• Platon
La vertu comme moyen de prévention et d'éducation
justice - raison



Le contexte :

Dans ce dialogue entre socrate et platon, la question de la vertu est abordée à  travers le prisme de la punition du coupable. il est souligné que la punition a pour but d'intimider et d'éduquer pour éviter la récidive, ce qui implique que la vertu peut être enseignée et acquise.

L' auteur :

Platon

(-428--348) Platon, philosophe de la Grèce antique, explore des concepts tels que la réalité, la connaissance et la justice. À travers ses dialogues, il met en scène son mentor Socrate pour examiner les idées et les valeurs de son époque, tout en proposant une vision idéale de la cité idéale dans "La République".

Le repère :

identité/égalité/différence

Le texte :

« Si tu veux bien réfléchir, Socrate, à l'effet visé par la punition du coupable, la réalité elle-même te montrera que les hommes considèrent la vertu comme une chose qui s'acquiert. Personne, en effet, en punissant un coupable, n'a en vue ni ne prend pour mobile le fait même de la faute commise, à moins de s'abandonner comme une bête féroce à une vengeance dénuée de raison : celui qui a souci de punir intelligemment ne frappe pas â cause du passé - car ce qui est fait est fait - mais en prévision de l'avenir, afin que ni le coupable ni les témoins de sa punition ne soient tentés de recommencer. Penser ainsi, c'est penser que la vertu peut s'enseigner, s'il est vrai que le châtiment a pour fin l'intimidation. »
Platon

Les questions :



[A] û Questions dÆanalyse
1) Selon le texte, quelle est la raison pour laquelle les hommes punissent les coupables ?
2) Comment le texte explique-t-il que la vertu peut s'acquérir ?
3) Quelle est la différence entre punir pour le passé et punir pour l'avenir, selon le texte ?
4) Quelle est la relation entre la punition et l'intimidation, d'apr��s le texte ?

[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez en quoi la punition du coupable vise à prévenir les actes futurs.
2) En vous basant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[C] û Commentaire
1) Pensez-vous que la vertu puisse réellement s'enseigner ? Justifiez votre réponse.
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la punition est la meilleure méthode pour prévenir les actes répréhensibles.

L'analyse :



- dans ce texte, platon expose sa thèse selon laquelle la vertu est une chose qui s'acquiert, c'est-à-dire qu'elle peut être enseignée et apprise par l'éducation.

Il s'appuie pour cela sur un exemple tiré du domaine juridique : la punition du coupable.



- il commence par poser une condition : "si tu veux bien réfléchir, socrate".

Il s'adresse à son interlocuteur, socrate, qui est le personnage principal de ses dialogues philosophiques.

Il l'invite à exercer sa raison, à ne pas se fier aux apparences ou aux opinions communes, mais à chercher la vérité par le questionnement et le raisonnement.



- il affirme ensuite que "la réalité elle-même" lui montrera que les hommes considèrent la vertu comme une chose qui s'acquiert.

Il fait appel à l'expérience, à l'observation des faits, pour appuyer sa thèse.

Il suppose que les hommes agissent en fonction de ce qu'ils pensent, même s'ils ne sont pas toujours conscients de leurs principes.

Il va donc analyser le comportement des hommes qui punissent les coupables pour en déduire leur conception de la vertu.



- il distingue deux types de punition : celle qui est motivée par le passé, par le fait même de la faute commise, et celle qui est motivée par l'avenir, par la prévision des conséquences.

Il oppose la première à la seconde en utilisant des termes péjoratifs : "s'abandonner comme une bête féroce à une vengeance dénuée de raison".

Il suggère que cette forme de punition est irrationnelle, injuste et inutile, car elle ne fait que reproduire le mal sans le corriger.

Il valorise au contraire la seconde forme de punition, qu'il qualifie d'"intelligente", car elle vise à prévenir le mal et à améliorer le coupable et les témoins.

Il utilise le terme "frapper" pour désigner la punition, ce qui implique une violence physique, mais aussi symbolique, qui marque les esprits.



- il conclut en affirmant que "penser ainsi, c'est penser que la vertu peut s'enseigner".

Il établit un lien logique entre la finalité de la punition et la possibilité d'apprendre la vertu.

Il suppose que si les hommes punissent pour intimider, c'est qu'ils croient que le coupable et les témoins peuvent changer de comportement, qu'ils peuvent acquérir la vertu par la crainte du châtiment.

Il implique que la vertu n'est pas innée, mais qu'elle dépend de l'éducation et du libre arbitre.



- on peut donc dire que ce texte est un argument en faveur de la thèse platonicienne selon laquelle la vertu est une chose qui s'acquiert.

Platon utilise un exemple concret et familier pour illustrer sa thèse et pour montrer que les hommes agissent selon cette idée, même s'ils ne l'expriment pas clairement.

Il oppose deux conceptions de la punition, l'une irrationnelle et l'autre rationnelle, pour valoriser celle qui vise à prévenir le mal et à enseigner la vertu.

Il établit un lien logique entre la finalité de la punition et la possibilité d'apprendre la vertu.

Il invite son interlocuteur à réfléchir par lui-même et à observer la réalité pour découvrir la vérité.