• Freud
La civilisation comme rempart face à  la nature
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Le contexte :

Dans ce texte, freud souligne le ràïle essentiel de la civilisation dans la protection de l'humanité contre les dangers de la nature. il met en évidence les forces naturelles qui se dressent contre l'homme et rappelle la fragilité de notre condition, malgré les avancées de la civilisation. il souligne également la capacité des hommes à  s'unir dans l'adversité pour préserver l'humanité.

L' auteur :

Freud

(1859-1939) Avance l'idée que la conscience n'est pas, comme le pensait Descartes, une machine à enregistrer toutes les informations. Au contraire, elle va refouler dans une partie plus profonde et hors de l'aperception d'elle-même des souvenirs.

Le repère :

objectif/subjectif/intersubjectif

Le texte :

« C'est précisément à cause de ces dangers dont la nature nous menace que nous nous sommes rapprochés et avons créé la civilisation qui, entre autres raisons d'être, doit nous permettre de vivre en commun. À la vérité, la tâche principale de la civilisation, sa raison d'être essentielle est de nous protéger contre la nature. On le sait, elle s'acquitte, sur bien des chapitres, déjà fort bien de cette tâche et plus tard elle s'en acquittera évidemment un jour encore bien mieux. Mais personne ne nourrit l'illusion que la nature soit déjà domptée, et bien peu osent espérer qu'elle soit un jour tout entière soumise à l'homme. Voici les éléments, qui semblent se moquer de tout joug que chercherait à leur imposer l'homme : la terre, qui tremble, qui se fend, qui engloutit l'homme et son ūuvre, l'eau, qui se soulève, et inonde et noie toute chose, la tempête, qui emporte tout devant soi ; voilà les maladies, que nous savons depuis peu seulement être dues aux attaques d'autres êtres vivants, et enfin l'énigme douloureuse de la mort, de la mort à laquelle aucun remède n'a jusqu'ici été trouvé et ne le sera sans doute jamais. Avec ces forces la nature se dresse contre nous, sublime, cruelle, inexorable ; ainsi elle nous rappelle notre faiblesse, notre détresse, auxquelles nous espérions nous soustraire grâce au labeur de notre civilisation. C'est un des rares spectacles nobles et exaltants que les hommes puissent offrir que de les voir, en présence d'une catastrophe due aux éléments, oublier leurs dissensions, les querelles et animosités qui les divisent pour se souvenir de leur grande tâche commune : le maintien de l'humanité face aux forces supérieures de la nature. »
Freud

Les questions :



[a] - Questions d'analyse :
1) Quelle est la raison principale de la civilisation selon l'auteur ?
2) Quels sont les dangers que la nature représente pour l'homme selon le texte ?
3) Comment la civilisation cherche-t-elle à protéger l'homme contre les dangers de la nature ?
4) Quelles sont les forces de la nature qui défient l'emprise de l'homme selon l'auteur ?

[b] - Éléments de synth��se :
1) Expliquez en vos mots la phrase : "La tâche principale de la civilisation (...) est de nous protéger contre la nature".
2) En vous appuyant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[c] - Commentaire :
1) Pourquoi considérez-vous le spectacle de l'union des hommes face aux catastrophes naturelles comme noble et exaltant ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la civilisation peut véritablement nous protéger compl��tement contre les forces de la nature.

L'analyse :



- le texte de freud traite du rapport entre la civilisation et la nature, et de la façon dont les hommes font face aux dangers que cette dernière leur présente.

Il s'agit d'un extrait de son essai malaise dans la civilisation, publié en 1930, dans lequel il interroge les sources du bonheur et du malheur humains.



- l'auteur commence par affirmer que c'est à cause des menaces naturelles que les hommes se sont rapprochés et ont créé la civilisation, qui a pour but principal de les protéger contre la nature.

Il s'agit d'une thèse qui repose sur une conception contractualiste de l'origine de la société, selon laquelle les hommes renoncent à une partie de leur liberté individuelle pour bénéficier de la sécurité collective.

Freud utilise le terme "civilisation" pour désigner l'ensemble des institutions, des normes, des valeurs, des arts et des sciences qui caractérisent une société humaine.



- ensuite, il reconnaît que la civilisation a accompli des progrès considérables dans sa lutte contre la nature, mais qu'elle n'a pas réussi à la dompter totalement ni à éliminer la mort.

Il énumère alors les différents phénomènes naturels qui résistent à l'emprise humaine : les éléments (la terre, l'eau, le vent), les maladies (causées par d'autres êtres vivants) et la mort (inéluctable).

Il s'agit d'une antithèse qui montre les limites de la civilisation et de la raison humaine face à la puissance et à l'indifférence de la nature.

Freud utilise des termes qui soulignent le caractère sublime, cruel et inexorable de la nature, qui rappelle aux hommes leur faiblesse et leur détresse.



- enfin, il termine par une remarque qui nuance son propos précédent : il affirme que les catastrophes naturelles ont parfois pour effet positif de rassembler les hommes autour d'une cause commune, celle du maintien de l'humanité.

Il s'agit d'une synthèse qui met en valeur le potentiel de solidarité et de coopération des hommes face à l'adversité.

Freud utilise des termes qui expriment son admiration et son respect pour ce spectacle noble et exaltant, qui témoigne de la dignité humaine.

J'espère que cette analyse vous a été utile.

Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à me les poser.