Aristote met en lumiàùre l'erreur de donner une valeur égale aux opinions divergentes, comparant cela à croire que les objets deviennent doubles quand on appuie sur l'Âoeil. il souligne que dans la quête de vérité, il est crucial de distinguer entre les perspectives justes et erronées.
(-384--322) Est un des premiers philosophes à considérer scientifiquement et rationnellement le monde. Il a formalisé la logique et le calcul logique, il est à l'origine de la tendance scientifique à classer le monde en catégories.
objectif/subjectif/intersubjectif
« Attacher une valeur égale aux opinions et aux imaginations de ceux qui sont en désaccord entre eux, c'est une sottise. Il est clair, en effet, que ou les uns ou les autres doivent nécessairement se tromper. On peut s'en rendre compte à la lumière de ce qui se passe dans la connaissance sensible : jamais, en effet, la même chose ne paraît, aux uns, douce, et, aux autres, le contraire du doux, à moins que, chez les uns, l'organe sensoriel qui juge des saveurs en question ne soit vicié et endommagé. Mais s'il en est ainsi, ce sont les uns qu'il faut prendre pour mesure des choses, et non les autres. Et je le dis également pour le bien et le mal, le beau et !e laid, et les autres qualités de ce genre. Professer, en effet, l'opinion dont il s'agit, revient à croire que les choses sont telles qu'elles apparaissent à ceux qui, pressant la partie inférieure du globe de l'ūil avec le doigt, donnent ainsi à un seul objet l'apparence d'être double ; c'est croire qu'il existe deux objets, parce qu'on en voit deux, et qu'ensuite il n'y en a plus qu'un seul, puisque, pour ceux qui ne font pas mouvoir le globe de l'ūil, l'objet un parait un. »
Aristote
[a] - questions d'analyse
1) Pourquoi attacher une valeur égale aux opinions et aux imaginations de ceux qui sont en désaccord entre eux est considéré comme une sottise ?
2) Quelle est la comparaison utilisée par l'auteur pour illustrer son point de vue sur les opinions divergentes ?
3) Comment l'auteur utilise-t-il la connaissance sensible pour appuyer son argumentation ?
4) Quelle est la conséquence logique si l'on consid��re que les uns ont raison et pas les autres ?
[b] - éléments de synth��se
1) Expliquez le sens de la phrase : "ce sont les uns qu'il faut prendre pour mesure des choses, et non les autres."
2) En vous basant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[c] - commentaire
1) Pourquoi l'auteur consid��re-t-il qu'il est nécessaire de prendre en compte la perception des uns plut��t que celle des autres ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si cette vision relativiste des opinions est valide dans tous les domaines de la connaissance.
- dans ce texte, aristote critique la thèse du relativisme, selon laquelle il n'y a pas de vérité objective, mais seulement des opinions et des impressions personnelles qui varient d'un individu à l'autre.
Il s'agit d'une thèse qui remet en cause la possibilité de la science et de la philosophie, qui visent à atteindre une connaissance universelle et rationnelle des choses.
- pour réfuter le relativisme, aristote utilise l'exemple de la perception sensible, qui est souvent invoquée par les relativistes pour montrer que les choses apparaissent différemment selon les sujets.
Il affirme que, même si les perceptions peuvent varier, il y a toujours une perception correcte et une perception fausse, qui dépendent de l'état de l'organe sensoriel.
Ainsi, si quelqu'un trouve une chose douce et un autre amère, c'est que l'un des deux a le sens du go¹t altéré.
Il faut donc prendre comme mesure des choses la perception de celui qui a le sens intact, et non celle de celui qui a le sens vicié.
- aristote généralise ensuite son raisonnement aux qualités morales et esthétiques, comme le bien et le mal, le beau et le laid.
Il soutient que ces qualités ne sont pas relatives aux opinions ou aux imaginations des individus, mais qu'elles ont une valeur objective et universelle.
Il illustre son propos par un autre exemple de perception erronée : celui qui voit double en appuyant sur son £il.
Il montre que ce n'est pas parce qu'on voit deux objets qu'il y en a réellement deux, mais qu'il s'agit d'une illusion due au mouvement de l'£il.
Il faut donc se fier à la perception de celui qui ne fait pas bouger son £il, et qui voit l'objet tel qu'il est : un.
- le texte d'aristote vise donc à défendre la possibilité d'une connaissance vraie et certaine des choses, fondée sur la raison et non sur les impressions subjectives.
Il s'oppose au scepticisme et au relativisme, qui nient la valeur de la science et de la philosophie.
Il affirme que les choses ont une nature et une essence qui ne dépendent pas des opinions humaines, mais qui peuvent être découvertes par l'observation et le raisonnement.
Il pose ainsi les bases de sa métaphysique et de son éthique.