• Bergson
La vie comme zone d'indétermination et de création
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Le contexte :

Dans cet extrait de "l'énergie spirituelle", bergson explore le concept de la vie en opposition à  la matiàùre inerte. il met en évidence le caractàùre imprévisible et libre de la vie, qui se manifeste à  travers le mouvement, le choix et la création. la vie est définie comme une zone d'indétermination oàû passé, présent et avenir se mêlent, et oàû la conscience joue un ràïle central.

L' auteur :

Bergson

(1859-1941) Remet en question la vision selon laquelle l'histoire viserait un progrès dans les sciences. Il propose une nouvelle philosophie permettant d'analyser le contenu conscient de l'expérience immédiate.

Le repère :

en fait/en droit

Le texte :

« Si nous considérons […] la vie à son entrée dans le monde, nous la voyons apporter avec elle quelque chose qui tranche sur la matière brute. Le monde, laissé à lui-même, obéit à des lois fatales. Dans des conditions déterminées, la matière se comporte de façon déterminée, rien de ce qu'elle fait n'est imprévisible : si notre science était complète et notre puissance de calculer infinie, nous saurions par avance tout ce qui se passera dans l'univers matériel inorganisé, dans sa masse et dans ses éléments, comme nous prévoyons une éclipse de soleil ou de lune. Bref, la matière est inertie, géométrie, nécessité. Mais avec la vie apparaît le mouvement imprévisible et libre. L'être vivant choisit ou tend à choisir. Son rôle est de créer. Dans un monde où tout le reste est déterminé, une zone d'indétermination l'environne. Comme, pour créer l'avenir, il faut en préparer quelque chose dans le présent, comme la préparation de ce qui sera ne peut se faire que par l'utilisation de ce qui a été, la vie s'emploie dès le début à conserver le passé et à anticiper sur l'avenir dans une durée où passé, présent et avenir empiètent l'un sur l'autre et forment une continuité indivisée : cette mémoire et cette anticipation sont […] la conscience même. Et c'est pourquoi, en droit sinon en fait, la conscience est cūxtensive à la vie. »
Bergson, L'Énergie spirituelle

Les questions :



[A] û Questions dÆanalyse
1) Quelle est la différence entre la mati��re brute et la vie selon l'auteur ?
2) Comment la mati��re se comporte-t-elle dans le monde selon l'auteur ?
3) Qu'est-ce qui apparaît avec la vie selon l'auteur ?
4) Comment l'être vivant se distingue-t-il de la mati��re inerte selon l'auteur ?

[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Dans un monde o�� tout le reste est déterminé, une zone d'indétermination l'environne."
2) En vous aidant des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[C] û Commentaire
1) Selon l'auteur, la conscience est-elle présente uniquement chez les êtres vivants ? Justifiez votre réponse.
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la conscience est une caractéristique essentielle de la vie.

L'analyse :



- dans ce texte, bergson oppose la vie et la matière brute, en montrant que la vie introduit quelque chose de nouveau dans le monde, qui n'est pas réductible aux lois de la matière.

Il s'agit de la liberté, de la création et de la conscience, qui sont liées à la durée.

Le texte se présente comme une argumentation progressive, qui part d'une constatation empirique pour aboutir à une thèse métaphysique.



- bergson commence par considérer la vie à son entrée dans le monde, c'est-à-dire à son origine.

Il remarque qu'elle apporte avec elle quelque chose qui tranche sur la matière brute, c'est-à-dire qui se distingue nettement de celle-ci.

Il utilise le verbe "trancher" pour souligner le contraste entre les deux réalités.

Il va ensuite définir ce qui caractérise la matière brute et ce qui caractérise la vie, en utilisant des termes opposés.



- il décrit d'abord la matière brute comme obéissant à des lois fatales, c'est-à-dire inéluctables et nécessaires.

Il affirme que la matière se comporte de façon déterminée dans des conditions déterminées, c'est-à-dire qu'elle suit des règles fixes et prévisibles.

Il donne l'exemple des éclipses de soleil ou de lune, qui sont des phénomènes astronomiques calculables et annonçables à l'avance.

Il conclut que la matière est inertie, géométrie et nécessité, c'est-à-dire qu'elle est passive, mesurable et soumise à un ordre immuable.

Il utilise des termes abstraits et généraux pour exprimer l'idée d'une matière uniforme et impersonnelle.



- il décrit ensuite la vie comme apportant le mouvement imprévisible et libre.

Il affirme que l'être vivant choisit ou tend à choisir, c'est-à-dire qu'il dispose d'une certaine marge de manoeuvre et qu'il n'est pas entièrement déterminé par les conditions extérieures.

Il ajoute que son rôle est de créer, c'est-à-dire qu'il produit du nouveau, du divers, du singulier.

Il précise que dans un monde où tout le reste est déterminé, une zone d'indétermination l'environne, c'est-à-dire qu'il existe un espace de liberté autour de lui.

Il utilise des termes concrets et particuliers pour exprimer l'idée d'une vie variée et personnelle.



- bergson explique ensuite comment la vie parvient à créer l'avenir en se servant du passé et du présent.

Il affirme que pour créer l'avenir, il faut en préparer quelque chose dans le présent, c'est-à-dire qu'il faut avoir un projet, une intention, une finalité.

Il ajoute que la préparation de ce qui sera ne peut se faire que par l'utilisation de ce qui a été, c'est-à-dire qu'il faut avoir une mémoire, une expérience, une continuité.

Il conclut que la vie s'emploie dès le début à conserver le passé et à anticiper sur l'avenir dans une durée où passé, présent et avenir empiètent l'un sur l'autre et forment une continuité indivisée, c'est-à-dire qu'elle crée une temporalité spécifique, qui n'est pas celle de la matière brute.

Il utilise des termes dynamiques et relationnels pour exprimer l'idée d'une vie évolutive et complexe.



- bergson identifie enfin cette mémoire et cette anticipation à la conscience même.

Il affirme que la conscience est le fait de se souvenir du passé et de se projeter dans l'avenir, en étant présent à soi-même et au monde.

Il ajoute que la conscience est en droit sinon en fait coextensive à la vie, c'est-à-dire qu'elle appartient à toute forme de vie potentielle ou réelle.

Il utilise des termes philosophiques et universels pour exprimer l'idée d'une vie spirituelle et intelligente.



- le texte de bergson vise donc à montrer que la vie n'est pas réductible à la matière brute, mais qu'elle introduit dans le monde quelque chose.