L'analyse :
Voici une possible analyse du texte de kant :
- le texte traite de la question de la suspension du jugement, c'est-à-dire de l'attitude qui consiste à ne pas affirmer ou nier quelque chose dont on n'a pas de preuve certaine.
L'auteur distingue deux types de jugement : le jugement provisoire et le jugement définitif.
Il définit le premier comme un jugement problématique, qui exprime une probabilité mais pas une certitude, et le second comme un jugement déterminant, qui exprime une conviction fondée sur des raisons suffisantes.
Il explique ensuite que la suspension du jugement peut avoir deux buts : soit chercher les raisons du jugement définitif, soit renoncer à tout jugement.
Il nomme le premier cas critique et le second sceptique.
Il oppose ainsi le sceptique, qui doute de tout, au vrai philosophe, qui doute méthodiquement.
- l'auteur utilise plusieurs moyens pour établir sa distinction entre les deux types de jugement et les deux fins de la suspension du jugement.
Il recourt à des termes techniques, comme provisoire, définitif, problématique, déterminant, critique, sceptique, qui appartiennent au vocabulaire philosophique.
Il emploie aussi des expressions comme "je me représente", "je décide", "je porte", qui soulignent le rôle de la volonté et de la conscience dans l'acte de juger.
Il recourt enfin à des connecteurs logiques, comme "cela consiste à", "mais que", "donc", "soit", "car", qui marquent les étapes de son raisonnement et les relations entre les idées.
- l'enjeu du texte est de montrer que la suspension du jugement n'est pas une simple abstention ou une indifférence, mais une démarche rationnelle et volontaire, qui vise à atteindre la vérité.
L'auteur veut ainsi distinguer le vrai philosophe du sceptique, et valoriser l'attitude critique, qui ne se contente pas du probable, mais cherche le certain.
Il veut aussi faire évoluer notre conception du doute, qui n'est pas un signe de faiblesse ou d'ignorance, mais une condition de la connaissance.
