Dans cet extrait de "de la démocratie en amérique", tocqueville souligne l'importance des croyances communes pour la prospérité d'une société. selon lui, sans idées partagées, il ne peut y avoir d'action collective ni de corps social. ainsi, pour garantir la cohésion et le fonctionnement d'une société, il est nécessaire que les individus acceptent de recevoir certaines croyances préétablies.
(1805-1859) Interroge la légitimité de la démocratie à l'aune de la redécouverte de l'Amérique et de l'établissement de ce nouveau monde à l'aune de ce qui se fait en Europe au même moment.
croire/savoir
« Les croyances dogmatiques sont plus ou moins nombreuses, suivant les temps. Elles naissent de différentes manières, et peuvent changer de forme et d'objet ; mais on ne saurait faire qu'il n'y ait pas de croyances dogmatiques, c'est-à-dire d'opinions que les hommes reçoivent de confiance et sans les discuter. Si chacun entreprenait lui-même de former toutes ses opinions et de poursuivre isolément la vérité dans des chemins frayés par lui seul, il n'est pas probable qu'un grand nombre d'hommes dût jamais se réunir dans aucune croyance commune. Or, il est facile de voir qu'il n'y a pas de société qui puisse prospérer sans croyances semblables, ou plutôt il n'y en a point qui subsistent ainsi ; car, sans idées communes, il n'y a pas d'action commune, et, sans action commune, il existe encore des hommes, mais non un corps social. Pour qu'il y ait société, et, à plus forte raison, pour que cette société prospère, il faut donc que tous les esprits des citoyens soient toujours rassemblés et tenus ensemble par quelques idées principales ; et cela ne saurait être, à moins que chacun d'eux ne vienne quelquefois puiser ses opinions à une même source et ne consente à recevoir un certain nombre de croyances toutes faites. »
Tocqueville, De la Démocratie en Amérique
Voici un exemple de développement possible :
dans ce texte, tocqueville s'interroge sur le rôle des croyances dogmatiques dans la société.
Il définit les croyances dogmatiques comme des opinions que les hommes reçoivent de confiance et sans les discuter.
Il distingue deux sources possibles de ces opinions : l'autorité ou l'expérience personnelle.
Il examine ensuite les conséquences de ces deux modes de formation des opinions sur la cohésion sociale.
Il commence par affirmer que les croyances dogmatiques sont plus ou moins nombreuses, suivant les temps.
Il suggère ainsi que les croyances dogmatiques ne sont pas des vérités éternelles, mais des produits historiques, qui varient selon les circonstances et les besoins des hommes.
Il reconnaît aussi qu'elles peuvent changer de forme et d'objet, ce qui implique qu'elles ne sont pas immuables ni universelles.
Il admet donc que les croyances dogmatiques sont relatives et contingentes.
Il poursuit en exposant les différentes manières dont les croyances dogmatiques peuvent naître.
Il oppose deux cas extrêmes : celui où chacun formerait ses opinions par lui-même, en poursuivant isolément la vérité, et celui où chacun recevrait ses opinions d'une même source, sans les examiner.
Il montre que le premier cas est improbable, car il conduirait à une diversité infinie d'opinions, qui empêcherait toute convergence et toute communication entre les hommes.
Il montre aussi que le second cas est nécessaire, car il permet d'établir des idées communes, qui sont la condition de l'action commune et de l'existence d'un corps social.
Il en déduit que pour qu'il y ait société, et à plus forte raison pour qu'elle prospère, il faut qu'il y ait des croyances dogmatiques.
Il conclut en affirmant que les croyances dogmatiques sont indispensables à la société, car elles rassemblent et tiennent ensemble les esprits des citoyens.
Il souligne ainsi le rôle unificateur et régulateur des croyances dogmatiques, qui assurent la cohésion sociale et la stabilité politique.
Il reconnaît donc que les croyances dogmatiques ont une fonction sociale positive, malgré leur caractère relatif et contingent.