) Que pensez-vous de la distinction faite entre savoir et croire dans le texte ? Justifiez votre réponse.
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la science est supérieure à la croyance.

L'analyse :

Voici un exemple de développement possible : dans ce texte, platon met en scène un dialogue entre socrate et gorgias, un sophiste, sur la nature du savoir et de la croyance.

L'objectif de socrate est de montrer que ces deux notions sont distinctes et qu'elles impliquent des degrés différents de persuasion.

Pour cela, socrate utilise la méthode dialectique, qui consiste à interroger son interlocuteur pour le faire avancer vers la vérité.

Il commence par poser des questions simples, auxquelles gorgias répond par oui ou par non, pour établir des prémisses communes.

Par exemple, il demande si gorgias admet l'existence du savoir et de la croyance, puis s'il les considère comme identiques ou différentes.

Ensuite, socrate introduit un critère qui permet de distinguer le savoir de la croyance : la possibilité d'être faux ou vrai.

Il fait remarquer à gorgias que la croyance peut être fausse ou vraie, selon qu'elle correspond ou non à la réalité, mais que la science ne peut être que vraie, car elle repose sur des démonstrations rigoureuses.

Il en déduit donc que le savoir et la croyance ne sont pas la même chose.

Enfin, socrate tire les conséquences de cette distinction pour la notion de persuasion.

Il affirme qu'il existe deux sortes de persuasion : l'une qui produit la croyance sans la science, et l'autre qui produit la science.

La première est celle que pratiquent les sophistes, qui cherchent à convaincre par des discours habiles mais sans fondement solide.

La seconde est celle que vise socrate, qui cherche à éduquer par le raisonnement et l'examen critique.

Ainsi, ce texte illustre la conception platonicienne du savoir comme une connaissance certaine et universelle, qui s'oppose à la croyance comme une opinion relative et incertaine.

Il montre aussi l'enjeu éthique et politique de cette distinction, qui implique de choisir entre une rhétorique manipulatrice et une philosophie libératrice.