Dans "les lois" de platon, l'auteur explore la notion de l'amour de soi, un mal qui aveugle les individus et les pousse à privilégier leur intérêt personnel au détriment du juste. platon invite à transcender cet égoÂïsme en cherchant le bien et la sagesse chez autrui, plutàït que de s'enfermer dans l'illusion de la connaissance de soi.
(-428--348) Platon, philosophe de la Grèce antique, explore des concepts tels que la réalité, la connaissance et la justice. À travers ses dialogues, il met en scène son mentor Socrate pour examiner les idées et les valeurs de son époque, tout en proposant une vision idéale de la cité idéale dans "La République".
objectif/subjectif/intersubjectif
« Il y a, implanté dans l'âme de la plupart des hommes, un mal qui est plus grave que tous les autres, celui qui fait que chacun est pour lui-même plein d'indulgence, et auquel personne ne prend les moyens d'échapper : ce mal, on l'appelle �oeamour de soi”, en ajoutant que cette indulgence est naturelle à tout homme et qu'il est dans l'ordre des choses qu'il en aille ainsi. Oui, mais en réalité, chacune de nos fautes a en toute occasion pour cause un excès d'amour de soi. Car celui qui aime fait preuve d'aveuglement à l'égard de ce qu'il aime, de sorte que son jugement est erroné quand il porte sur ce qui est juste, bon et beau, car il est convaincu que son intérêt doit toujours mériter plus d'estime que le vrai. Ce n'est en effet ni soi-même ni son intérêt que l'on doit chérir si l'on veut être un grand homme, mais c'est le juste, que l'action juste soit la sienne ou plutôt celle d'autrui. Or, c'est cette même erreur qui explique aussi que tous les hommes prennent leur ignorance pour de la sagesse. De là vient que, alors que nous ne savons pour ainsi dire rien, nous estimons tout savoir et, parce que nous ne laissons par faire aux autres ce que nous ne savons pas faire, nous nous trompons forcément en le faisant nous-mêmes. Aussi tout homme doit-il fuir l'amour excessif qu'il se porte à lui-même et rechercher toujours quelqu'un qui soit meilleur que lui-même, sans s'abriter en pareille occasion derrière aucun sentiment de honte. »
Platon, Les Lois
[A] - Questions d'analyse :
1. Dans le texte, quel est le mal qui est plus grave que tous les autres ?
2. Qu'est-ce que l'auteur veut dire par "amour de soi" ?
3. Comment l'exc��s d'amour de soi peut-il conduire à des erreurs de jugement ?
4. Quelle est la différence entre chérir son intérêt et chérir le juste, selon l'auteur ?
[B] - Éléments de synth��se :
1. Expliquez la phrase : "ce mal, on l'appelle ��amour de soi��, en ajoutant que cette indulgence est naturelle à tout homme et qu'il est dans l'ordre des choses qu'il en aille ainsi."
2. En vous aidant des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] - Commentaire :
1. Pensez-vous que l'amour de soi est un mal naturel à tout homme ? Justifiez votre réponse.
2. À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si l'exc��s d'amour de soi peut être considéré comme une forme d'ignorance.
Voici un exemple de commentaire linéaire du texte de platon :
- le texte de platon est un extrait des lois, un dialogue où le philosophe expose sa conception de la législation idéale pour une cité.
Dans ce passage, il s'attaque à un vice moral qui affecte la plupart des hommes : l'amour de soi, qui les rend indulgents envers eux-mêmes et les empêche de reconnaître le vrai, le juste et le beau.
Il propose alors un remède à ce mal : la recherche d'un modèle supérieur à soi-même, qui puisse nous corriger et nous éduquer.
- le texte se compose de trois parties : dans la première (lignes 1 à 4), platon expose le problème de l'amour de soi et le présente comme un mal naturel et universel ; dans la deuxième (lignes 4 à 9), il montre les conséquences néfastes de ce vice sur le jugement et l'action des hommes ; dans la troisième (lignes 9 à 12), il indique la solution pour s'en défaire et accéder à la vertu.
- dans la première partie, platon utilise un ton polémique pour dénoncer l'amour de soi comme un mal "plus grave que tous les autres" (ligne 1).
Il s'oppose à l'opinion commune qui considère que cette indulgence est "naturelle" et "dans l'ordre des choses" (ligne 2).
Il souligne ainsi le caractère illusoire et dangereux de cette opinion, qui masque la véritable nature du mal.
Il emploie également des termes péjoratifs comme "implanté" (ligne 1) ou "excès" (ligne 4) pour insister sur l'aspect envahissant et démesuré de l'amour de soi.
Il introduit ainsi le thème du déséquilibre et du manque de mesure, qui sera développé dans la suite du texte.
- dans la deuxième partie, platon analyse les effets de l'amour de soi sur la connaissance et la pratique du bien.
Il affirme que celui qui aime fait preuve d'"aveuglement" (ligne 5) à l'égard de ce qu'il aime, c'est-à-dire lui-même et son intérêt.
Il en résulte une erreur de jugement, qui le conduit à mépriser le "vrai", le "juste" et le "beau" (ligne 6), c'est-à-dire les valeurs universelles et objectives qui fondent la morale et la politique.
Platon oppose ainsi deux types d'amour : l'amour égo´ste, qui est source d'illusion et d'injustice, et l'amour désintéressé, qui est orienté vers le bien commun et le bien réel.
Il montre aussi que l'amour de soi engendre une fausse sagesse, qui consiste à prendre son "ignorance" pour du "savoir" (ligne 7).
Il illustre ce point par un exemple tiré de la vie quotidienne : celui qui ne sait pas faire quelque chose refuse de le confier à quelqu'un d'autre, et se trompe forcément en le faisant lui-même (lignes 8-9).
Platon met ainsi en évidence le lien entre l'amour de soi et la présomption, qui est un obstacle à l'apprentissage et au progrès.
- dans la troisième partie, platon propose une alternative à l'amour de soi : la recherche d'un modèle supérieur à soi-même, qui puisse nous guider vers le bien.
Il s'agit de fuir l'"amour excessif" que l'on se porte à soi-même (ligne 9) et de chercher "toujours quelqu'un qui soit meilleur que soi-même" (ligne 10).
Platon insiste sur la nécessité d'une constance et d'une humilité dans cette démarche, qui implique de ne pas se "cacher derrière aucun sentiment de honte" (ligne 12).
Il suggère ainsi que l'amour de soi est une forme d'orgueil, qui nous empêche de reconnaître nos défauts et nos limites.
Il invite au contraire à adopter une attitude critique et respectueuse envers soi-même et envers autrui, qui favorise l'échange et l'.