• Platon
L'illusion de l'art et la vérité des savoirs
art - vérité



Le contexte :

Ce dialogue entre platon et son interlocuteur explore la nature de l'art, en particulier la peinture, et remet en question sa capacité à  représenter la réalité. platon souligne que l'art de l'imitation n'est qu'une illusion, et que la prétention à  connaà®tre tous les métiers est une tromperie. il met ainsi en lumiàùre la distinction entre la vraie connaissance, l'ignorance et l'imitation.

L' auteur :

Platon

(-428--348) Platon, philosophe de la Grèce antique, explore des concepts tels que la réalité, la connaissance et la justice. À travers ses dialogues, il met en scène son mentor Socrate pour examiner les idées et les valeurs de son époque, tout en proposant une vision idéale de la cité idéale dans "La République".

Le repère :

concept/image/métaphore

Le texte :

« - Maintenant considère ceci. Quel but se propose la peinture relativement à chaque objet ? Est-ce de représenter ce qui est tel qu'il est, ou ce qui paraît tel qu'il paraît ; est-ce l'imitation de l'apparence ou de la réalité ? - De l'apparence, à mon avis. - L'art d'imiter est donc bien éloigné du vrai, et, s'il peut tout exécuter, c'est, semble-t-il, qu'il ne touche qu'une petite partie de chaque chose, et cette partie n'est qu'une image. Nous pouvons dire par exemple que le peintre nous peindra un cordonnier, un charpentier ou tout autre artisan sans connaître le métier d'aucun d'eux ; il n'en fera pas moins, s'il est bon peintre, illusion aux enfants et aux ignorants, en peignant un charpentier et en le montrant de loin parce qu'il lui aura donné l'apparence d'un charpentier véritable. - Assurément. - Mais voici, mon ami, ce qu'il faut, selon moi, penser de tout cela : quand quelqu'un vient nous dire qu'il a rencontré un homme au courant de tous les métiers et qui connaît mieux tous les détails de chaque art que n'importe quel spécialiste, il faut lui répondre qu'il est naïf et qu'il est tombé sans doute sur un charlatan ou un imitateur qui lui a jeté de la poudre aux yeux, et que, s'il l'a pris pour un savant universel, c'est qu'il n'est pas capable de distinguer la science, l'ignorance et l'imitation. »
Platon

Les questions :



[A] - Questions d'analyse
1) Quel est le sujet du texte ?
2) Quelle est la différence entre représenter ce qui est tel qu'il est et ce qui paraît tel qu'il paraît ?
3) Selon l'auteur, quel est le but de la peinture ?
4) Pourquoi l'art d'imiter est-il éloigné du vrai, selon l'auteur ?

[B] - Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "L'art d'imiter est donc bien éloigné du vrai, et, s'il peut tout exécuter, c'est, semble-t-il, qu'il ne touche qu'une petite partie de chaque chose, et cette partie n'est qu'une image."
2) En vous aidant des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[C] - Commentaire
1) Selon vous, pourquoi l'auteur consid��re-t-il que celui qui prétend connaître tous les métiers est na��f ou qu'il s'agit d'un charlatan ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la peinture ne peut jamais représenter la réalité telle qu'elle est.

L'analyse :

Voici un possible développement de l'analyse du texte : ce texte est un extrait du livre x de la république de platon, où le philosophe critique la poésie et les arts mimétiques, c'est-à-dire qui imitent la réalité sensible.

Il s'agit d'un dialogue entre socrate et son interlocuteur, glaucon, qui porte sur la nature et la valeur de la peinture.

L'idée principale du texte est que la peinture est un art trompeur, qui ne représente que l'apparence des choses et non leur essence, et qui ne requiert aucune connaissance véritable.

Le texte se divise en trois parties :

- la première partie va de ½ maintenant considère ceci ? à ½ cette partie n'est qu'une image ?.

Socrate pose une question à glaucon sur le but de la peinture : est-ce de représenter ce qui est ou ce qui paraît ? glaucon répond que c'est de représenter ce qui paraît.

Socrate en déduit que la peinture est un art éloigné du vrai, car il ne saisit qu'une petite partie de chaque chose, qui n'est qu'une image.

Il s'agit donc d'une critique ontologique de la peinture, qui ne rend pas compte de l'être des choses, mais seulement de leur apparence sensible, qui est changeante et relative.



- la deuxième partie va de ½ nous pouvons dire par exemple ? à ½ l'apparence d'un charpentier véritable ?.

Socrate illustre sa thèse par un exemple : le peintre peut nous peindre un cordonnier, un charpentier ou tout autre artisan sans connaître le métier d'aucun d'eux.

Il suffit qu'il soit bon peintre pour créer l'illusion chez les enfants et les ignorants, en leur montrant de loin une apparence conforme à leur attente.

Il s'agit donc d'une critique épistémologique de la peinture, qui ne requiert aucune connaissance véritable des objets qu'elle représente, mais seulement une habileté technique à reproduire les apparences.



- la troisième partie va de ½ mais voici, mon ami ? à la fin du texte.

Socrate tire une leçon générale de son analyse : quand quelqu'un prétend connaître tous les métiers et tous les détails de chaque art, il faut le soupçonner d'être un charlatan ou un imitateur, qui abuse de notre crédulité.

Il faut être capable de distinguer la science, l'ignorance et l'imitation.

Il s'agit donc d'une critique morale de la peinture, qui peut nous induire en erreur et nous faire prendre l'apparence pour la réalité.

Le texte met en évidence la conception platonicienne de la connaissance, qui repose sur l'idée que le vrai se trouve dans les idées intelligibles et non dans les choses sensibles.

La peinture est donc un art inférieur, qui ne nous élève pas vers le bien et le beau, mais qui nous maintient dans l'illusion et l'ignorance.