à travers une réflexion philosophique, arendt soulàùve la problématique de la vie privée et de son impact sur la vie publique. elle met en évidence le conflit entre l'individualité de chacun et l'égalité recherchée dans la sphàùre publique, soulignant ainsi l'importance de l'organisation humaine basée sur le principe de justice pour atteindre cette égalité.
(1906-1975) Philosophe politique et théoricienne de la pensée politique. Elle a développé des concepts influents tels que "la banalité du mal" et a exploré la nature de la condition humaine, la liberté, et la politique dans un monde moderne marqué par les totalitarismes et la violence.
identité/égalité/différence
« Depuis les Grecs, nous savons qu'une vie politique réellement développée conduit à une remise en question du domaine de la vie privée, et à un profond ressentiment vis-à-vis du miracle le plus troublant : le fait que chacun de nous a été fait ce qu'il est - singulier, unique et immuable. Toute cette sphère du strictement donné, reléguée au rang de la vie privée dans la société civilisée, constitue une menace permanente pour la sphère publique qui se fonde sur la loi d'égalité avec la même logique que la sphère privée repose sur la loi de la différence universelle et sur la différenciation. L'égalité, à la différence de tout ce qui est impliqué dans l'existence pure et simple, n'est pas quelque chose qui nous est donné mais l'aboutissement de l'organisation humaine, dans la mesure où elle est guidée par le principe de justice. Nous ne naissons pas égaux ; nous devenons égaux en tant que membres d'un groupe, en vertu de notre décision de nous garantir mutuellement des droits égaux. »
Arendt, L'Impérialisme
[a] - questions d'analyse
1) Quel est le lien entre une vie politique développée et la remise en question de la sph��re privée ?
2) Quel est le miracle troublant mentionné dans le texte ?
3) Comment la sph��re du strictement donné est-elle perçue dans la société civilisée ?
4) Quelle est la différence entre la sph��re publique et la sph��re privée en termes de lois ?
[b] - éléments de synth��se
1) Pouvez-vous expliquer la phrase "l'égalité, à la différence de tout ce qui est impliqué dans l'existence pure et simple, n'est pas quelque chose qui nous est donné mais l'aboutissement de l'organisation humaine, dans la mesure o�� elle est guidée par le principe de justice" ?
2) En vous basant sur les éléments précédents, quel est l'idée principale du texte et quelles sont les étapes de son argumentation ?
[c] - commentaire
1) Pouvez-vous justifier votre réponse à la question précédente ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous demanderez si le lien entre vie politique développée et remise en question de la sph��re privée est pertinent dans notre société actuelle.
- le texte commence par affirmer que la vie politique implique une remise en question de la vie privée, c'est-à-dire du domaine où chacun est déterminé par sa singularité, son origine, sa nature.
L'auteur s'appuie sur l'exemple des grecs, qui ont inventé la démocratie et la distinction entre le privé et le public.
Quoi : arendt veut montrer que la politique n'est pas une simple extension de la vie privée, mais qu'elle exige une rupture avec celle-ci.
Comment : elle utilise le contraste entre le "miracle" de la différence individuelle et la "menace" qu'elle représente pour la sphère publique.
Pourquoi : elle cherche à mettre en évidence le conflit entre deux principes : l'égalité et la différence, qui sont au fondement respectif du public et du privé.
- le texte poursuit en expliquant que la sphère publique se fonde sur la loi de l'égalité, qui n'est pas un donné naturel, mais une construction humaine.
L'auteur oppose l'existence pure et simple, qui relève du hasard et de la diversité, à l'organisation humaine, qui relève du choix et de la justice.
Quoi : arendt veut souligner que l'égalité n'est pas une propriété inhérente à l'homme, mais un résultat de son action collective.
Comment : elle utilise le contraste entre le "donné" et l'"aboutissement", entre ce qui "est" et ce qui "devient".
Pourquoi : elle cherche à mettre en valeur le caractère artificiel et volontaire de la sphère publique, qui repose sur un contrat entre les hommes.
- le texte se termine en précisant que l'égalité n'est pas une condition initiale, mais une conséquence de l'appartenance à un groupe qui se reconnaît mutuellement des droits égaux.
L'auteur insiste sur le rôle de la décision et de la garantie dans l'établissement de l'égalité.
Quoi : arendt veut montrer que l'égalité n'est pas une donnée universelle, mais une norme spécifique à un groupe humain.
Comment : elle utilise le contraste entre le "naître" et le "devenir", entre ce qui est individuel et ce qui est collectif.
Pourquoi : elle cherche à mettre en lumière le caractère contingent et relatif de la sphère publique, qui dépend de l'adhésion des hommes à un projet commun.