• Durkheim
Le bonheur comme état général et constant
bonheur - état



Le contexte :

Dans cet extrait de "de la division du travail social", durkheim souligne que le bonheur ne se réduit pas à  une accumulation de plaisirs éphémàùres. il affirme que le bonheur est un état global et constant, résultant de l'harmonie entre nos fonctions organiques et psychiques. selon lui, le plaisir, bien qu'important, dépend du bonheur et non l'inverse, et notre bonheur est en fin de compte entre nos mains.

L' auteur :

Durkheim

(1858-1917) Est le père fondateur de la sociologie, une science qui se distingue de la philosophie pour établir des bases scientifiques à l'étude des phénomènes sociaux.

Le repère :

essentiel/accidentel

Le texte :

« Il paraît bien que le bonheur est autre chose qu'une somme de plaisirs. C'est un état général et constant qui accompagne le jeu régulier de toutes nos fonctions organiques et psychiques. Ainsi, les activités continues, comme celles de la respiration et de la circulation, ne procurent pas de jouissances positives ; pourtant, c'est d'elles surtout que dépendent notre bonne humeur et notre entrain. Tout plaisir est une sorte de crise ; il naît, dure un moment et meurt ; la vie, au contraire, est continue. Ce qui en fait le charme fondamental doit être continu comme elle. Le plaisir est local ; c'est une affection limitée à un point de l'organisme ou de la conscience : la vie ne réside ni ici ni là, mais elle est partout. Notre attachement pour elle doit donc tenir à quelque cause également générale. En un mot, ce qu'exprime le bonheur, c'est, non l'état momentané de telle fonction particulière, mais la santé de la vie physique et morale dans son ensemble. Comme le plaisir accompagne l'exercice normal des fonctions intermittentes, il est bien un élément du bonheur, et d'autant plus important que ces fonctions ont plus de place dans la vie. […] Le plus souvent, au contraire, c'est le plaisir qui dépend du bonheur : suivant que nous sommes heureux ou malheureux, tout nous rit ou nous attriste. On a eu bien raison de dire que nous portons notre bonheur avec nous-mêmes. »
Durkheim, De la Division du travail social

Les questions :



[a] - questions d'analyse
1) Quelle est la différence entre le bonheur et le plaisir selon le texte ?
2) Pourquoi les activités continues, telles que la respiration et la circulation, ne procurent-elles pas de jouissances positives selon l'auteur ?
3) Comment le bonheur est-il lié à la vie physique et morale dans son ensemble ?
4) Pourquoi le bonheur est-il considéré comme continu, contrairement au plaisir qui est temporaire ?

[b] - éléments de synth��se
1) Résumez l'idée principale du texte.
2) En vous basant sur les éléments précédents, expliquez les différentes facettes de la relation entre le bonheur et le plaisir selon l'auteur.

[c] - commentaire
1) Pourquoi pensez-vous que le bonheur est considéré comme plus important que le plaisir selon Durkheim ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, commentez la citation "nous portons notre bonheur avec nous-mêmes".

L'analyse :

Voici un exemple de développement possible : dans ce texte, durkheim s'interroge sur la nature du bonheur et sa relation avec le plaisir.

Il cherche à montrer que le bonheur n'est pas une simple addition de plaisirs, mais un état général et constant qui dépend de l'harmonie de toutes nos fonctions vitales.

Pour cela, il commence par opposer le plaisir à la vie, en mettant en évidence leurs caractères différents.

Le plaisir est présenté comme une sorte de crise, c'est-à-dire un phénomène ponctuel, localisé et passager, qui affecte une partie de notre organisme ou de notre conscience.

La vie, au contraire, est continue, générale et durable, elle concerne l'ensemble de notre être physique et moral.

Durkheim en déduit que le bonheur, qui exprime la santé de la vie, doit être continu comme elle, et non pas local comme le plaisir.

Ensuite, il nuance son propos en reconnaissant que le plaisir est bien un élément du bonheur, mais pas le seul ni le principal.

Il admet que le plaisir accompagne l'exercice normal des fonctions intermittentes, c'est-à-dire celles qui ne sont pas indispensables à la survie, mais qui contribuent à notre épanouissement.

Il précise que l'importance du plaisir dans le bonheur varie selon la place que ces fonctions ont dans la vie.

Par exemple, les plaisirs intellectuels ou artistiques peuvent avoir plus de poids pour certaines personnes que les plaisirs sensuels ou matériels.

Enfin, il inverse la relation de dépendance entre le bonheur et le plaisir, en affirmant que c'est le plus souvent le plaisir qui dépend du bonheur, et non l'inverse.

Il explique que notre état général influe sur notre perception des choses, et que nous pouvons éprouver du plaisir ou du déplaisir selon que nous sommes heureux ou malheureux.

Il conclut en citant une maxime qui exprime l'idée que le bonheur est une disposition intérieure, et non pas une conséquence extérieure.

Ainsi, durkheim défend une conception du bonheur qui dépasse la simple recherche du plaisir, et qui repose sur l'équilibre de toutes nos fonctions organiques et psychiques.

Il montre que le bonheur est un état global et stable, qui conditionne notre sensibilité au plaisir, et non pas un résultat momentané et fragmentaire.

Il invite donc à considérer le bonheur comme une valeur supérieure à celle du plaisir.