Le contexte :

Dans ce texte, heidegger aborde la question de notre relation aux objets techniques et de notre dépendance croissante envers eux. il propose une approche qui consiste à  les utiliser tout en maintenant une distance, afin de ne pas être esclaves de ces objets et de préserver notre être intime.

Les questions :

[A] - Questions d'analyse :
1) Quelle est la position de l'auteur par rapport au monde technique ?
2) Comment l'auteur caractérise-t-il notre relation avec les objets techniques ?
3) Quelle est la proposition de l'auteur pour se libérer de l'emprise des objets techniques ?
4) En quoi la relation de l'homme avec le monde technique peut-elle devenir ambiguÙ et incertaine ?

[B] - Éléments de synth��se :
1) Expliquez la phrase : "Nous pouvons utiliser les choses techniques, nous en servir normalement, mais en même temps nous en libérer, de sorte qu'à tout moment nous conservions nos distances à leur égard."
2) En vous aidant des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[C] - Commentaire :
1) Selon vous, pourquoi l'auteur affirme-t-il que notre rapport au monde technique devient merveilleusement simple et paisible ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la proposition de l'auteur pour se libérer de l'emprise des objets techniques est réaliste et réalisable. Justifiez votre réponse.

L'analyse :

Voici un exemple de développement possible : dans ce texte, heidegger propose une réflexion sur le rapport que nous devons entretenir avec le monde technique, c'est-à-dire l'ensemble des objets que la technique nous fournit et qui modifient notre environnement et notre existence.

Il s'agit de montrer que ce rapport ne doit pas être ni de rejet ni de soumission, mais de distance critique et de liberté.

Dans un premier temps, heidegger écarte deux attitudes extrêmes face au monde technique : l'assaut et la condamnation.

Il affirme qu'il serait insensé et court-vu de s'opposer radicalement à la technique, comme si elle était l'£uvre du diable.

Il reconnaît que nous dépendons des objets techniques, qui nous obligent à les perfectionner sans cesse.

Il s'agit donc d'un constat réaliste, qui prend acte du fait que la technique fait partie intégrante de notre monde et qu'elle a une valeur positive.

Dans un deuxième temps, heidegger met en garde contre un autre danger : celui de devenir les esclaves des objets techniques.

Il souligne que notre attachement aux choses techniques est si fort que nous perdons notre autonomie et notre identité.

Il s'agit donc d'un constat critique, qui dénonce les effets négatifs de la technique sur notre être.

Dans un troisième temps, heidegger propose une voie médiane entre ces deux extrêmes : celle de l'usage libéré des objets techniques.

Il s'agit d'une attitude qui consiste à utiliser les choses techniques normalement, mais en même temps à s'en libérer, c'est-à-dire à conserver nos distances à leur égard.

Il s'agit donc d'un conseil pratique, qui invite à dire à la fois "oui" et "non" aux objets techniques, en acceptant leur utilité mais en refusant leur emprise.

Dans un quatrième temps, heidegger répond à une objection possible : celle de l'ambigu´té et de l'incertitude de cette attitude.

Il affirme au contraire que cette attitude est simple et paisible, car elle permet d'admettre les objets techniques dans notre monde quotidien tout en les laissant dehors, c'est-à-dire en les relativisant et en les subordonnant à quelque chose de plus haut qu'eux.

Il s'agit donc d'une réponse argumentative, qui défend la cohérence et la valeur de sa position.

Ainsi, heidegger nous invite à penser le monde technique comme un domaine qui n'est ni absolument bon ni absolument mauvais, mais qui doit être appréhendé avec discernement et liberté.

Il s'agit d'une réflexion qui vise à éclairer notre rapport au monde et à nous-mêmes.