• Descartes
L'unité des sciences pour la recherche de la vérité
vérité - raison



Le contexte :

Descartes met en garde contre une approche utilitariste des sciences, soulignant que leur véritable but est de cultiver la raison et d'accroà®tre la lumiàùre naturelle de notre entendement. selon lui, toutes les sciences sont interdépendantes et ne doivent pas être étudiées de maniàùre isolée, mais plutàït dans une perspective d'unité et de recherche de la vérit

L' auteur :

Descartes

(1596-1650) Est considéré comme le premier philosophe Moderne. Critique du contenu de l'enseignement de son temps, il décide de n'accepter que les vérités qui viennent de lui-même et rejeter toutes les croyances qui lui ont été enseignées.

Le repère :

théorie/pratique

Le texte :

« Rien ne nous éloigne plus du droit chemin pour la recherche de la vérité, que d'orienter nos études […] vers des buts particuliers […] : ainsi, quand nous voulons cultiver les sciences utiles, soit pour les avantages qu'on en retire dans la vie, soit pour le plaisir qu'on trouve dans la contemplation du vrai, et qui en cette vie est presque le seul bonheur qui soit pur et que ne trouble aucune douleur. Ce sont là, en effet, des fruits légitimes que nous pouvons attendre de la pratique des sciences ; mais si nous y pensons au milieu de nos études, ils nous font souvent omettre bien des choses nécessaires pour l'acquisition d'autres connaissances, soit parce qu'au premier abord ces choses paraissent de peu d'utilité, soit parce qu'elles semblent de peu d'intérêt. Il faut donc bien se convaincre que toutes les sciences sont tellement liées ensemble, qu'il est plus facile de les apprendre toutes à la fois, que d'en isoler une des autres. Si quelqu'un veut chercher sérieusement la vérité, il ne doit donc pas choisir l'étude de quelque science particulière : car elles sont toutes unies entre elles et dépendent les unes des autres ; mais il ne doit songer qu'à accroître la lumière naturelle de sa raison, non pour résoudre telle ou telle difficulté d'école, mais pour qu'en chaque circonstance de la vie son entendement montre à sa volonté le parti à prendre ; et bientôt il s'étonnera d'avoir fait de plus grands progrès que ceux qui s'appliquent à des études particulières, et d'être parvenu, non seulement à tout ce que les autres désirent, mais encore à de plus beaux résultats qu'ils ne peuvent espérer. »
Descartes, Règles pour la direction de l'esprit

Les questions :



[A] - Questions d'analyse :
1. Comment l'orientation des études vers des buts particuliers peut-elle nous éloigner du droit chemin pour la recherche de la vérité ?
2. Quels sont les fruits légitimes que nous pouvons attendre de la pratique des sciences ?
3. Pourquoi est-il plus facile d'apprendre toutes les sciences à la fois plut��t que d'en isoler une des autres ?
4. Pourquoi l'auteur consid��re-t-il qu'il ne faut pas choisir l'étude de quelque science particuli��re ?

[B] - Éléments de synth��se :
1. Expliquez la phrase : "toutes les sciences sont tellement liées ensemble, qu'il est plus facile de les apprendre toutes à la fois, que d'en isoler une des autres."

L'analyse :

Voici une possible analyse du texte de descartes :

- dans le premier paragraphe, descartes expose le problème qu'il veut résoudre : comment trouver la vérité dans les sciences ? il affirme que rien ne nous éloigne plus du droit chemin que d'orienter nos études vers des buts particuliers, comme l'utilité ou le plaisir.

Il utilise l'expression "droit chemin" pour suggérer qu'il existe une méthode rigoureuse et universelle pour atteindre la vérité, et il oppose les buts particuliers aux buts généraux, qui sont ceux de la raison.

Il reconnaît que les sciences peuvent avoir des fruits légitimes, mais il les considère comme secondaires et distracteurs.

Il veut donc nous convaincre de nous détacher de ces motivations contingentes et subjectives, qui nous font négliger des aspects essentiels des sciences.



- dans le deuxième paragraphe, descartes expose sa thèse principale : il faut se convaincre que toutes les sciences sont tellement liées ensemble, qu'il est plus facile de les apprendre toutes à la fois, que d'en isoler une des autres.

Il s'appuie sur l'idée d'une unité et d'une dépendance mutuelle des sciences, qui implique qu'on ne peut pas les étudier séparément sans perdre de vue le tout.

Il utilise le terme de "convaincre" pour montrer qu'il s'agit d'un effort de la raison, qui doit surmonter les préjugés et les habitudes.

Il veut donc nous persuader de nous engager dans une étude universelle et globale des sciences, qui ne se limite pas à une discipline particulière.



- dans le troisième paragraphe, descartes expose sa conclusion pratique : il faut accroître la lumière naturelle de sa raison, non pour résoudre telle ou telle difficulté d'école, mais pour qu'en chaque circonstance de la vie son entendement montre à sa volonté le parti à prendre.

Il utilise l'image de la lumière naturelle pour désigner la capacité innée de l'esprit humain à connaître la vérité, qu'il faut développer et purifier.

Il oppose les difficultés d'école aux circonstances de la vie, pour montrer que le but des sciences n'est pas seulement théorique, mais aussi pratique.

Il veut donc nous inciter à utiliser notre raison comme un guide pour notre action, et non comme un simple instrument pour notre savoir.

Il termine en affirmant que cette méthode nous permettra de faire de plus grands progrès que ceux qui s'appliquent à des études particulières, et d'atteindre des résultats plus beaux qu'ils ne peuvent espérer.

Il utilise les termes de progrès et de beauté pour souligner les avantages de sa méthode, qui dépasse les attentes ordinaires.

En résumé, descartes défend dans ce texte l'idée d'une méthode universelle et rationnelle pour la recherche de la vérité dans les sciences, qui consiste à se détacher des buts particuliers, à étudier toutes les sciences ensemble, et à accroître la lumière naturelle de sa raison.

Il s'appuie sur des oppositions conceptuelles, des images suggestives et des arguments persuasifs pour convaincre son lecteur du bien-fondé et de l'utilité de sa méthode.