Dans ce texte, alain soulàùve la question de la nature de nos choix et de leur relation avec notre volonté. il met en évidence le fait que nos choix sont souvent faits avant même que nous ne les connaissions réellement, ce qui peut entraà®ner des conséquences inattendues. alain souligne également la propension de l'homme à attribuer ses choix au destin plutàït qu'à sa propre volonté.
(1868-1951) Il effectue un mouvement de retour au Cartésianisme en niant l'inconscient Freudien, selon lui ce dernier doit être réduit aux pulsions du corps opposées à la rationalité de l'Esprit.
contingent/nécessaire
« Je remarque que nos choix sont toujours faits. Nous délibérons après avoir choisi, parce que nous choisissons avant de savoir. Soit un métier : comment le choisit-on ? Avant de le connaître. Où je vois premièrement une alerte négligence, et une sorte d'ivresse de se tromper, comme on dit quelquefois pour les mariages. Mais j'y vois bien aussi une condition naturelle, puisqu'on ne connaît bien un métier qu'après l'avoir fait longtemps. Bref, notre volonté s'attache toujours, si raisonnable qu'elle soit, à sauver ce qu'elle peut d'un choix qui ne fut guère raisonnable. Ainsi nos choix sont toujours derrière nous. Comme le pilote, qui s'arrange du vent et de la vague, après qu'il a choisi de partir. Mais disons aussi que presque tous nous n'ouvrons point le paquet quand nous pourrions. Toujours est-il que chacun autour de nous accuse le destin d'un choix que lui-même a fait. À qui ne pourrions-nous pas dire : �oeC'est toi qui l'a voulu”, ou bien, selon l'esprit de Platon : �oeC'était dans ton paquet” ? »
Alain, Idées
[A] - Questions d'analyse
1) Comment l'auteur décrit-il le processus de choix et de délibération ?
2) Quelle est la critique principale de l'auteur concernant nos choix ?
3) Comment l'auteur explique-t-il le fait que nous choisissons avant de savoir ?
4) En quoi l'expression "nos choix sont toujours derri��re nous" est-elle significative dans le texte ?
[B] - Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Notre volonté s'attache toujours, si raisonnable qu'elle soit, à sauver ce qu'elle peut d'un choix qui ne fut gu��re raisonnable."
2) En vous aidant des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] - Commentaire
1) Selon l'auteur, pourquoi accusons-nous souvent le destin de nos choix ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si l'auteur remet en question la notion de libre arbitre. Justifiez votre réponse.
- le texte d'alain traite de la question du choix et de la liberté humaine.
L'auteur cherche à montrer que nos choix sont souvent irrationnels, arbitraires et rétrospectifs, et qu'ils nous exposent à l'erreur et au regret.
- il commence par affirmer que "nos choix sont toujours faits", c'est-à-dire qu'ils précèdent notre délibération et notre connaissance.
Il prend l'exemple du choix d'un métier, qui se fait "avant de le connaître".
Il souligne ainsi le paradoxe de notre volonté, qui s'engage dans une voie sans savoir ce qu'elle implique réellement.
Il y voit une "alerte négligence" et une "sorte d'ivresse de se tromper", des expressions qui dénotent un jugement négatif sur cette attitude imprudente et irréfléchie.
- il nuance ensuite son propos en reconnaissant qu'il y a aussi une "condition naturelle" à ce mode de choix, car on ne peut connaître un métier qu'en le pratiquant.
Il admet donc qu'il y a une part d'incertitude et d'expérience dans tout choix, qui ne peut être entièrement rationnel.
Il décrit alors le rôle de la volonté, qui consiste à "sauver ce qu'elle peut d'un choix qui ne fut guère raisonnable".
Il suggère ainsi que la volonté est moins une faculté qui oriente nos choix qu'une faculté qui les justifie a posteriori, en essayant d'en minimiser les conséquences négatives.
- il poursuit son analyse en affirmant que "nos choix sont toujours derrière nous".
Il utilise la métaphore du pilote, qui s'adapte aux conditions extérieures après avoir décidé de partir.
Il illustre ainsi l'idée que nos choix sont irréversibles et qu'ils nous obligent à composer avec les circonstances, sans pouvoir revenir en arrière.
Il oppose cette vision du choix à celle qui consisterait à "ouvrir le paquet", c'est-à-dire à examiner les différentes possibilités avant de se décider.
Il laisse entendre que nous sommes souvent incapables ou réticents à faire cet effort de réflexion préalable, par paresse ou par peur.
- il termine son texte en dénonçant l'attitude de ceux qui "accusent le destin d'un choix que lui-même a fait".
Il montre ainsi que nous avons tendance à nous déresponsabiliser de nos choix, en les attribuant à une force extérieure ou à un hasard inéluctable.
Il reprend l'idée platonicienne du "paquet", selon laquelle chaque être humain reçoit à sa naissance un lot de qualités et de défauts qui déterminent son existence.
Il s'interroge alors sur la possibilité de dire à chacun : "c'est toi qui l'a voulu" ou "c'était dans ton paquet".
Il met ainsi en évidence la difficulté à distinguer entre ce qui relève de notre volonté et ce qui relève de notre nature ou de notre destin.
- le texte d'alain nous invite donc à réfléchir sur la notion de choix et sur ses implications éthiques et existentielles.
Il nous montre que nos choix sont souvent le résultat d'un mélange de hasard, d'ignorance, de passion et de rationalisation, et qu'ils nous exposent au risque de l'erreur et du regret.
Il nous suggère aussi que nous devons assumer nos choix et leurs conséquences, sans nous réfugier derrière des excuses ou des fatalités.
Il nous invite enfin à questionner la part de liberté et de contrainte qui intervient dans nos choix, et à chercher à développer notre capacité de jugement et de discernement.