• Alain
L'avenir entre résignation et espérance
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Le contexte :

Dans ce texte, alain invite à  une réflexion sur l'avenir. il distingue celui qui se fait et celui que l'on fait, et pràïne la résignation face aux événements célestes et l'esprit géomàùtre. cependant, il souligne l'importance de l'espérance dans les choses terrestres et humaines, qui permet à  l'homme de créer et d'agir sur son environnement.

L' auteur :

Alain

(1868-1951) Il effectue un mouvement de retour au Cartésianisme en niant l'inconscient Freudien, selon lui ce dernier doit être réduit aux pulsions du corps opposées à la rationalité de l'Esprit.

Le repère :

croire/savoir

Le texte :

« Il y a l'avenir qui se fait et l'avenir qu'on fait. L'avenir réel se compose des deux. Au sujet de l'avenir qui se fait, comme orage ou éclipse, il ne sert à rien d'espérer, il faut savoir et observer avec des yeux secs. Comme on essuie les verres de la lunette, ainsi il faut essuyer la buée des passions sur les yeux. J'entends bien. Les choses du ciel, que nous ne modifions jamais, nous ont appris la résignation et l'esprit géomètre qui sont une bonne partie de la sagesse. Mais dans les choses terrestres, que de changements par l'homme industrieux ! Le feu, le blé, le navire, le chien dressé, le cheval dompté, voilà des ūuvres que l'homme n'aurait point faites si la science avait tué l'espérance. Surtout dans l'ordre humain lui-même, où la confiance fait partie des faits, je compte très mal si je ne compte point ma propre confiance. Si Je crois que je vais tomber, je tombe, si je crois que je ne puis rien, je ne puis rien. Si je crois que mon espérance me trompe, elle me trompe. Attention là. Je fais le beau temps et l'orage, en moi d'abord, autour de moi aussi, dans le monde des hommes. Car le désespoir, et l'espoir aussi, vont de l'un à l'autre plus vite que ne changent les nuages. »
Alain

Les questions :



[A] û Questions dÆanalyse
1) Comment Alain définit-il l'avenir qui se fait ?
2) Quelle est l'attitude à adopter face à l'avenir qui se fait selon Alain ?
3) Qu'est-ce que les choses du ciel ont appris à l'homme selon Alain ?
4) Quelles sont les réalisations de l'homme dans les choses terrestres selon Alain ? Quel r��le joue l'espérance dans ces réalisations ?

[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Je fais le beau temps et l'orage, en moi d'abord, autour de moi aussi, dans le monde des hommes."
2) En vous aidant des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

L'analyse :

Voici une possible analyse du texte :

- le texte oppose deux conceptions de l'avenir : l'avenir qui se fait, indépendamment de notre volonté, et l'avenir qu'on fait, par notre action.

L'auteur cherche à montrer que l'avenir réel est le résultat de ces deux aspects, et que l'espérance joue un rôle essentiel dans la réalisation de l'avenir qu'on fait.



- dans le premier paragraphe, l'auteur reconnaît la nécessité de savoir et d'observer avec objectivité l'avenir qui se fait, c'est-à-dire les événements naturels ou inéluctables qui échappent à notre contrôle.

Il affirme qu'il faut se résigner à ces faits et adopter un esprit géomètre, c'est-à-dire rationnel et mesuré.

Il s'agit donc d'une attitude de sagesse face à ce qui ne dépend pas de nous.



- dans le deuxième paragraphe, l'auteur oppose à cette attitude passive une attitude active, qui consiste à faire l'avenir par notre industrie, c'est-à-dire notre capacité à transformer la nature et à créer des £uvres.

Il donne des exemples concrets de ces réalisations humaines, comme le feu, le blé, le navire, le chien dressé, le cheval dompté.

Il souligne que ces £uvres n'auraient pas été possibles sans l'espérance, c'est-à-dire la confiance en l'avenir et en nos possibilités.



- dans le troisième paragraphe, l'auteur insiste sur le rôle de l'espérance dans l'ordre humain lui-même, où elle fait partie des faits.

Il montre que notre confiance en nous-mêmes et en nos projets a une influence sur leur réalisation.

Il utilise des exemples personnels pour illustrer ce propos : si je crois que je vais tomber, je tombe ; si je crois que je ne puis rien, je ne puis rien ; si je crois que mon espérance me trompe, elle me trompe.

Il conclut en affirmant que nous faisons le beau temps et l'orage, en nous d'abord, autour de nous ensuite, dans le monde des hommes.

Il suggère ainsi que notre état d'esprit a un impact sur notre environnement et sur les autres.

Il compare le désespoir et l'espoir à des nuages qui se propagent rapidement.



- le texte vise donc à nous faire prendre conscience de la responsabilité que nous avons dans la construction de l'avenir, et de l'importance de cultiver l'espérance comme une force motrice de notre action.

L'auteur défend une conception optimiste et volontariste de la vie humaine.