Machiavel souligne dans son discours que la passion des peuples pour la liberté est le moteur de leur épanouissement. il met en avant les exemples d'athàùnes et de rome, qui ont prospéré grà¢ce à des gouvernements libres, favorisant le bien commun plutàït que les intérêts particuliers. il oppose ainsi la puissance des républiques à celle des gouvernements monarchiques.
(1469 - 1527) Niccolò Machiavel, penseur politique italien de la Renaissance, a vision pragmatique et réaliste du pouvoir politique : il analyse les mécanismes du pouvoir, de la manipulation et de la stratégie. Machiavel insiste sur la nécessité pour les dirigeants de prendre des mesures parfois impopulaires pour maintenir le pouvoir et la stabilité de l'État.
public/privé
« On découvre aisément d'où naît la passion d'un peuple pour la liberté. L'expérience prouve que jamais les peuples n'ont accru et leur richesse et leur puissance sauf sous un gouvernement libre. Et vraiment on ne peut voir sans admiration Athènes, délivrée de la tyrannie […], s'élever en moins de cent ans à une telle grandeur. Mais plus merveilleuse encore est celle à laquelle s'éleva Rome après l'expulsion de ses rois. Ces progrès sont faciles à expliquer : c'est le bien général et non l'intérêt particulier qui fait la puissance d'un État ; et sans contredit on n'a vraiment en vue le bien public que dans les républiques : quoi que ce soit qui contribue à ce bien commun, on l'y réalise ; et si parfois on lèse ainsi quelques particuliers, tant de citoyens y trouvent de l'avantage qu'ils peuvent toujours passer outre à l'opposition du petit nombre des citoyens lésés. C'est le contraire qui se passe sous le gouvernement d'un prince : le plus souvent, son intérêt particulier est en opposition avec celui de l'État. »
Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live
[A] û Questions dÆanalyse
1) Comment peut-on expliquer la passion d'un peuple pour la liberté selon le texte ?
2) Selon l'auteur, quels sont les exemples de peuples qui ont connu une augmentation de leur richesse et de leur puissance sous un gouvernement libre ?
3) Quelle est la différence entre le bien général et l'intérêt particulier selon le texte ?
4) Pourquoi est-il plus difficile de réaliser le bien public sous le gouvernement d'un prince selon l'auteur ?
[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez en quoi le bien général contribue à la puissance d'un État selon le texte.
2) En vous basant sur les exemples donnés par l'auteur, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] û Commentaire
1) Selon vous, pourquoi les républiques sont-elles plus enclines à réaliser le bien public que les gouvernements dirigés par un prince ? Justifiez votre réponse.
Voici un exemple de commentaire linéaire du texte de machiavel :
- le texte de machiavel est un extrait des discours sur la première décade de tite-live, un ouvrage dans lequel il analyse l'histoire romaine à la lumière de sa propre expérience politique.
Il s'agit ici de montrer les avantages de la république par rapport à la monarchie, en termes de liberté, de richesse et de puissance.
- dans la première phrase, l'auteur expose sa thèse principale : la passion d'un peuple pour la liberté naît de l'expérience qui lui prouve que c'est sous un gouvernement libre qu'il peut accroître sa prospérité et sa force.
Il s'appuie sur un argument empirique, fondé sur l'observation des faits historiques, et non sur une idée abstraite ou morale.
Il utilise le terme de "passion" pour souligner le caractère affectif et enthousiaste du lien entre le peuple et la liberté.
- dans la deuxième phrase, il illustre sa thèse par deux exemples célèbres : athènes et rome, deux cités antiques qui ont connu un essor remarquable après s'être affranchies de la tyrannie.
Il emploie le terme d'"admiration" pour exprimer son étonnement et son éloge devant ces réussites.
Il oppose le temps court ("en moins de cent ans") au temps long ("après l'expulsion de ses rois") pour montrer que la liberté peut produire des effets rapides ou durables selon les cas.
- dans la troisième phrase, il explique les raisons de ces progrès : c'est le bien général, c'est-à-dire l'intérêt commun de tous les citoyens, qui fait la puissance d'un état.
Il oppose ce bien général à l'intérêt particulier, c'est-à-dire l'intérêt personnel ou égo´ste d'un individu ou d'un groupe.
Il affirme que le bien général n'est vraiment en vue que dans les républiques, c'est-à-dire les régimes où le pouvoir est partagé entre plusieurs personnes élues ou tirées au sort.
Il utilise le terme de "sans contredit" pour marquer sa conviction et son autorité.
- dans la quatrième phrase, il développe les conséquences de cette affirmation : dans les républiques, tout ce qui contribue au bien commun est réalisé, même si cela implique de léser quelques particuliers.
Il justifie cette pratique par le fait que la majorité des citoyens y trouve son avantage et qu'elle peut donc passer outre à l'opposition du petit nombre des mécontents.
Il utilise le terme de "passer outre" pour indiquer que la volonté générale prime sur les intérêts privés.
- dans la dernière phrase, il établit un contraste avec ce qui se passe sous le gouvernement d'un prince, c'est-à-dire un régime où le pouvoir est détenu par une seule personne qui n'est pas élue ni contrôlée.
Il affirme que dans ce cas, l'intérêt particulier du prince est souvent en opposition avec celui de l'état, c'est-à-dire avec le bien général.
Il utilise le terme de "le plus souvent" pour nuancer son propos et reconnaître qu'il peut y avoir des exceptions.
- le texte de machiavel présente donc un plaidoyer en faveur de la république comme forme de gouvernement la plus favorable à la liberté, à la richesse et à la puissance d'un peuple.
Il s'appuie sur des arguments historiques, pragmatiques et utilitaires, sans faire appel à des principes moraux ou juridiques.
Il met en évidence les différences entre le bien général et l'intérêt particulier, entre la volonté générale et l'opposition du petit nombre, entre le gouvernement libre et le gouvernement d'un prince.
Il exprime sa passion pour la liberté et son admiration pour les exemples antiques.
Il montre ainsi sa conception réaliste et rationnelle de la politique.