épictàùte souligne l'importance de la discipline et de la réflexion dans la poursuite du succàùs. il compare le chemin vers la victoire aux jeux olympiques à un processus rigoureux qui nécessite un engagement total et une détermination sans faille, mettant en garde contre le comportement instable et superficiel qui màùne à l'échec.
(50-130) Philosophe Stoïcien qui n'a jamais rien écrit de sa propre main, cependant de nombreux disciples ont écrit à son sujet et ont transmis ses propos à la postérité. En tant que Stoïciens, il s'efforce de vivre selon la Nature c'est-à-dire conformément à la Raison
essentiel/accidentel
« Veux-tu vaincre aux Jeux Olympiques ? Moi aussi, par tous les dieux ! car c'est une belle chose. Mais examine bien les tenants et les aboutissants et alors seulement mets-toi à l'ūuvre. Il faut t'astreindre à une discipline, à un régime, t'abstenir de friandises, te soumettre à des exercices, à heure fixe, par la chaleur et par le froid, ne pas boire d'eau froide, ni de vin à ta fantaisie, bref, t'abandonner à ton entraîneur comme à un médecin. Au moment des épreuves il faudra te frotter de poussière ; il peut aussi t'arriver d'avoir le bras démis, le pied tordu, d'avaler beaucoup de poussière, parfois même de recevoir le fouet, et après tout cela, d'être vaincu. Après avoir tout envisagé, si tu es encore décidé, travaille à devenir athlète. Sinon tu feras comme les enfants qui changent constamment, jouent tantôt au lutteur, tantôt au gladiateur, puis sonnent de la trompette, puis jouent la tragédie. Et toi aussi, tour à tour athlète, gladiateur, orateur, philosophe, tu ne mets ton âme en rien. Comme un singe, tu imites tout ce que tu vois et chaque chose successivement te plaît. C'est que tu t'es engagé sans réfléchir, tu n'as pas fait le tour de la question, mais tu vas au hasard, sans ardeur dans ton choix. »
Épictète
Voici un exemple de commentaire linéaire du texte :
le texte est un extrait du manuel d'épictète, un philosophe sto´cien du iie siècle après j.
Il s'agit d'un dialogue entre le philosophe et son disciple, qui exprime le désir de participer aux jeux olympiques.
Le philosophe lui expose les conditions et les conséquences de ce choix, pour l'amener à réfléchir sur la valeur de la vertu et la nécessité de la discipline.
Dans un premier temps, le philosophe affirme lui aussi vouloir vaincre aux jeux olympiques, mais il ajoute une restriction : "par tous les dieux".
Cette expression montre qu'il s'agit d'un v£u pieux, qui dépend de la volonté divine, et non d'un projet réaliste.
Il souligne ensuite que c'est une "belle chose", mais il introduit une condition : "examine bien les tenants et les aboutissants".
Il s'agit donc de ne pas se laisser séduire par l'apparence du succès, mais d'envisager les moyens et les fins de l'entreprise.
Le philosophe adopte ainsi une attitude rationnelle, qui consiste à peser le pour et le contre avant de se décider.
Dans un deuxième temps, le philosophe énumère les contraintes et les sacrifices que suppose la pratique sportive.
Il utilise des verbes à l'impératif, comme "il faut", "t'abstenir", "te soumettre", qui expriment l'obligation et la contrainte.
Il insiste sur la rigueur du régime alimentaire, des exercices physiques, de l'obéissance à l'entraîneur.
Il évoque aussi les risques de blessures, de douleur, d'échec.
Il utilise des termes négatifs, comme "ne pas", "t'abandonner", "recevoir le fouet", "être vaincu".
Il montre ainsi que la pratique sportive est une forme d'esclavage, qui aliène le corps et l'esprit du sportif.
Le philosophe cherche à dissuader son disciple de poursuivre son désir, en lui faisant prendre conscience du co¹t et du caractère aléatoire de la victoire.
Dans un troisième temps, le philosophe invite son disciple à faire un choix réfléchi et constant.
Il lui propose une alternative : "après avoir tout envisagé, si tu es encore décidé, travaille à devenir athlète.
Sinon tu feras comme les enfants".
Il oppose ainsi deux attitudes : celle de l'adulte, qui assume ses décisions et s'y tient, et celle de l'enfant, qui change sans cesse d'occupation et ne se fixe pas.
Il illustre cette dernière par une série d'exemples : "jouent tantôt au lutteur, tantôt au gladiateur, puis sonnent de la trompette, puis jouent la tragédie".
Il utilise des termes péjoratifs, comme "jouer", "imiter", "singe", pour dévaloriser cette attitude.
Il conclut en reprochant à son disciple de ne pas avoir réfléchi, de ne pas avoir fait le tour de la question, d'aller au hasard, sans ardeur.
Il lui reproche donc de manquer de raison, de sagesse et de volonté.
Le texte est donc un plaidoyer pour la philosophie sto´cienne, qui prône la maîtrise de soi, le détachement des passions et des biens extérieurs, la recherche de la vertu comme seul bien véritable.
Le philosophe oppose la vanité du succès sportif à la valeur morale du sage.
Il invite son disciple à se libérer des illusions et des désirs vains, pour se consacrer à l'étude et à la pratique de la philosophie.