L'analyse :
- dans ce texte, kant expose sa conception de la méthode scientifique, qui repose sur le rôle actif et créateur de la raison humaine.
Il s'agit de montrer comment la raison peut connaître la nature en la soumettant à ses propres principes et à ses propres expériences, sans se laisser guider passivement par les phénomènes.
- pour cela, il commence par affirmer que la raison ne voit que ce qu'elle produit elle-même d'après ses propres plans.
Il s'oppose ainsi à l'empirisme, qui soutient que la connaissance vient de l'expérience sensible.
Il affirme que la raison doit prendre les devants avec les principes qui déterminent ses jugements, suivant des lois immuables.
Il fait référence aux principes a priori de la raison, qui sont indépendants de l'expérience et qui sont nécessaires pour rendre possible la connaissance.
Il donne l'exemple des principes de la logique ou des catégories de l'entendement, qui permettent d'organiser et de structurer les données sensibles.
- ensuite, il explique que la raison doit obliger la nature à répondre à ces questions et ne pas se laisser conduire pour ainsi dire en laisse par elle.
Il s'oppose ainsi au réalisme, qui soutient que la connaissance vient de l'adaptation de l'esprit à la réalité extérieure.
Il affirme que la raison doit imposer à la nature ses propres questions, qui sont guidées par ses principes a priori.
Il donne l'exemple des lois de la physique ou des mathématiques, qui sont des constructions de la raison et qui ne sont pas données directement par l'observation.
- enfin, il précise que la raison se présente à la nature tenant, d'une main, ses principes et de l'autre, l'expérimentation qu'elle a imaginée d'après ses principes.
Il s'oppose ainsi au dogmatisme, qui soutient que la connaissance vient de l'autorité d'un maître ou d'un livre.
Il affirme que la raison doit vérifier ses principes par l'expérimentation, qu'elle a elle-même conçue en fonction de ses hypothèses.
Il donne l'exemple du rôle du savant, qui n'est pas un écolier qui se laisse dire tout ce qui plaît au maître, mais un juge en fonctions qui force les témoins à répondre aux questions qu'il leur pose.
- ainsi, kant défend une conception critique de la connaissance, qui repose sur le pouvoir créateur et législateur de la raison humaine.
Il montre que la raison n'est pas passive ni soumise à la nature, mais active et autonome.
Il montre aussi que la connaissance n'est pas arbitraire ni dogmatique, mais rationnelle et expérimentale.
Il montre enfin que la connaissance n'est pas une simple copie ni une simple adaptation à la réalité extérieure, mais une construction et une interprétation de celle-ci.
