Nietzsche explore la notion de communication en se concentrant sur le lien entre les mots, les idées et les expériences. il souligne que pour se comprendre mutuellement, il est nécessaire d'avoir en commun certaines expériences. ainsi, les peuples qui partagent des conditions de vie similaires développent une compréhension plus profonde entre eux.
(1844-1900) Répond aux attaques faites à l'encontre de la philosophie à son époque : elle serait inutile et incertaine, contrairement aux nouvelles sciences expérimentales et humaines. Toute sa philosophie vise à contredire cette invective.
identité/égalité/différence
« Qu'est-ce en fin de compte que l'on appelle �oecommun” ? Les mots sont des symboles sonores pour désigner des idées, mais les idées sont des signes imagés, plus ou moins précis, de sensations qui reviennent fréquemment et simultanément, de groupes de sensations. Il ne suffit pas, pour se comprendre mutuellement, d'employer les mêmes mots ; il faut encore employer les mêmes mots pour désigner la même sorte d'expériences intérieures, il faut enfin avoir en commun certaines expériences. C'est pourquoi les gens d'un même peuple se comprennent mieux entre eux que ceux qui appartiennent à des peuples différents, même si ces derniers usent de la même langue ; ou plutôt, quand des hommes ont longtemps vécu ensemble dans des conditions identiques, sous le même climat, sur le même sol, courant les mêmes dangers, ayant les mêmes besoins, faisant le même travail, il en naît quelque chose qui �oese comprend” : un peuple. Dans toutes les âmes un même nombre d'expériences revenant fréquemment a pris le dessus sur des expériences qui se répètent plus rarement : sur elles on se comprend vite, et de plus en plus vite - l'histoire du langage est l'histoire d'un processus d'abréviation. »
Nietzsche, Par-delà le Bien et le mal
[A] û Questions dÆanalyse
1) Quelle est la définition donnée pour le terme "commun" dans le texte ?
2) Comment peut-on expliquer la relation entre les mots et les idées ?
3) Quels sont les crit��res nécessaires pour que les gens se comprennent mutuellement ?
4) Selon l'auteur, quels facteurs favorisent la compréhension mutuelle entre les individus ?
[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase "Dans toutes les âmes un même nombre d'expériences revenant fréquemment a pris le dessus sur des expériences qui se rép��tent plus rarement".
2) En vous appuyant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] û Commentaire
1) Selon vous, pourquoi est-il important d'avoir en commun certaines expériences pour se comprendre mutuellement ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la compréhension mutuelle est uniquement liée à la similitude des expériences.
Voici un exemple de commentaire linéaire du texte :
- le texte de nietzsche est un extrait de son ouvrage par-delà le bien et le mal, publié en 1886.
Il s'agit d'une réflexion philosophique sur la notion de "commun", c'est-à-dire ce qui est partagé par un ensemble d'individus, notamment au niveau du langage et de la pensée.
L'auteur cherche à montrer que le commun n'est pas une donnée immédiate et universelle, mais le résultat d'un processus historique et contingent, qui dépend des conditions de vie et des expériences vécues par un peuple.
Il remet ainsi en cause l'idée d'une vérité absolue et objective, qui serait valable pour tous les hommes, et propose une conception relativiste et perspectiviste de la connaissance.
- le texte se compose de trois paragraphes, qui correspondent à trois étapes du raisonnement de nietzsche.
Le premier paragraphe pose la question du commun et définit les termes employés : les mots, les idées, les sensations.
Le deuxième paragraphe expose la thèse principale de l'auteur : le commun n'est pas fondé sur l'usage des mêmes mots, mais sur le partage des mêmes expériences intérieures, qui sont liées aux conditions matérielles et historiques d'un peuple.
Le troisième paragraphe illustre cette thèse en prenant l'exemple du langage, qui est le produit d'un processus d'abréviation des expériences récurrentes.
- dans le premier paragraphe, nietzsche commence par reformuler la question qu'il se pose : "qu'est-ce en fin de compte que l'on appelle ôcommunö ?".
Il s'agit d'une question rhétorique, qui annonce le sujet du texte et invite le lecteur à réfléchir avec lui.
Il introduit ensuite une distinction entre les mots, les idées et les sensations, qu'il définit successivement.
Les mots sont des "symboles sonores" qui servent à "désigner" les idées.
Les idées sont des "signes imagés" qui représentent "des sensations qui reviennent fréquemment et simultanément, de groupes de sensations".
Les sensations sont donc les éléments premiers et fondamentaux de la connaissance, qui sont ensuite synthétisés en idées et exprimés en mots.
Nietzsche utilise des termes techniques, comme "symboles", "signes", "désigner", qui renvoient à la théorie du langage et à la logique.
Il souligne ainsi le caractère arbitraire et conventionnel des mots et des idées, qui ne sont pas directement liés aux choses, mais qui sont des moyens de communication et de pensée.
Il met aussi en évidence le rôle de la fréquence et de la simultanéité dans la formation des idées, qui sont le résultat d'une généralisation et d'une abstraction à partir des sensations particulières.
Il pose donc les bases de sa critique du commun, qui repose sur l'hypothèse que les mots et les idées ne sont pas universels ni objectifs, mais relatifs et subjectifs.
- dans le deuxième paragraphe, nietzsche développe sa thèse principale, selon laquelle le commun n'est pas garanti par l'usage des mêmes mots, mais par le partage des mêmes expériences intérieures.
Il affirme que "il ne suffit pas, pour se comprendre mutuellement, d'employer les mêmes mots ; il faut encore employer les mêmes mots pour désigner la même sorte d'expériences intérieures".
Il s'appuie sur un argument logique : si les mots sont des symboles sonores pour désigner des idées, il faut que ces idées soient elles-mêmes identiques pour que les mots aient le même sens.
Or, les idées sont des signes imagés de sensations, qui peuvent varier selon les individus.
Il faut donc que ces sensations soient elles-mêmes communes pour que les idées soient communes.
Il ajoute que "il faut enfin avoir en commun certaines expériences".
Il s'agit là du critère ultime du commun : il repose sur le vécu concret et sensible des individus, qui leur permet de former des idées semblables et d'utiliser les mêmes mots pour les.