Le contexte :

Dans cet extrait de "les formes élémentaires de la vie religieuse", durkheim remet en question l'opposition entre la société idéale et la société réelle. il soutient que la société idéale n'est pas extérieure à  la société réelle, mais en fait partie intégrante. durkheim souligne que les conflits sociaux ne se produisent pas entre l'idéal et la réalité, mais plutàït entre différents idéaux, entre les traditions du passé et les aspirations du présent.

Les questions :

[A] - Questions d'analyse :
1. Comment le texte décrit-il la relation entre la société idéale et la société réelle ?
2. Quelle est la place de l'idée de la société dans la constitution d'une société ?
3. De quoi la société est-elle constituée selon le texte ?
4. Comment les conflits dans une société sont-ils décrits dans le texte ?

[B] - Éléments de synth��se :
1. Expliquez la phrase : "Car une société n'est pas simplement constituée par la masse des individus qui la composent, par le sol qu'ils occupent, par les choses dont ils se servent, par les mouvements qu'ils accomplissent, mais, avant tout, par l'idée qu'elle se fait d'elle-même."
2. Quelle est l'idée principale du texte et quelles sont les étapes de son argumentation ?

[C] - Commentaire :
1. Pensez-vous que la société idéale et la société réelle sont deux entités distinctes et opposées ? Justifiez votre réponse.
2. À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la société idéale est réalisable dans la société réelle.

L'analyse :

Voici un exemple de commentaire possible du texte : dans ce texte, durkheim s'interroge sur le rapport entre la société idéale et la société réelle, et réfute l'idée qu'elles seraient opposées et antagonistes.

Il défend au contraire la thèse selon laquelle la société idéale fait partie intégrante de la société réelle, en tant qu'idée qu'elle se fait d'elle-même.



- il commence par affirmer que réaliser et opposer ces deux notions, c'est faire des abstractions, c'est-à-dire des simplifications qui ne rendent pas compte de la complexité du réel.

Il suggère ainsi que cette opposition est artificielle et erronée, et qu'elle ne correspond pas à la réalité sociologique.



- il poursuit en affirmant que la société idéale n'est pas extérieure à la société réelle, mais qu'elle en fait partie.

Il explique que la société n'est pas seulement définie par des éléments matériels ou empiriques, tels que les individus, le territoire, les objets ou les actions, mais aussi et surtout par l'idée qu'elle se fait d'elle-même, c'est-à-dire par son idéal.

Il montre ainsi que la société idéale n'est pas une utopie lointaine et irréalisable, mais une représentation qui oriente et anime la société réelle.



- il termine en reconnaissant que la société peut être traversée par des conflits ou des hésitations sur son idéal, mais il précise que ces conflits ne sont pas entre l'idéal et la réalité, mais entre des idéaux différents, qui correspondent à des époques ou à des courants différents.

Il souligne ainsi que la société idéale n'est pas fixe ni unique, mais qu'elle évolue avec le temps et les circonstances, et qu'elle est le résultat d'un processus historique et social.

Le texte de durkheim vise donc à montrer que la société idéale n'est pas une abstraction irréelle et opposée à la société réelle, mais une dimension essentielle et constitutive de la société réelle, qui exprime son identité, sa cohésion et sa dynamique.

Il invite ainsi à dépasser une vision dualiste et simplificatrice de la société, pour adopter une vision plus intégrée et plus nuancée.