• Schopenhauer
L'activité comme principe de vie et de bonheur
travail - bonheur



Le contexte :

Dans ces aphorismes, schopenhauer souligne l'importance de l'activité dans notre existence. selon lui, l'agitation constante est le moteur de notre vie intérieure et intellectuelle, et l'inaction complàùte engendre un ennui insupportable. pour atteindre le bonheur, il est essentiel que l'homme agisse, crée ou apprenne quelque chose, en donnant vie à  des Âoeuvres d'art ou des écrits.

L' auteur :

Schopenhauer

(1788-1860) Philosophe allemand influent, célèbre pour sa vision pessimiste de la vie. Il a développé une métaphysique basée sur la volonté et la représentation, affirmant que la souffrance est inévitable. Il a également exploré les notions de la volonté de vivre et la recherche du bonheur à travers la philosophie de l'art.

Le repère :

médiat/immédiat

Le texte :

« �oeLa vie est dans le mouvement” a dit Aristote avec raison : de même que notre vie physique consiste uniquement dans un mouvement incessant et ne persiste que par lui, de même notre vie intérieure, intellectuelle demande une occupation constante, une occupation avec n'importe quoi, par l'action ou par la pensée ; c'est ce que prouve déjà cette manie des gens désūuvrés, et qui ne pensent à rien, de se mettre immédiatement a tambouriner avec leurs doigts ou avec le premier objet venu. C'est que l'agitation est le principe de notre existence ; une inaction complète devient bien vite insupportable, car elle engendre le plus horrible ennui. C'est en réglant cet instinct qu'on peut le satisfaire méthodiquement et avec plus de fruit. L'activité est indispensable au bonheur ; il faut que l'homme agisse, fasse quelque chose si cela lui est possible ou apprenne au moins quelque chose ; ses forces demandent leur emploi, et lui-même ne demande qu'à leur voir produire un résultat quelconque. Sous ce rapport, sa plus grande satisfaction consiste à faire, à confectionner quelque chose, panier ou livre ; mais ce qui donne du bonheur immédiat, c'est de voir jour par jour croitre son ūuvre sous ses mains et de la voir arriver à sa perfection. Une ūuvre d'art, un écrit ou même un simple ouvrage manuel produisent cet effet ; bien entendu, plus la nature du travail est noble, plus la jouissance est élevée. »
Schopenhauer, Aphorismes sur la sagesse dans la vie

Les questions :



[A] - Questions d'analyse :
1) Selon Aristote, en quoi consiste notre vie physique et comment cela se rapporte-t-il à notre vie intérieure et intellectuelle ?
2) Qu'est-ce que l'auteur veut dire par "une occupation constante, une occupation avec n'importe quoi" ?
3) Comment l'auteur explique-t-il que l'agitation est le principe de notre existence ?
4) Pourquoi l'inaction compl��te devient-elle insupportable selon l'auteur ?

[B] - Éléments de synth��se :
1) Expliquez la phrase : "L'activité est indispensable au bonheur ; il faut que l'homme agisse, fasse quelque chose si cela lui est possible ou apprenne au moins quelque chose ; ses forces demandent leur emploi, et lui-même ne demande qu'à leur voir produire un résultat quelconque."

L'analyse :

Voici une possible analyse du texte de schopenhauer :

- le texte défend l'idée que la vie humaine est essentiellement mouvement et activité, et que le bonheur dépend de la satisfaction de cet instinct naturel.



- l'auteur commence par citer aristote, qui a affirmé que "la vie est dans le mouvement".

Il s'agit d'une référence philosophique qui donne du crédit à son propos, mais aussi d'une manière de souligner l'universalité et l'ancienneté de cette conception de la vie.

Il appuie ensuite cette thèse par une comparaison entre la vie physique et la vie intérieure : il montre que les deux exigent un mouvement incessant et ne subsistent que par lui.

Il utilise pour cela des termes comme "uniquement", "de même", "ne persiste que", qui renforcent l'idée d'une nécessité absolue du mouvement pour la vie.



- il illustre ensuite son propos par un exemple tiré de l'observation commune : la manie des gens dés£uvrés de tambouriner avec leurs doigts ou avec un objet.

Il s'agit d'un fait empirique qui permet de rendre plus concret et plus accessible son raisonnement.

Il en tire une conclusion générale : "l'agitation est le principe de notre existence".

Il utilise le terme "principe" qui a une double signification : il désigne à la fois la cause et la règle de notre existence.

Il souligne ainsi que le mouvement est à la fois ce qui nous fait vivre et ce qui doit guider notre conduite.



- il enchaîne ensuite sur les conséquences pratiques de cette conception de la vie : il affirme qu'une inaction complète est insupportable, car elle engendre le plus horrible ennui.

Il utilise des termes hyperboliques comme "complète", "insupportable", "horrible" pour exprimer la souffrance que provoque l'absence de mouvement.

Il oppose ainsi le mouvement à l'ennui, qui est selon lui le pire malheur pour l'homme.

Il suggère donc que le bonheur dépend de l'activité, qu'il faut régler selon un instinct naturel.



- il développe alors cette idée en expliquant comment satisfaire cet instinct méthodiquement et avec plus de fruit.

Il propose deux types d'occupation possibles : l'action ou la pensée.

Il s'agit de deux formes de mouvement, l'une physique et l'autre intellectuelle, qui permettent à l'homme d'exercer ses facultés et de produire quelque chose.

Il utilise des termes comme "demander", "emploi", "produire" pour montrer que l'activité est une exigence et une finalité pour l'homme.

Il affirme que la plus grande satisfaction consiste à faire, à confectionner quelque chose, qu'il s'agisse d'un panier ou d'un livre.

Il utilise une gradation ascendante pour évoquer les différents types d'£uvre possibles, allant du plus simple au plus noble.

Il insiste sur le plaisir que procure le fait de voir son £uvre croître et se perfectionner sous ses mains.

Il utilise des termes comme "voir", "croître", "arriver" pour souligner le caractère visuel et dynamique de ce processus créatif.



- il conclut en affirmant que ce genre d'activité procure du bonheur immédiat, et qu'il varie selon la nature du travail.

Il utilise des termes comme "immédiat" et "jouissance" pour exprimer l'intensité du sentiment de bonheur lié à l'activité.

Il nuance toutefois son propos en reconnaissant que plus le travail est noble, plus la jouissance est élevée.

Il introduit ainsi une hiérarchie entre les différentes formes d'activité, qui implique une distinction entre les différents niveaux de bonheur.

En résumé, le texte de schopenhauer défend l'idée que le mouvement est le principe et la condition du bonheur humain, et qu'il faut choisir une activité qui corresponde à notre instinct naturel et à notre dignité.