Descartes explore la nature des vertus et souligne que certaines d'entre elles peuvent naà®tre de l'erreur ou du défaut. il affirme que les vertus pures et parfaites, découlant de la connaissance du bien, sont toutes de la même nature et peuvent être regroupées sous le nom de sagesse. ces vertus incluent la justice, le courage et la modération, mais sont souvent moins connues et moins célébrées que celles qui résultent de défauts.
(1596-1650) Est considéré comme le premier philosophe Moderne. Critique du contenu de l'enseignement de son temps, il décide de n'accepter que les vérités qui viennent de lui-même et rejeter toutes les croyances qui lui ont été enseignées.
identité/égalité/différence
« Pour ce qui est des vraies vertus, beaucoup d'entre elles ne naissent pas seulement de la connaissance vraie, mais aussi de quelque erreur ou défaut : ainsi, la simplicité d'esprit donne souvent de la bonté, la crainte de la piété, et le désespoir du courage. Et les vertus de ce genre sont différentes entre elles, si bien qu'on leur a donné divers noms. Mais quant à ces vertus pures et parfaites qui découlent de la seule connaissance du bien, elles sont toutes d'une seule et même nature, et peuvent être comprises sous le seul nom de sagesse. Car quiconque a une volonté ferme et constante d'user toujours de sa raison autant que cela est en son pouvoir, et de faire en toutes ses actions ce qu'il, reconnaît être le meilleur, celui-là est véritablement sage, autant que sa nature permet qu'il le soit ; et par cela seul il est juste, courageux, modéré ; et possède toutes les autres vertus, mais tellement jointes entre elles qu'il n'y en a aucune qui surpasse les autres ; c'est pourquoi, bien qu'elles soient beaucoup plus remarquables que celles que le mélange de quelques défauts fait distinguer, toutefois, parce qu'elles sont moins connues du commun des hommes, on n'a pas coutume de leur donner tant de louanges. »
Descartes, Principes de la philosophie
[A] - Questions d'analyse
1) Quelles sont les vertus qui naissent de la connaissance vraie selon l'auteur ?
2) Comment la simplicité d'esprit peut-elle conduire à la bonté ?
3) Quelle est la relation entre la crainte de la piété et la vertu ?
4) Quel lien l'auteur établit-il entre le désespoir et le courage ?
[B] - Éléments de synth��se
1) Expliquez en quoi les vertus qui naissent de la connaissance vraie sont différentes des autres vertus.
2) En vous basant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] - Commentaire
1) Selon vous, pourquoi l'auteur affirme-t-il que les vertus qui découlent de la connaissance vraie sont moins connues du commun des hommes ?
Voici un possible développement de l'analyse du texte :
le texte de descartes traite de la notion de vertu, c'est-à-dire de la disposition à agir selon le bien.
L'auteur distingue deux types de vertus : les vraies vertus, qui sont fondées sur la connaissance vraie, et les vertus imparfaites, qui sont mêlées d'erreur ou de défaut.
Il montre que les premières sont toutes identiques et se résument à la sagesse, tandis que les secondes sont diverses et dépendent des circonstances.
Dans un premier temps, descartes affirme que beaucoup de vertus ne naissent pas seulement de la connaissance vraie, mais aussi de quelque erreur ou défaut.
Il donne trois exemples : la simplicité d'esprit, qui donne souvent de la bonté, la crainte, qui donne de la piété, et le désespoir, qui donne du courage.
Ces vertus sont donc relatives à l'ignorance, à la faiblesse ou à la souffrance de celui qui les possède.
Elles ne sont pas fondées sur une raison claire et distincte, mais sur des sentiments ou des impressions.
Elles sont aussi différentes entre elles, si bien qu'on leur a donné divers noms.
Descartes suggère ainsi que ces vertus sont contingentes et variables selon les personnes et les situations.
Dans un second temps, descartes oppose à ces vertus imparfaites les vertus pures et parfaites qui découlent de la seule connaissance du bien.
Il affirme que ces vertus sont toutes d'une seule et même nature, et peuvent être comprises sous le seul nom de sagesse.
Il définit la sagesse comme la volonté ferme et constante d'user toujours de sa raison autant que cela est en son pouvoir, et de faire en toutes ses actions ce qu'on reconnaît être le meilleur.
La sagesse est donc une vertu universelle et absolue, qui ne dépend pas des circonstances ni des passions, mais seulement de la lumière naturelle de l'entendement.
Celui qui est sage possède toutes les autres vertus, mais tellement jointes entre elles qu'il n'y en a aucune qui surpasse les autres.
La sagesse est donc une vertu unique et indivisible, qui englobe toutes les qualités morales.
Dans un troisième temps, descartes explique pourquoi les vertus pures et parfaites sont moins connues et moins louées que les vertus imparfaites.
Il avance deux raisons : d'une part, parce qu'elles sont plus rares et plus difficiles à atteindre, puisqu'elles exigent un usage constant de la raison ; d'autre part, parce qu'elles sont moins remarquables et moins distinctes, puisqu'elles ne se manifestent pas par des actions extraordinaires ou singulières, mais par une conduite conforme au bien commun.
Descartes souligne ainsi que les vertus pures et parfaites sont plus discrètes et plus modestes que les vertus imparfaites, mais qu'elles sont aussi plus nobles et plus dignes.
En conclusion, le texte de descartes présente une conception rationaliste et universaliste de la vertu, qui se réduit à la sagesse.
Il oppose cette conception à celle des vertus imparfaites, qui sont fondées sur l'erreur ou le défaut, et qui sont diverses et contingentes.
Il montre que les vertus pures et parfaites sont moins appréciées par le commun des hommes, mais qu'elles sont plus conformes à la nature humaine.