L'analyse :
- dans ce texte, hobbes s'intéresse à la notion de vérité et à ses conditions de possibilité.
Il commence par définir la vérité comme un attribut de la parole, et non des choses, qui consiste à joindre correctement deux dénominations dans une affirmation.
Il donne l'exemple d'une affirmation vraie : "un homme est une créature vivante", où la deuxième dénomination, "créature vivante", désigne tout ce que désigne la première, "homme".
Il oppose cette affirmation à une affirmation fausse, où les deux dénominations ne co´ncident pas.
- par ce premier point, hobbes montre que la vérité n'est pas une propriété inhérente aux choses, mais une relation entre les mots et les choses, qui dépend de la façon dont nous nommons les choses.
Il en déduit que là où il n'y a pas de parole, il n'y a pas de vérité ni de fausseté, mais seulement de l'erreur, qui est un défaut de jugement ou d'attente.
Il souligne ainsi le rôle essentiel du langage dans la connaissance et la communication humaines.
- dans un deuxième temps, hobbes explique comment chercher l'exacte vérité, c'est-à-dire comment ordonner correctement les dénominations employées dans nos affirmations.
Il affirme qu'il faut se rappeler ce que représente chaque dénomination dont on use, et la placer en conséquence, c'est-à-dire en accord avec sa signification.
Il met en garde contre le danger de se laisser tromper ou piéger par les mots, qui peuvent nous conduire à des contradictions ou des confusions.
Il compare ce risque à celui d'un oiseau qui se prend dans les gluaux, et qui s'empêtre davantage en se débattant.
- par ce deuxième point, hobbes insiste sur la nécessité de clarifier le sens des mots que l'on utilise, et de les employer avec rigueur et précision.
Il prend l'exemple de la géométrie, qui est selon lui la science la plus exacte, parce qu'elle commence par établir la signification des mots employés, qu'elle appelle définitions, et qu'elle place ces définitions au début du calcul.
Il montre ainsi que la vérité repose sur des conventions linguistiques claires et stables, qui permettent de raisonner sans ambigu´té ni erreur.
