Dans ce texte, locke argue que la loi n'a pas pour but de restreindre la liberté, mais plutàït de la préserver et de l'élargir. selon lui, la liberté véritable réside dans la capacité de disposer de soi-même et de ses biens, dans les limites édictées par les lois auxquelles on est soumis. ainsi, la loi devient un guide permettant à l'individu d'atteindre ses propres intérêts et de se protéger des contraintes et des violences exercées par autrui.
(1632-1704) Philosophe du mouvement de l'empirisme anglais, qui stipule que toute connaissance dérive par nature de l'expérience. Toute sa philosophie fait découler des implications pratiques à partir de ce constat.
légal/légitime
« La loi ne consiste pas tant à limiter un agent libre et intelligent qu'à le guider vers ses propres intérêts, et elle ne prescrit pas au-delà de ce qui conduit au bien général de ceux qui sont assujettis à cette loi. S'ils pouvaient être plus heureux sans elle, la loi s'évanouirait comme une chose inutile ; et ce qui nous empêche seulement de tomber dans les marais et les précipices mérite mal le nom de contrainte. De sorte que, quelles que soient les erreurs commises à son propos, la finalité de la loi n'est pas d'abolir ou de restreindre mais de préserver et d'élargir la liberté ; et dans toutes les conditions des êtres créés qui sont capables de vivre d'après des lois, là où il n'y a pas de loi, il n'y a pas de liberté. Car la liberté consiste à être délivré de la contrainte et de la violence exercées par autrui, ce qui ne peut être lorsqu'il n'y a point de loi ; mais la liberté n'est pas ce que l'on nous dit, à savoir une liberté, pour tout homme, de faire ce qui lui plaît (car qui peut être libre quand n'importe quel homme peut nous imposer ses humeurs ?). Mais c'est une liberté de disposer et d'ordonner comme on l'entend sa personne, ses actions, ses biens et l'ensemble de sa propriété, dans les limites de ce qui est permis par les lois auxquelles on est soumis ; et, dans ces limites, de ne pas être assujetti à la volonté arbitraire de quiconque, mais de suivre librement sa propre volonté. »
Locke
[A] û Questions dÆanalyse
1) Quelle est la finalité de la loi selon Locke ?
2) Comment Locke définit-il la liberté ?
3) Qu'est-ce que la loi ne prescrit pas selon Locke ?
4) Pourquoi la loi est-elle nécessaire selon Locke ?
[B] û Éléments de synth��se
1) Pouvez-vous expliquer la phrase suivante : "De sorte que, quelles que soient les erreurs commises à son propos, la finalité de la loi n'est pas d'abolir ou de restreindre mais de préserver et d'élargir la liberté" ?
2) En vous aidant des éléments précédents, pouvez-vous dégager l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation ?
[C] û Commentaire
1) Pensez-vous que la liberté selon Locke est une liberté absolue ? Justifiez votre réponse.
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la loi est un obstacle à la liberté individuelle ou si elle est nécessaire pour la protéger.
- dans le premier paragraphe, locke définit la loi comme un guide qui oriente les agents libres et intelligents vers leurs propres intérêts et le bien général.
Il affirme que la loi n'est pas une contrainte inutile, mais une condition nécessaire pour éviter les dangers et les violences.
Il explique que la finalité de la loi est de préserver et d'élargir la liberté, et non de l'abolir ou de la restreindre.
Il s'oppose ainsi à une conception négative de la loi, qui la verrait comme une limitation arbitraire de la volonté individuelle.
- dans le deuxième paragraphe, locke précise ce qu'il entend par liberté.
Il la distingue d'une licence, qui serait le fait de faire ce que l'on veut sans règle ni limite.
Il affirme que la liberté consiste à être délivré de la contrainte et de la violence exercées par autrui, ce qui suppose l'existence d'une loi commune.
Il ajoute que la liberté est aussi le fait de disposer et d'ordonner sa personne, ses actions, ses biens et sa propriété, dans les limites de la loi.
Il oppose ainsi la liberté à l'assujettissement à la volonté arbitraire de quiconque, et affirme que la liberté implique le respect de sa propre volonté.
- on peut donc dire que locke défend une conception positive de la loi, qui la voit comme un moyen d'assurer la sécurité, le bonheur et l'autonomie des individus.
Il rejette l'idée que la loi soit une entrave à la liberté, et montre au contraire qu'elle en est la condition et le garant.
Il propose ainsi une théorie du contrat social, qui fonde la légitimité de la loi sur le consentement des citoyens.