• Freud
Les limites de la conscience et de l'inconscient
conscience - inconscient



Le contexte :

Dans cet extrait de "le moi et le à§a", freud remet en question la distinction entre conscience et inconscient. il souligne que la conscience présente une échelle de clarté variable et que les processus faiblement conscients pourraient être rendus pleinement conscients avec suffisamment d'attention. il critique également l'idée de subsumer l'imperceptible sous le conscient, remettant en cause la certitude immédiate de la conscience.

L' auteur :

Freud

(1859-1939) Avance l'idée que la conscience n'est pas, comme le pensait Descartes, une machine à enregistrer toutes les informations. Au contraire, elle va refouler dans une partie plus profonde et hors de l'aperception d'elle-même des souvenirs.

Le repère :

intuitif/discursif

Le texte :

« Des chercheurs, qui ne refuse pas de reconnaître les faits psychanalytiques, mais ne veulent pas admettre l'inconscient, se tirent d'affaire à l'aide du fait incontesté que la conscience aussi - en tant que phénomène - présente une large échelle de gradation dans l'intensité ou la clarté. De même qu'il y a des processus qui sont conscients d'une façon très vive, très aiguë et très saisissable, de même l'expérience vécue nous en présente d'autres qui ne sont conscients que d'une façon faible et même à peine discernable ; et les plus faiblement conscients d'entre eux seraient précisément ceux pour lesquels la psychanalyse prétend employer le terme impropre d'inconscient. Ces processus seraient néanmoins conscients eux aussi ou �oedans la conscience”, et pourraient être rendus pleinement et fortement conscients si on leur accordait une attention suffisante. Pour autant que des arguments puissent avoir une influence sur la décision dans une telle question qui dépend ou bien d'une convention ou bien de facteurs affectifs, on peut ajouter ici les remarques suivantes : la référence à une échelle de clarté dans le fait d'être conscient n'a rien de contraignant et n'a pas plus de force démonstrative que les propositions de ce genre : il y a tant de degrés d'éclairement depuis la lumière la plus vive et aveuglante jusqu'à la faible lueur que, par conséquent, il n'y a absolument pas d'obscurité. […] En outre, en subsumant l'imperceptible sous le conscient , on n'aboutit qu'à porter atteinte à la seule et unique certitude immédiate qui soit dans le psychique. Une conscience dont on ne sait rien, cela me paraît beaucoup plus absurde qu'un psychique inconscient. »
Freud, Le Moi et le ça

Les questions :



[A] û Questions dÆanalyse
1) Comment les chercheurs qui reconnaissent les faits psychanalytiques se tirent-ils d'affaire ?
2) Quels sont les processus conscients les plus faiblement conscients pour lesquels la psychanalyse utilise le terme impropre d'inconscient ?
3) Pourquoi la référence à une échelle de clarté dans le fait d'être conscient n'a-t-elle rien de contraignant ?
4) Pourquoi subsumer l'imperceptible sous le conscient ne permet-il pas de porter atteinte à la seule et unique certitude immédiate qui soit dans le psychique ?

[B] û Eléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Pour autant que des arguments puissent avoir une influence sur la décision dans une telle question qui dépend ou bien d'une convention ou bien de facteurs affectifs, on peut ajouter ici les remarques suivantes : la référence à une échelle de clarté dans le fait d'être conscient n'a rien de contraignant et n'a pas plus de force démonstrative que les propositions de ce genre : il y a tant de degrés d'éclairement depuis la lumi��re la plus vive et aveuglante jusqu'à la faible lueur que, par conséquent, il n'y a absolument pas d'obscurité."
2) En vous aidant des éléments précédents, dégagez lÆidée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[C] û Commentaire
1) Pourquoi l'auteur estime-t-il que "porter atteinte à la seule et unique certitude immédiate qui soit dans le psychique" est absurde ?
2) A la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la psychanalyse est une science exacte.