L'analyse :
Voici un exemple de commentaire linéaire du texte :
le texte est un extrait d'un article d'alain, philosophe et journaliste français, publié en 1904 dans le journal la dépêche.
Il traite de la question du rapport entre l'ordre et la liberté dans la vie politique, et de la manière dont le citoyen doit concilier obéissance et résistance aux pouvoirs établis.
Le texte se compose de trois paragraphes qui développent successivement trois idées principales :
- dans le premier paragraphe, alain affirme que la résistance et l'obéissance sont les deux vertus du citoyen, qui assurent respectivement la liberté et l'ordre.
Il s'agit d'une thèse originale, qui rompt avec l'opposition habituelle entre ces deux notions.
Alain définit l'ordre comme l'absence de guerre privée, c'est-à-dire de conflit violent entre les individus, et la liberté comme la possibilité de vivre selon sa raison, sans être soumis au hasard ou à la force.
Il utilise des termes forts pour souligner le caractère indispensable de ces deux valeurs : "il est bien clair", "ne sont point séparables", "n'enferme aucune liberté".
Il introduit également le terme de "corrélatifs", qui signifie que l'ordre et la liberté se conditionnent mutuellement, et qu'il faut donc les maintenir en équilibre.
- dans le deuxième paragraphe, alain expose le secret pour réaliser cet équilibre : "obéir en résistant".
Il s'agit d'une formule paradoxale, qui exprime l'idée que le citoyen doit à la fois respecter les lois qui garantissent l'ordre commun, et critiquer les abus de pouvoir qui menacent sa liberté.
Alain nomme les deux maux qui résultent de la rupture de cet équilibre : l'anarchie, qui détruit l'obéissance, et la tyrannie, qui détruit la résistance.
Il utilise des termes négatifs pour qualifier ces maux : "ce qui détruit", "anarchie", "tyrannie".
Il montre aussi que ces maux s'engendrent réciproquement, en utilisant le terme de "s'appellent", qui indique une relation de causalité circulaire.
- dans le troisième paragraphe, alain précise le critère qui permet de distinguer la résistance légitime de la désobéissance anarchique, et le pouvoir légal de la tyrannie oppressive.
Il s'agit du respect ou non de la critique, c'est-à-dire de la capacité à accepter ou à refuser le dialogue rationnel avec les opinions divergentes.
Alain utilise des termes contrastés pour opposer ces deux attitudes : "tuer" / "critique", "force" / "opinions".
Il affirme que dès qu'un pouvoir use de force pour étouffer la critique, il devient tyrannique, et que dès qu'une opinion use de force pour imposer sa vision, elle devient anarchique.
Il conclut ainsi sur une condamnation sans appel de la violence politique, au nom de la raison.
Le texte d'alain présente donc une réflexion originale et nuancée sur le rapport entre l'ordre et la liberté dans la vie politique, en proposant une conception du citoyen comme un être à la fois obéissant et résistant, soucieux de maintenir l'équilibre entre ces deux vertus.
Il défend ainsi une vision démocratique et critique du pouvoir, fondée sur le respect du dialogue rationnel entre les opinions.
