(1788-1860) Philosophe allemand influent, célèbre pour sa vision pessimiste de la vie. Il a développé une métaphysique basée sur la volonté et la représentation, affirmant que la souffrance est inévitable. Il a également exploré les notions de la volonté de vivre et la recherche du bonheur à travers la philosophie de l'art.
identité/égalité/différence
« On admet généralement que l'identité de la personne repose sur celle de la conscience. Si on entend uniquement par cette dernière le souvenir coordonné du cours de notre vie, elle ne suffit pas à expliquer l'autre. Sans doute nous savons un peu plus de notre vie passée que d'un roman lu autrefois ; mais ce que nous en savons est pourtant peu de chose. Les événements principaux, les scènes intéressantes se sont gravés dans la mémoire ; quant au reste, pour un événement retenu, mille autres sont tombés dans l'oubli. Plus nous vieillissons, et plus les faits de notre vie passent sans laisser de trace. Un âge très avancé, une maladie, une lésion du cerveau, la folie peuvent nous priver complètement de mémoire. Mais l'identité de la personne ne s'est pas perdue avec cet évanouissement progressif du souvenir. Elle repose sur la volonté identique, et sur le caractère immuable que celle-ci présente. C'est cette même volonté qui confère sa persistance à l'expression du regard. L'homme se trouve dans le cūur, non dans la tête. »
Schopenhauer, Le Monde comme volonté et représentation
Voici un exemple de développement possible :
dans ce texte, schopenhauer s'interroge sur la notion d'identité personnelle et remet en cause l'idée commune selon laquelle elle dépendrait de la conscience, entendue comme le souvenir de notre vie.
Il va montrer que la mémoire est insuffisante et fragile pour fonder l'identité de la personne, et qu'il faut plutôt la chercher dans la volonté et le caractère.
Il commence par définir la conscience comme "le souvenir coordonné du cours de notre vie", et il en souligne les limites.
Il reconnaît que nous avons une certaine connaissance de notre passé, mais il affirme qu'elle est très partielle et sélective.
Il utilise des expressions comme "un peu plus", "peu de chose", "pour un événement retenu, mille autres sont tombés dans l'oubli" pour montrer que la mémoire est loin de conserver tous les faits de notre existence.
Il ajoute que le temps, la maladie, les accidents ou la folie peuvent altérer ou effacer complètement notre mémoire.
Il utilise des mots comme "plus", "progressif", "complètement" pour marquer le caractère irréversible et inéluctable de cette perte.
Il en conclut que la conscience ne suffit pas à expliquer l'autre, c'est-à-dire à rendre compte de ce qui fait l'unité et la singularité de chaque personne.
Il oppose alors à la conscience une autre faculté, qu'il nomme la volonté, et qu'il présente comme le fondement de l'identité personnelle.
Il définit la volonté comme "identique" et "immuable", c'est-à-dire comme une force constante et invariable qui anime chaque individu.
Il affirme que c'est cette volonté qui donne sa persistance au regard, c'est-à-dire à l'expression du visage, qui révèle le plus profondément notre personnalité.
Il soutient que l'homme se trouve dans le c£ur, non dans la tête, c'est-à-dire que ce qui le caractérise n'est pas son intellect, mais son affectivité, ses désirs, ses passions.
Il s'appuie sur sa propre doctrine du monde comme volonté et représentation, selon laquelle la réalité ultime est une volonté aveugle et insatiable qui se manifeste à travers les phénomènes.
Il remet ainsi en cause l'idée classique selon laquelle l'identité personnelle serait fondée sur la raison et la mémoire, et il propose une conception plus dynamique et plus existentielle de la personne, qui repose sur sa volonté et son caractère.
Il invite à reconnaître la part d'obscurité et d'irrationalité qui habite chaque être humain, et à ne pas réduire l'autre à ce qu'il sait ou se souvient de lui-même.