Dans ce texte, kant met en avant le danger des passions, qui contrairement aux émotions, sont réfléchies et persistantes. selon lui, les passions entravent la liberté et empêchent toute amélioration de soi, les comparant à une maladie incurable.
(1724-1804) Consacre toute son œuvre philosophique à établir les limites dans lesquelles la raison est légitime. Il va lutter contre les doctrines métaphysiques et recentrer la raison sur des connaissances plus certaines (mathématiques, physiques etc.)
voici une possible analyse du texte de kant : - dans la première phrase, kant définit les passions comme des états affectifs qui se conjuguent avec la réflexion calme, qui ne sont pas irréfléchis ni impétueux comme les émotions, et qui s'enracinent et subsistent dans l'âme. il oppose ainsi les passions aux émotions, qui sont des réactions spontanées et fugaces. il montre que les passions sont plus profondes et durables que les émotions, et qu'elles n'excluent pas la raison. il s'agit donc de présenter les caractéristiques des passions, qui vont servir de base à son argumentation. - dans la deuxième phrase, kant tire la conséquence de sa définition des passions : elles portent le plus grand préjudice à la liberté. il explique pourquoi en utilisant deux comparaisons : si l'émotion est une ivresse, la passion est une maladie ; si l'émotion fait naître le propos de s'améliorer, la passion est un ensorcellement. il montre ainsi que les passions sont plus nuisibles que les émotions, car elles altèrent durablement le jugement et la volonté, et qu'elles résistent à toute remise en question ou correction. il s'agit donc de montrer les effets négatifs des passions sur la liberté, qui est la thèse principale du texte. - dans la troisième phrase, kant conclut son raisonnement en affirmant que la passion exclut toute amélioration. il reprend l'idée de l'ensorcellement, qui implique une perte de contrôle et de conscience de soi. il oppose ainsi la passion à la moralité, qui suppose un effort constant pour se perfectionner. il s'agit donc de souligner l'incompatibilité entre les passions et la liberté morale, qui est le fondement de l'éthique kantienne.
« Les passions, puisqu'elles peuvent se conjuguer avec la réflexion la plus calme, qu'elles ne peuvent donc pas être irréfléchies comme les émotions et que, par conséquent, elles ne sont pas impétueuses et passagères, mais qu'elles s'enracinent et peuvent subsister en même temps que le raisonnement, portent, on le comprend aisément, le plus grand préjudice à la liberté ; si l'émotion est une ivresse, la passion est une maladie, qui exècre toute médication , et qui par là est bien pire que tous les mouvements passagers de l'âme ; ceux-ci font naître du moins le propos de s'améliorer, alors que la passion est un ensorcellement qui exclut toute amélioration. »
Kant
[A] - Questions d'analyse :
1) Comment Kant différencie-t-il les passions des émotions ?
2) Pourquoi les passions sont-elles considérées comme préjudiciables à la liberté ?
3) Quelle comparaison Kant utilise-t-il pour décrire les passions ?
4) Quelle est la principale caractéristique des passions selon Kant ?
[B] - Éléments de synth��se :
1) Expliquez la phrase : "si l'émotion est une ivresse, la passion est une maladie, qui ex��cre toute médication, et qui par là est bien pire que tous les mouvements passagers de l'âme ; ceux-ci font naître du moins le propos de s'améliorer, alors que la passion est un ensorcellement qui exclut toute amélioration."
2) En vous basant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de l'argumentation de Kant.
[C] - Commentaire :
1) Selon Kant, les passions sont-elles bénéfiques ou préjudiciables à la liberté ? Justifiez votre réponse.
Voici une possible analyse du texte de kant :
- dans ce texte, kant s'intéresse à la notion de passion, qu'il distingue des émotions, et qu'il critique comme étant nuisible à la liberté humaine.
- il commence par définir la passion comme une disposition affective qui n'est pas incompatible avec la réflexion, mais qui n'est pas non plus le résultat d'un raisonnement.
Il s'agit donc d'un état de l'âme qui n'est ni irrationnel ni rationnel, mais qui peut coexister avec la pensée.
(quoi)
- il utilise pour cela un raisonnement par l'absurde, en montrant que la passion ne peut pas être assimilée à l'émotion, qui est caractérisée par son caractère irréfléchi, impétueux et passager.
Il oppose ainsi les termes "réflexion calme" et "irréfléchi", "enraciné" et "passager", "subsister" et "mouvement".
(comment)
- il en déduit que la passion est plus dangereuse que l'émotion pour la liberté, car elle ne provoque pas de remise en question ni de volonté de changement.
Il utilise pour cela une comparaison entre l'émotion et l'ivresse, qui sont des états temporaires et réversibles, et la passion et la maladie, qui sont des états durables et résistants.
Il emploie aussi des termes péjoratifs comme "préjudice", "exècre", "ensorcellement", qui soulignent le caractère nuisible et aliénant de la passion.
(pourquoi).