• Husserl
La quête de vérité absolue dans la science
science - vérité



Le contexte :

Dans ce texte extrait des méditations cartésiennes, husserl soulàùve la question de la recherche de vérités absolues dans la science. il met en évidence le fait que, malgré les modifications constantes des vérités scientifiques, la science poursuit l'idée d'une vérité absolue ou rigoureusement attestée, dans une quête infinie d'approximations.

Le repère :

vrai/probable/certain

Le texte :

« Pour la vie quotidienne, dont les buts sont changeants et relatifs, des évidences et des vérités relatives suffisent. Mais la science cherche des vérités qui sont et restent valables une fois pour toutes, qui sont et doivent rester valables pour tous, elle cherche, par conséquent, des vérifications originales et radicales. Si, comme elle doit elle-même finir par le reconnaître, la science ne parvient pas en fait à réaliser un système de vérités absolues, et si elle est contrainte de modifier sans cesse ses vérités, elle n'en obéit pas moins à l'idée d'une vérité absolue ou rigoureusement attestée, et elle vit donc dans un horizon infini d'approximations qui convergent vers cette idée. Grâce à ces approximations, elle croit pouvoir infiniment dépasser la connaissance naïve et ainsi se dépasser elle-même. »
Husserl, Méditations cartésiennes

Les questions :



[A] - Questions d'analyse :
1) Quelles sont les différences entre les vérités relatives et les vérités absolues selon le texte ?
2) Comment la science cherche-t-elle à atteindre des vérifications originales et radicales ?
3) Quelles sont les conséquences de l'impossibilité pour la science de réaliser un syst��me de vérités absolues ?
4) Quelle est l'idée principale que l'auteur exprime à propos de la science dans ce texte ?

[B] - Éléments de synth��se :
1) Expliquez en quoi consiste l'horizon infini d'approximations dans lequel la science vit selon le texte.
2) À partir des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de l'argumentation de l'auteur.

[C] - Commentaire :
1) Est-ce que vous êtes d'accord avec l'idée que la science cherche des vérités absolues ou rigoureusement attestées ? Justifiez votre réponse.
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la science peut réellement dépasser la connaissance na��ve et se dépasser elle-même.

L'analyse :

Voici une possible analyse du texte : dans ce texte, husserl compare la vie quotidienne et la science en termes de rapport à la vérité.

Il distingue deux types de vérités : les vérités relatives, qui suffisent pour la vie pratique, et les vérités absolues, qui sont le but de la science.

Il commence par caractériser la vie quotidienne comme un domaine où les buts sont changeants et relatifs, c'est-à-dire qu'ils dépendent des circonstances, des besoins et des préférences de chacun.

Pour cette vie quotidienne, il affirme que des évidences et des vérités relatives suffisent.

Par évidences, il entend sans doute ce qui apparaît immédiatement à la perception ou au sens commun, sans nécessiter de démonstration ou de justification.

Par vérités relatives, il entend ce qui est vrai pour un temps, un lieu ou une personne donnés, mais qui peut varier selon les conditions.

Par exemple, il est vrai pour moi que je suis en train d'écrire ce message, mais ce n'est pas une vérité absolue, car cela peut changer à tout moment et cela ne concerne pas tout le monde.

Il oppose ensuite la science à la vie quotidienne, en affirmant qu'elle cherche des vérités qui sont et restent valables une fois pour toutes, qui sont et doivent rester valables pour tous.

Par vérités absolues, il entend donc ce qui est vrai en soi, indépendamment de toute situation particulière ou de tout point de vue subjectif.

Par exemple, il est vrai que 2+2=4, et cela ne dépend ni du temps, ni du lieu, ni de la personne qui l'affirme.

La science cherche donc à atteindre un niveau de certitude et d'universalité qui dépasse celui de la connaissance commune.

Il reconnaît cependant que la science ne parvient pas en fait à réaliser un système de vérités absolues, et qu'elle est contrainte de modifier sans cesse ses vérités.

Il admet donc que la science n'est pas infaillible ni achevée, mais qu'elle est soumise à l'évolution des connaissances, aux révisions des théories et aux progrès des méthodes.

Par exemple, la physique classique a d¹ être remise en cause par la physique quantique ou la relativité.

Il nuance toutefois cette concession en affirmant que la science n'en obéit pas moins à l'idée d'une vérité absolue ou rigoureusement attestée, et qu'elle vit donc dans un horizon infini d'approximations qui convergent vers cette idée.

Il soutient donc que la science a une visée idéale, qui est celle d'une vérité parfaite et indiscutable, même si elle sait qu'elle ne peut pas l'atteindre concrètement.

Il compare ainsi la science à une asymptote, c'est-à-dire une courbe qui se rapproche indéfiniment d'une droite sans jamais la toucher.

La science serait donc une quête sans fin de la vérité absolue.

Il termine en affirmant que grâce à ces approximations, elle croit pouvoir infiniment dépasser la connaissance na´ve et ainsi se dépasser elle-même.

Il montre donc que la science a une ambition de progrès et de dépassement, qui lui permet de s'élever au-dessus du niveau de la connaissance ordinaire, qu'il qualifie de na´ve.

Par na´ve, il entend sans doute ce qui est superficiel, simpliste ou illusoire.

La science serait donc une entreprise critique et rationnelle, qui vise à éclairer et à expliquer le réel.

On peut conclure que husserl expose dans ce texte sa conception de la science comme une recherche de vérités absolues, qui se distingue de la vie quotidienne comme un domaine de vérités relatives.

Il reconnaît les limites et les difficultés de la science, mais il affirme aussi sa valeur et sa dignité.

Il souligne ainsi l'exigence et l'idéal qui animent la démarche scientifique.