Dans cet extrait de "de la nature humaine", hobbes aborde le concept d'amathia, qui désigne l'indocilité et la difficulté d'apprendre. il explique que cette disposition provient de l'opinion erronée selon laquelle nous posséderions déjà la vérité, ce qui nous empêche d'assimiler de nouvelles connaissances. selon lui, l'indocilité est causée par les préjugés
(1588-1679) Philosophe Contractualiste comme Locke et Rousseau ; selon eux le pouvoir politique serait issu d'un accord passé librement entre les hommes : un contrat social. Hobbes pense ce contrat à l'aune de ce qu'il y avait avant, « l'état de Nature ».
croire/savoir
« Il y a un défaut de l'esprit que les Grecs ont désigné sous le nom d'amathia, indocilité , c'est-à-dire difficulté d'apprendre et de s'instruire ; cette disposition paraît venir de la fausse opinion où l'on est que l'on connaît déjà la vérité sur l'objet dont il s'agit, car il est certain qu'il y a moins d'inégalité de capacité entre les hommes, que d'inégalité d'évidence entre ce qu'enseignent les mathématiciens et ce qui se trouve dans les autres livres. Si donc les esprits des hommes étaient comme un papier blanc […], ils seraient également disposés à reconnaître la vérité de tout ce qui leur serait présenté suivant une méthode convenable et par de bons raisonnements ; mais lorsqu'ils ont une fois acquiescé à des opinions fausses et les ont authentiquement enregistrées dans leurs esprits, il est tout aussi impossible de leur parler intelligiblement que d'écrire lisiblement sur un papier déjà barbouillé d'écriture. Ainsi la cause immédiate de l'indocilité est le préjugé, et la cause du préjugé est une opinion fausse de notre propre savoir. »
Hobbes, De la Nature humaine
[A] - Questions d'analyse :
1. Comment Hobbes définit-il l'amathia ?
2. Quels sont les effets de l'amathia sur l'apprentissage ?
3. Quelle est la cause immédiate de l'indocilité selon Hobbes ?
4. Comment l'opinion fausse de notre propre savoir peut-elle causer le préjugé ?
[B] - Éléments de synth��se :
1. Quelle est l'idée principale du texte ?
2. Quelles sont les étapes de l'argumentation de Hobbes pour expliquer l'indocilité ?
[C] - Commentaire :
1. Pensez-vous que l'opinion fausse de notre propre savoir soit la seule cause possible de l'indocilité ? Justifiez votre réponse.
2. À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si l'amathia peut être surmontée.
Hobbes définit l'amathia comme un défaut de l'esprit qui consiste en une difficulté d'apprendre et de s'instruire.
- il explique que cette disposition vient de la fausse opinion que l'on a déjà la vérité sur l'objet dont il s'agit.
- il affirme que cette fausse opinion empêche de reconnaître la vérité quand elle se présente sous une forme rigoureuse et démonstrative, comme dans les mathématiques.
- il compare les esprits des hommes à un papier blanc qui serait également disposé à recevoir toute impression, si ce n'est qu'il est déjà rempli d'écritures confuses et illisibles.
Hobbes expose les causes et les conséquences de l'amathia.
- il montre que la cause immédiate de l'amathia est le préjugé, c'est-à-dire le jugement anticipé et sans fondement sur un objet.
- il remonte à la cause du préjugé, qui est une opinion fausse de notre propre savoir, c'est-à-dire une présomption ou une ignorance de notre ignorance.
- il souligne les effets néfastes de l'amathia, qui rend impossible la communication intelligible entre les hommes et qui les empêche de progresser dans la connaissance.
Hobbes propose une critique de l'amathia et une voie pour y remédier.
- il critique l'amathia comme un obstacle à la raison et à la science, qui sont les moyens de connaître la vérité et d'ordonner la vie humaine.
- il suggère que pour éviter l'amathia, il faut se défaire des opinions fausses et des préjugés, en examinant avec soin les fondements de notre savoir et en suivant une méthode convenable et des bons raisonnements.
- il implique que l'amathia n'est pas une fatalité, mais qu'elle peut être corrigée par l'éducation et l'exercice de la pensée critique.