L'analyse :
Voici une possible analyse du texte :
l'auteur commence par distinguer les sciences qui ont une partie pratique, c'est-à-dire qui s'intéressent aux moyens d'atteindre des fins, des sciences qui n'ont qu'une partie théorique, c'est-à-dire qui visent à connaître la vérité.
Il appelle les règles qui indiquent comment réaliser une fin des impératifs de l'habileté.
Il précise que ces impératifs ne portent pas de jugement sur la valeur morale ou rationnelle de la fin, mais seulement sur son efficacité.
Ainsi, il met en évidence que l'habileté n'est pas suffisante pour déterminer ce qui est bon ou mauvais, mais qu'elle peut servir aussi bien à faire le bien qu'à faire le mal.
Il illustre ce point par l'exemple du médecin et de l'empoisonneur, qui ont des fins opposées, mais qui utilisent les mêmes moyens.
Ensuite, il critique l'éducation qui se contente de former l'habileté des enfants, sans leur apprendre à réfléchir sur la valeur des fins qu'ils se proposent.
Il explique que les parents agissent ainsi par ignorance ou par indifférence, en pensant que leurs enfants pourront choisir librement leurs fins plus tard, selon les circonstances.
Il suggère que cette attitude est négligente et dangereuse, car elle ne prépare pas les enfants à exercer leur jugement moral et à distinguer le bien du mal.
L'enjeu du texte est donc de montrer que l'habileté n'est pas une vertu en soi, mais qu'elle dépend de la fin qu'elle sert.
L'auteur veut ainsi introduire la notion d'un impératif différent, qui ne serait pas fondé sur l'habileté, mais sur la moralité.
Il s'agit de l'impératif catégorique, qui sera le sujet de la suite de l'ouvrage.
