Cournot met en lumiàùre le paradoxe de l'auto-observation dans le contexte de la psychologie. il souligne que l'observateur qui se juge lui-même est handicapé pour une observation objective, utilisant l'exemple du médecin qui consulte un confràùre pour sa propre maladie. cournot interroge ainsi la capacité de l'individu à se comprendre lorsqu'il devient à la fois l'observateur et l'objet de l'observation.
(1801 - 1877) Antoine Augustin Cournot, économiste et mathématicien français du XIXe siècle, philosophe de la science économique. Il se démarque en introduisant des concepts mathématiques dans l'analyse économique, jetant ainsi les bases de l'économie mathématique moderne.
objectif/subjectif/intersubjectif
« Il est de toute évidence que l'observateur qui s'observe et se juge lui-même se place dans de mauvaises conditions pour observer et pour juger. Le médecin le plus célèbre consulte sur sa propre maladie le confrère dont peut-être il ne jugerait pas le concours bien utile, dans une consultation pour autrui. Et pourtant les phénomènes qu'il s'agit en pareil cas d'observer et d'interpréter, sont de ceux que ne trouble pas beaucoup dans leurs cours l'attention que le médecin met à les observer sur lui-même. Que dire donc à propos de ces phénomènes psychologiques, de ces faits de conscience, comme on les appelle, où l'attention de l'observateur, autre phénomène psychologique, intervient au premier chef comme cause modificatrice ? Certes le meilleur moyen de calmer un accès de colère serait de s'observer attentivement quand on est en colère. »
Cournot
[A] - Questions d'analyse :
1) Quelle est la raison pour laquelle l'observateur qui s'observe et se juge lui-même est dans de mauvaises conditions pour observer et juger ?
2) Pourquoi le médecin cél��bre consulte-t-il un confr��re pour sa propre maladie ?
3) Qu'est-ce qui peut perturber l'observation et l'interprétation des phénom��nes psychologiques ?
4) Comment l'attention de l'observateur peut-elle agir comme une cause modificatrice dans l'observation des faits de conscience ?
[B] - Éléments de synth��se :
1) Expliquez en quoi l'observation et le jugement de soi-même peuvent être désavantageux pour l'observateur.
2) En utilisant les éléments précédents, identifiez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] - Commentaire :
1) Selon vous, pourquoi est-il plus utile pour un médecin de consulter un confr��re pour sa propre maladie plut��t que de se juger lui-même ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, réfléchissez à l'importance de l'auto-observation dans la gestion des émotions.
Voici un exemple de commentaire linéaire du texte de cournot :
- le texte de cournot est un extrait de son essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique, publié en 1851.
Il s'agit d'un ouvrage de philosophie des sciences, qui s'interroge sur les conditions et les limites de la connaissance humaine.
Dans ce passage, cournot aborde la question de l'introspection, c'est-à-dire l'examen de soi-même, comme méthode d'investigation psychologique.
Il expose les difficultés et les paradoxes de cette démarche, en la comparant à l'observation médicale.
- le texte se compose de deux paragraphes, qui présentent deux arguments opposés.
Le premier paragraphe expose les raisons pour lesquelles l'introspection est une mauvaise méthode pour observer et juger les phénomènes psychologiques.
Le second paragraphe nuance cette thèse, en montrant que l'introspection peut avoir un effet bénéfique sur certains états affectifs.
- dans le premier paragraphe, cournot commence par affirmer que l'observateur qui s'observe et se juge lui-même se place dans de mauvaises conditions pour observer et juger.
Il utilise une expression emphatique, "il est de toute évidence", pour marquer la force de son propos.
Il illustre ensuite son idée par un exemple tiré du domaine médical : le médecin le plus célèbre consulte sur sa propre maladie le confrère dont peut-être il ne jugerait pas le concours bien utile, dans une consultation pour autrui.
Il s'agit d'un argument par analogie, qui vise à montrer que même dans un domaine où l'observation est plus objective et plus rigoureuse, le fait de s'observer soi-même introduit un biais qui altère le jugement.
Il renforce son argument en utilisant une modalisation restrictive, "peut-être", qui suggère que le médecin célèbre n'a pas confiance en son confrère, mais qu'il préfère quand même lui demander son avis plutôt que de se fier à lui-même.
Il oppose ensuite les termes "sur sa propre maladie" et "pour autrui", qui soulignent la différence entre le regard subjectif et le regard objectif.
L'enjeu de cet argument est de mettre en évidence le rôle de la distance critique dans l'observation scientifique, et de montrer que l'introspection ne permet pas d'atteindre cette distance.
- cournot poursuit son raisonnement en passant du domaine médical au domaine psychologique.
Il introduit une comparaison avec la conjonction "et pourtant", qui marque une opposition entre les deux domaines.
Il affirme que les phénomènes qu'il s'agit en pareil cas d'observer et d'interpréter, sont de ceux que ne trouble pas beaucoup dans leurs cours l'attention que le médecin met à les observer sur lui-même.
Il s'agit d'une concession, qui reconnaît que l'observation médicale sur soi-même n'est pas totalement faussée par le manque de distance critique.
Il utilise une périphrase, "les phénomènes qu'il s'agit en pareil cas d'observer et d'interpréter", pour désigner les symptômes physiques de la maladie.
Il emploie ensuite une négation atténuée, "ne trouble pas beaucoup", pour admettre que l'attention du médecin a quand même une influence sur le cours des phénomènes observés.
Il oppose enfin les termes "dans leurs cours" et "sur lui-même", qui renvoient respectivement à l'aspect objectif et subjectif des phénomènes.
L'enjeu de cette concession est de préparer la comparaison avec les phénomènes psychologiques, qui vont être présentés comme plus difficiles à observer.
- cournot termine son premier paragraphe par une question rhétorique : que dire donc à propos de ces phénomènes psychologiques, de ces faits de conscience, comme on les appelle, où l'attention de l'observateur, autre phénomène psychologique, intervient au premier chef comme cause modificatrice ? il s'agit d'une interrogation oratoire, qui implique la réponse attendue par l'auteur.
Il utilise une expression restrictive, "à.