L'analyse :
Voici une possible analyse du texte de plotin :
- le texte se présente comme une réflexion sur la nature du bonheur et sa relation avec l'action.
L'auteur cherche à montrer que le bonheur ne dépend pas de la durée, du nombre ou de la qualité des actions, mais de la disposition intérieure de l'âme.
Il s'oppose ainsi à une conception du bonheur qui le ferait reposer sur des éléments extérieurs à la vertu et à l'âme.
- le texte se divise en trois parties, marquées par les connecteurs "c'est pourquoi", "d'abord" et "ensuite".
Chaque partie développe un argument en faveur de la thèse de plotin.
- dans la première partie, plotin pose le problème du rapport entre le bonheur et la durée.
Il affirme que le bonheur est dans chaque instant présent, et non pas dans la somme des instants passés et présents.
Il suggère ainsi que le bonheur est un état intemporel, qui ne se mesure pas à l'aune du temps.
Il annonce aussi la question qu'il va traiter dans la suite : celle de savoir si le bonheur dépend du nombre et de la qualité des actions.
- dans la deuxième partie, plotin répond à cette question par la négative.
Il avance deux arguments pour montrer que le bonheur n'est pas lié à l'action.
Le premier est que l'on peut être heureux sans agir, voire plus heureux qu'en agissant.
Le second est que l'action ne produit aucun bien par elle-même, mais qu'elle dépend des dispositions intérieures de l'agent.
Plotin oppose ainsi le bonheur au plaisir, qui est une sensation liée aux événements extérieurs.
Il affirme que le sage, qui possède la vertu, est heureux indépendamment de ses actions et de leurs résultats.
- dans la troisième partie, plotin tire la conclusion de son raisonnement.
Il affirme que mettre le bonheur dans l'action, c'est le mettre en une chose étrangère à la vertu et à l'âme.
Il oppose l'acte propre de l'âme, qui consiste à être sage, à l'action extérieure, qui relève du domaine sensible.
Il identifie ainsi le bonheur à la sagesse, qui est un acte intérieur à l'âme, et non pas à l'activité, qui est une chose extérieure à l'âme.
Le texte de plotin présente donc une conception du bonheur qui le fait reposer sur la disposition intérieure de l'âme, et non pas sur la durée, le nombre ou la qualité des actions.
Il s'inscrit dans une perspective philosophique qui valorise la vertu et la sagesse comme les seuls biens véritables, et qui méprise les biens sensibles et contingents comme sources de plaisir et non pas de bonheur.
