L'analyse :
- commencez par présenter le texte en indiquant son auteur, son titre, sa date, son contexte historique et philosophique, et sa problématique générale.
Par exemple :
ce texte est extrait du traité du gouvernement civil, publié en 1690 par le philosophe anglais john locke.
Il s'inscrit dans le courant du contractualisme, qui défend l'idée que le pouvoir politique repose sur un contrat passé entre les gouvernants et les gouvernés.
Locke s'oppose à la théorie du droit divin, qui justifie l'absolutisme monarchique, et propose une conception libérale du gouvernement, fondée sur le consentement, la séparation des pouvoirs et le respect des droits naturels.
Dans ce passage, il expose les conditions d'un pouvoir légitime et non arbitraire.
- ensuite, divisez le texte en parties selon les idées principales qu'il développe.
Par exemple :
le texte peut être divisé en deux parties :
- la première partie va de "dans tous les états" à "qui pussent justifier leurs actions".
Elle expose la thèse selon laquelle le pouvoir doit être exercé selon des lois publiques et non selon des arrêts arbitraires.
- la deuxième partie va de "tout le pouvoir d'un gouvernement" à la fin du texte.
Elle explique pourquoi le pouvoir doit être exercé selon des lois connues, pour le bien de la société et pour limiter les abus des gouvernants.
- enfin, analysez chaque partie en suivant la méthode proposée : quoi, comment, pourquoi.
Par exemple :
première partie :
- quoi : locke affirme que le pouvoir politique doit être exercé selon des lois publiques et reçues, c'est-à-dire acceptées par le peuple, et non selon des arrêts faits sur-le-champ, c'est-à-dire des décisions improvisées et imprévisibles, et par des résolutions arbitraires, c'est-à-dire des volontés subjectives et injustifiées.
Il oppose ainsi deux modes de gouvernement : un gouvernement légal et un gouvernement arbitraire.
- comment : locke appuie sa thèse sur un raisonnement par l'absurde.
Il imagine ce qui se passerait si le pouvoir était exercé sans aucunes bornes ni règles : on se trouverait dans un état pire que l'état de nature, c'est-à-dire l'état où les hommes vivent sans société ni loi.
En effet, on aurait armé du pouvoir réuni de toute une multitude, c'est-à-dire du pouvoir souverain issu du contrat social, une personne ou un certain nombre de personnes, c'est-à-dire un monarque ou une oligarchie, afin qu'elles se fissent obéir selon leur plaisir, c'est-à-dire sans tenir compte de l'intérêt général ni du consentement des gouvernés.
Ce serait donc une situation de tyrannie et d'oppression.
- pourquoi : locke veut montrer que le pouvoir arbitraire est contraire à la raison d'être du contrat social, qui est de sortir de l'état de nature pour garantir la sécurité et la liberté des individus.
Il veut aussi souligner que le pouvoir arbitraire est illégitime, car il ne respecte pas les conditions du contrat social, qui sont la publicité et la réception des lois.
Deuxième partie :
- quoi : locke explique que le pouvoir doit être exercé suivant les lois établies et connues, c'est-à-dire des lois qui sont fixées à l'avance et qui sont accessibles à tous.
Il donne deux raisons à cette exigence : d'une part, pour que le peuple puisse connaître son devoir, c'est-à-dire ses obligations et ses droits en tant que citoyen ; d'autre part, pour que les gouverneurs se tiennent dans de justes bornes, c'est-à-dire qu'ils ne dépassent pas les limites de leur autorité.
- comment : locke appuie son explication sur un principe fondamental : tout le pouvoir d'un gouvernement n'étant établi que pour le bien de la société.
Il s'agit d'un principe normatif, qui définit la finalité du pouvoir politique : il doit servir l.
