• Bergson
Les limites de la connaissance de la conscience
conscience - science



Le contexte :

Henri bergson soulàùve la question complexe de la conscience et de la difficulté à  la définir de maniàùre certaine. il met en évidence les limites de l'expérience et du raisonnement dans la compréhension de la conscience, tout en suggérant que malgré l'absence de preuves irréfutables, la probabilité de la conscience humaine est élevée en raison de la similitude externe entre les individus.

L' auteur :

Bergson

(1859-1941) Remet en question la vision selon laquelle l'histoire viserait un progrès dans les sciences. Il propose une nouvelle philosophie permettant d'analyser le contenu conscient de l'expérience immédiate.

Le repère :

ressemblance/analogie

Le texte :

« Demandons-nous quels sont les êtres conscients et jusqu'où le domaine de la conscience s'étend dans la nature. Mais n'exigeons pas ici l'évidence complète, rigoureuse, mathématique ; nous n'obtiendrions rien. Pour savoir de science certaine qu'un être est conscient, il faudrait pénétrer en lui, coïncider avec lui, être lui. Je vous défie de prouver, par expérience ou par raisonnement, que moi, qui vous parle en ce moment, je sois un être conscient. Je pourrais être un automate ingénieusement construit par la nature, allant, venant, discourant ; les paroles mêmes par lesquelles je me déclare conscient pourraient être prononcées inconsciemment. Toutefois, si la chose n'est pas impossible, vous m'avouerez qu'elle n'est guère probable. Entre vous et moi il y a une ressemblance extérieure évidente ; et de cette ressemblance extérieure vous concluez, par analogie, à une similitude interne. Le raisonnement par analogie ne donne jamais, je le veux bien, qu'une probabilité ; mais il y a une foule de cas où cette probabilité est assez haute pour équivaloir pratiquement à la certitude. »
Bergson, L'Énergie spirituelle

Les questions :



[A] - Questions d'analyse :
1) Qu'est-ce que l'auteur demande de se demander dans ce texte ?
2) Comment l'auteur définit-il la conscience dans ce texte ?
3) Comment l'auteur explique-t-il qu'il est difficile de prouver la conscience d'un être ?
4) Quel est le r��le de la ressemblance extérieure selon l'auteur dans ce texte ?

[B] - Éléments de synth��se :
1) Expliquez la phrase : "Pour savoir de science certaine qu'un être est conscient, il faudrait pénétrer en lui, co��ncider avec lui, être lui."

L'analyse :

Voici un possible développement de l'analyse du texte : l'auteur se propose d'examiner la question de la conscience et de son extension dans la nature, mais il commence par relativiser la possibilité d'une connaissance certaine et absolue de ce phénomène.

Il affirme qu'il faudrait se confondre avec l'être conscient pour en avoir la preuve indubitable, ce qui est impossible.

Il illustre son propos par un exemple où il met en doute sa propre conscience, en imaginant qu'il pourrait être un automate inconscient qui simulerait la parole et la pensée.

Il reconnaît que cette hypothèse est invraisemblable, mais il souligne qu'elle n'est pas réfutable par l'expérience ou le raisonnement.

Il admet alors que le seul moyen d'attribuer la conscience à autrui est de recourir à l'analogie, c'est-à-dire à une comparaison fondée sur la ressemblance extérieure.

Il concède que ce procédé n'est pas rigoureux, mais il estime qu'il peut fournir une probabilité suffisante pour se rapprocher de la certitude.

L'auteur adopte donc une démarche prudente et critique, qui consiste à reconnaître les limites de notre connaissance de la conscience.

Il montre que nous ne pouvons pas accéder directement à l'intériorité d'un autre être, ni démontrer sa conscience par des arguments logiques.

Il suggère que nous devons nous contenter d'une méthode indirecte et approximative, qui repose sur le principe de similitude.

Il cherche ainsi à éviter les excès du scepticisme, qui nierait toute conscience hors de soi, et du dogmatisme, qui affirmerait sans preuve la conscience universelle.

Il invite donc à adopter une attitude modérée et rationnelle, qui tienne compte des faits observables et des degrés de vraisemblance.