Dans ce texte, rousseau aborde l'évolution des enfants lorsqu'ils commencent à parler. il souligne que le langage remplace progressivement les pleurs pour exprimer la douleur, et que les enfants deviennent moins dépendants des autres à mesure qu'ils acquiàùrent des forces et des connaissances. c'est à ce stade qu'ils prennent conscience d'eux-mêmes et que leur vie individuelle commence.
(1712-1778) Repense les structures de la société et de l'éducation à son époque. Son effort philosophique vise à unifier sous une même pensée la relation qu'ont les hommes entre eux dans la société, l'effet de la société moderne sur ces derniers, et la source de cette relation.
genre/espèce/individu
« Quand les enfants commencent à parler, ils pleurent moins. Ce progrès est naturel : un langage est substitué à l'autre. Sitôt qu'ils peuvent dire qu'ils souffrent avec des paroles, pourquoi le diraient-ils avec des cris, si ce n'est quand la douleur est trop vive pour que la parole puisse l'exprimer ? S'ils continuent alors à pleurer, c'est la faute des gens qui sont autour d'eux. Dès qu'une fois Emile aura dit : J'ai mal, il faudra des douleurs biens vives pour le forcer de pleurer. Un autre progrès rend aux enfants la plainte moins nécessaire : c'est celui de leurs forces. Pouvant plus par eux-mêmes, ils ont un besoin moins fréquent de recourir à autrui. Avec leur force se développe la connaissance qui les met en état de la diriger. C'est à ce second degré que commence proprement la vie de l'individu ; c'est alors qu'il prend la conscience de lui-même. »
Rousseau
[A] - Questions d'analyse:
1. Comment le langage remplace-t-il les pleurs chez les enfants selon le text�
2. Qu'est-ce que cela signifie de "laisser la faute aux gens qui sont autour d'eux" lorsque les enfants continuent à pleurer?
3. Comment la capacité des enfants à se débrouiller par eux-mêmes réduit-elle le besoin de se plaindr�
4. Quel est le lien entre le développement de la force chez les enfants et la diminution de la nécessité de se plaindr�
[B] - Éléments de synth��se:
1. Expliquez la signification de la phrase: "Un autre progr��s rend aux enfants la plainte moins nécessaire : c'est celui de leurs forces."
2. En utilisant les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] - Commentaire:
1. Dans quelle mesure le fait de pouvoir exprimer la douleur avec des mots rend-il les enfants plus libres par rapport à ceux qui ne peuvent pas encore parler?
2. À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, discutez de l'importance de la capacité de se plaindre et de la conscience de soi dans le développement des enfants.
Voici une possible analyse du texte :
- l'auteur commence par établir un lien de causalité entre le langage et les pleurs des enfants : quand ils apprennent à parler, ils pleurent moins.
Il explique ce phénomène par le fait que le langage remplace les pleurs comme moyen d'exprimer leur souffrance.
Il s'agit donc d'un progrès naturel qui marque le passage d'un mode de communication à un autre, plus élaboré et plus efficace.
L'auteur s'appuie sur l'observation des comportements des enfants et sur le bon sens pour justifier sa thèse.
- ensuite, il introduit un autre facteur qui diminue la nécessité de pleurer pour les enfants : l'accroissement de leurs forces.
Il montre que plus les enfants deviennent autonomes et capables d'agir par eux-mêmes, moins ils ont besoin de recourir à l'aide d'autrui.
Il associe donc la force à la liberté et à l'indépendance.
Il s'agit là encore d'un progrès qui accompagne le développement physique et mental des enfants.
L'auteur se réfère à l'expérience commune et à la logique pour appuyer son propos.
- enfin, il conclut en affirmant que c'est à ce stade que commence véritablement la vie de l'individu, c'est-à-dire qu'il prend conscience de lui-même, de son identité, de sa personnalité.
Il suggère ainsi que le langage et la force sont les conditions nécessaires pour accéder à la connaissance de soi et à la dignité humaine.
Il s'agit là d'un enjeu philosophique majeur, qui renvoie à la question du rapport entre nature et culture, entre instinct et raison, entre animalité et humanité.
L'auteur se place donc dans une perspective morale et politique pour donner du sens à son analyse.