• Alain
La permanence du "je" dans nos pensées : une quête d'immortalité
conscience - langage



Le contexte :

Alain explore le concept du "je" en tant que sujet omniprésent de nos pensées. qu'il s'agisse du présent, du passé ou de l'avenir, nos pensées sont toujours teintées de cette notion de soi. alain souligne ainsi l'impossibilité de nier l'existence du "je" et propose que cette permanence du "je" dans nos expériences nous ouvre la voie vers l'immortalité de l'à¢me.

L' auteur :

Alain

(1868-1951) Il effectue un mouvement de retour au Cartésianisme en niant l'inconscient Freudien, selon lui ce dernier doit être réduit aux pulsions du corps opposées à la rationalité de l'Esprit.

Le repère :

identité/égalité/différence

Le texte :

« Le mot Je est le sujet, apparent ou caché, de toutes nos pensées. Quoi que je tente de dessiner ou de formuler sur le présent, le passé ou l'avenir, c'est toujours une pensée de moi que je forme ou que j'ai, et en même temps une affection que j'éprouve. Ce petit mot est invariable dans toutes mes pensées. Je change, je vieillis, je renonce, je me convertis ; le sujet de ces propositions est toujours le même mot. Ainsi la proposition : je ne suis plus moi, je suis autre, se détruit elle-même. De même la proposition fantaisiste : je suis deux, car c'est l'invariable Je qui est tout cela. D'après cette logique si naturelle, la proposition Je n'existe pas est impossible. Et me voilà immortel, par le pouvoir des mots. Tel est le fond des arguments par lesquels on prouve que l'âme est immortelle ; tel est le texte des expériences prétendues, qui nous font retrouver le long de notre vie le même Je toujours identique. »
Alain, Les Passions et la sagesse

Les questions :



[A] - Questions d'analyse :
1) Quel est le sujet principal du texte ?
2) Que signifie le mot "Je" dans le contexte du texte ?
3) Comment le mot "Je" est-il utilisé dans toutes nos pensées ?
4) Comment le texte aborde-t-il la notion de changement et de continuité dans la formation du "Je" ?

[B] - Éléments de synth��se :
1) Expliquez la phrase : "Je ne suis plus moi, je suis autre, se détruit elle-même."
2) En vous aidant des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[C] - Commentaire :
1) Selon vous, pourquoi le texte affirme-t-il que la proposition "Je n'existe pas" est impossible ?

L'analyse :

Voici un exemple de développement possible : dans ce texte, alain s'interroge sur la notion de je, c'est-à-dire sur l'identité personnelle et la conscience de soi.

Il cherche à montrer que le je est le fondement de toutes nos pensées, et que sa permanence implique l'immortalité de l'âme.

Il commence par affirmer que le mot je est le sujet, apparent ou caché, de toutes nos pensées.

Quelle que soit la nature ou l'objet de notre pensée, nous ne pouvons pas nous détacher du fait que nous sommes le penseur, que nous avons une conscience réflexive qui nous renvoie à nous-mêmes.

Le je est donc le principe unificateur de notre activité mentale, qui nous permet de nous reconnaître comme l'auteur de nos représentations.

Il poursuit en soulignant que le mot je est invariable dans toutes nos pensées.

Quels que soient les changements que nous subissons ou que nous opérons dans notre vie, nous ne cessons pas pour autant d'être nous-mêmes.

Le je est donc le principe identitaire de notre existence, qui nous permet de nous distinguer des autres et de rester les mêmes à travers le temps.

Il conclut en déduisant que la proposition je n'existe pas est impossible.

Si nous pouvons dire je, c'est que nous existons nécessairement, et que notre existence ne dépend pas des conditions extérieures ou corporelles.

Le je est donc le principe immortel de notre être, qui nous assure d'une survie au-delà de la mort.

Alain critique ainsi les arguments qui prétendent démontrer l'immortalité de l'âme par la permanence du je.

Il suggère que ces arguments sont fondés sur un pouvoir des mots, qui ne rend pas compte de la réalité complexe et changeante du moi.