L'analyse :
- dans ce texte, rousseau s'interroge sur les conditions du bonheur humain et sur le rôle de la sagesse.
Il part du constat que les hommes sont malheureux à cause de la disproportion entre leurs désirs et leurs facultés, c'est-à-dire entre ce qu'ils veulent et ce qu'ils peuvent obtenir.
- il établit ensuite que le sentiment de peine et le désir sont liés, et que toute privation est source de souffrance.
Il utilise pour cela des propositions universelles et nécessaires, introduites par "tout", "toute" ou "toutes", qui expriment des vérités générales et indiscutables.
Il s'appuie aussi sur des raisonnements logiques, fondés sur des relations de cause à effet, d'implication ou d'opposition, marquées par des connecteurs comme "donc", "car", "si" ou "mais".
- il propose enfin une solution pour atteindre le bonheur, qui consiste à réduire l'excès des désirs sur les facultés, et à les mettre en égalité.
Il montre ainsi que la sagesse n'est pas une renonciation totale aux désirs, ni une recherche illimitée des facultés, mais un équilibre entre la volonté et la puissance.
Il souligne les effets bénéfiques de cette harmonie, qui permet à l'âme de rester paisible et à l'homme de se trouver bien ordonné.
Il emploie pour cela des termes valorisants comme "absolument heureux", "sagesse", "vrai bonheur" ou "bien ordonné".
- on peut donc dire que ce texte est un argument en faveur de la modération des désirs comme voie du bonheur, qui repose sur des principes rationnels et moraux.
Rousseau y exprime sa conception de la nature humaine, qui est capable de raison mais aussi sujette aux passions, et qui doit chercher à concilier les deux pour vivre heureux.
