L'analyse :
Dans ce texte, aristote s'interroge sur la nature volontaire ou involontaire des actions humaines, en particulier dans les situations où le choix est contraint par des circonstances difficiles.
Il distingue deux types de cas : ceux où l'on agit par crainte de plus grands maux, et ceux où l'on agit pour un noble motif.
Il donne des exemples concrets pour illustrer ces cas : le fait d'obéir à un tyran qui menace nos proches, ou le fait de jeter sa cargaison par-dessus bord pour sauver sa vie et celle de ses compagnons.
Il affirme que ces actions sont mixtes, c'est-à-dire qu'elles ont à la fois un aspect volontaire et un aspect involontaire.
Il explique que le critère pour juger de la volontarité d'une action est le moment où elle s'accomplit, et non pas son caractère absolu.
Il ajoute que la fin de l'action varie avec les circonstances de temps, ce qui implique que le choix n'est pas toujours le même selon les situations.
Aristote utilise plusieurs moyens pour établir sa thèse.
Il procède par analyse conceptuelle, en définissant les termes de volontaire et d'involontaire, et en introduisant la notion d'action mixte.
Il recourt à des exemples empiriques, tirés de l'expérience commune, pour illustrer sa pensée et la rendre plus accessible.
Il utilise aussi des arguments logiques, basés sur le principe de non-contradiction, pour montrer que certaines actions ne peuvent pas être qualifiées simplement de volontaires ou d'involontaires.
Il fait appel à la notion de fin, qui est centrale dans son éthique, pour expliquer que le choix dépend du but que l'on se propose.
L'enjeu de ce texte est de proposer une conception nuancée et réaliste de la volonté humaine, qui tienne compte des situations concrètes dans lesquelles elle s'exerce.
Aristote cherche à éviter les extrêmes du déterminisme, qui nierait toute liberté de choix, et du volontarisme, qui ignorerait toute contrainte extérieure.
Il veut aussi montrer que la moralité d'une action ne dépend pas seulement de son caractère volontaire ou involontaire, mais aussi de son motif et de sa finalité.
Il invite ainsi le lecteur à réfléchir sur les conditions et les limites de l'action humaine.
