• Platon
La perpétuelle transformation de l'être vivant
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Le contexte :

Platon remet en question la notion d'identité et de permanence de l'être vivant. selon lui, chaque être, tant sur le plan physique que mental, est en perpétuelle évolution et transformation, laissant place à  un être nouveau qui conserve toutefois des similitudes avec ce qu'il était auparavant. cette idée permet de comprendre comment l'immortalité se manifeste dans la mortalité.

L' auteur :

Platon

(-428--348) Platon, philosophe de la Grèce antique, explore des concepts tels que la réalité, la connaissance et la justice. À travers ses dialogues, il met en scène son mentor Socrate pour examiner les idées et les valeurs de son époque, tout en proposant une vision idéale de la cité idéale dans "La République".

Le repère :

identité/égalité/différence

Le texte :

« Quand on dit de chaque être vivant qu'il vit et qu'il reste le même - par exemple, on dit qu'il reste le même de l'enfance à la vieillesse -, cet être en vérité n'a jamais en lui les mêmes choses. Même si l'on dit qu'il reste le même, il ne cesse pourtant, tout en subissant certaines pertes, de devenir nouveau, par ses cheveux, par sa chair, par ses os, par son sang, c'est-à-dire par tout son corps. Et cela est vrai non seulement de son corps, mais aussi de son âme. Dispositions, caractères, opinions, désirs, plaisirs, chagrins, craintes, aucune de ces choses n'est jamais identique en chacun de nous ; bien au contraire, il en est qui naissent, alors que d'autres meurent. C'est en effet de cette façon que se trouve assurée la sauvegarde de tout ce qui est mortel ; non pas parce cet être reste toujours exactement le même à l'instar de ce qui est divin, mais parce que ce qui s'en va et qui vieillit laisse place à un être nouveau, qui ressemble à ce qu'il était. Voilà par quel moyen, Socrate, ce qui est mortel participe de l'immortalité, tant le corps que tout le reste. »
Platon, Le Banquet

Les questions :



[A] - Questions d'analyse
1) Comment pourrait-on définir le concept de "reste le même" dans le texte ?
2) Quels sont les éléments du corps qui sont mentionnés comme étant en constante évolution ?
3) En quoi l'âme est-elle également sujette à des changements selon le texte ?
4) Quelles sont les différentes choses qui peuvent naître ou mourir en nous, selon le texte ?

[B] - Éléments de synth��se
1) Expliquez en quoi le fait de "rester le même" pour un être vivant est paradoxal selon le texte.
2) En vous basant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[C] - Commentaire
1) Pourquoi est-il important de souligner que ce qui est mortel participe à l'immortalité selon le texte ? Justifiez votre réponse.
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si le concept de "reste le même" peut également s'appliquer aux objets non vivants.

L'analyse :

Voici un exemple de commentaire linéaire du texte : le texte de platon est un extrait du banquet, un dialogue philosophique qui traite de l'amour et de la beauté.

Dans ce passage, l'orateur aristophane expose sa conception de la nature humaine et de sa relation à l'immortalité.

Il s'agit de montrer que les êtres vivants sont soumis à un changement perpétuel qui les empêche de rester les mêmes, mais qui leur permet aussi de participer à l'immortalité par le renouvellement constant de leurs éléments.

Le texte se compose de trois parties : la première (lignes 1 à 4) affirme le principe du changement continu des êtres vivants ; la deuxième (lignes 5 à 8) illustre ce principe par des exemples concernant le corps et l'âme ; la troisième (lignes 9 à 13) en tire la conséquence que les êtres mortels participent de l'immortalité par la ressemblance et non par l'identité.



- dans la première partie, l'auteur pose le problème du rapport entre le changement et l'identité des êtres vivants.

Il utilise une expression paradoxale : "il vit et qu'il reste le même" (ligne 1), qui suggère une contradiction entre le fait d'être vivant, donc en mouvement, et le fait de rester le même, donc immobile.

Il introduit ensuite une restriction : "en vérité" (ligne 2), qui annonce qu'il va remettre en cause cette apparence d'identité.

Il emploie alors une négation forte : "il n'a jamais en lui les mêmes choses" (ligne 2), qui exprime l'idée d'un changement absolu et permanent des éléments constitutifs des êtres vivants.

Il oppose enfin deux propositions : "même si l'on dit qu'il reste le même" (ligne 3) et "il ne cesse pourtant" (ligne 4), qui marquent le contraste entre le discours commun, fondé sur l'illusion, et la réalité, fondée sur le changement.

L'auteur cherche ainsi à établir que les êtres vivants sont en perpétuelle transformation et qu'ils ne conservent pas leur identité.



- dans la deuxième partie, l'auteur illustre son propos par des exemples concrets concernant le corps et l'âme des êtres vivants.

Il énumère plusieurs parties du corps humain : "ses cheveux, par sa chair, par ses os, par son sang" (ligne 4), qui sont soumises au vieillissement, à la croissance ou à la régénération.

Il utilise une expression générale : "c'est-à-dire par tout son corps" (ligne 4), qui souligne que le changement concerne l'ensemble du corps et non pas seulement quelques parties.

Il étend ensuite son raisonnement à l'âme, qu'il considère comme une réalité changeante elle aussi.

Il énumère plusieurs aspects de l'âme humaine : "dispositions, caractères, opinions, désirs, plaisirs, chagrins, craintes" (ligne 6), qui sont soumis aux variations, aux influences ou aux évolutions.

Il utilise une expression générale : "aucune de ces choses n'est jamais identique en chacun de nous" (ligne 7), qui souligne que le changement concerne tous les aspects de l'âme et non pas seulement quelques-uns.

Il oppose enfin deux verbes : "naissent" et "meurent" (ligne 8), qui expriment le cycle de la vie et de la mort auquel sont soumis les éléments du corps et de l'âme.

L'auteur cherche ainsi à montrer que les êtres vivants sont composés de parties qui se renouvellent sans cesse et qui ne gardent pas leur identité.



- dans la troisième partie, l'auteur tire la conséquence de son analyse sur la nature des êtres vivants.

Il affirme que le changement perpétuel est la condition de la survie des êtres mortels : "c'est en effet de cette façon que se trouve assurée la sauvegarde de tout ce qui est mortel" (ligne 9).

Il utilise une expression explicative : "en effet" (ligne 9), qui indique qu'il va donner la raison de son affirmation.

Il emp.