Dans "la pensée et le mouvant" de bergson, l'auteur explore la fonction primitive du langage en tant qu'outil de communication visant à faciliter la coopération sociale. le langage, qu'il prescrive ou décrive, trouve son origine dans la nécessité humaine de travailler ensemble, d'agir sur le monde et de partager des concepts pour atteindre des objectifs communs.
(1859-1941) Remet en question la vision selon laquelle l'histoire viserait un progrès dans les sciences. Il propose une nouvelle philosophie permettant d'analyser le contenu conscient de l'expérience immédiate.
objectif/subjectif/intersubjectif
« Quelle est la fonction primitive du langage ? C'est d'établir une communication en vue d'une coopération. Le langage transmet des ordres ou des avertissements. Il prescrit ou il décrit. Dans le premier cas, c'est l'appel à l'action immédiate ; dans le second, c'est le signalement de la chose ou de quelqu'une de ses propriétés, en vue de l'action future. Mais, dans un cas comme dans l'autre, la fonction est industrielle, commerciale, militaire, toujours sociale. Les choses que le langage décrit ont été découpées dans le réel par la perception humaine en vue du travail humain. Les propriétés qu'il signale sont les appels de la chose à une activité humaine. Le mot sera donc le même, comme nous le disions, quand la démarche suggérée sera la même, et notre esprit attribuera à des choses diverses la même propriété, se les représentera de la même manière, les groupera enfin sous la même idée, partout où la suggestion du même parti à tirer, de la même action à faire, suscitera le même mot. Telles sont les origines du mot et de l'idée. L'un et l'autre ont sans doute évolué. Ils ne sont plus aussi grossièrement utilitaires. Ils restent utilitaires cependant. »
Bergson, La Pensée et le mouvant
[A] - Questions d'analyse :
1. En quoi consiste la fonction primitive du langage selon Bergson ?
2. Comment le langage transmet-il les ordres ou les avertissements ?
3. Quelle est la différence entre la prescription et la description dans le langage ?
4. Comment le langage est-il lié aux activités humaines ?
[B] - Éléments de synth��se :
1. Expliquez la phrase "Les choses que le langage décrit ont été découpées dans le réel par la perception humaine en vue du travail humain".
2. Quelle est l'idée principale du texte et quelles sont les étapes de son argumentation ?
[C] - Commentaire :
1. Selon vous, est-ce que le langage est uniquement utilitaire ? Justifiez votre réponse.
2. À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si le langage est une création humaine ou s'il existe indépendamment de l'homme.
Voici une possible analyse du texte :
dans ce texte, bergson s'interroge sur la fonction primitive du langage, c'est-à-dire sur le rôle originel et essentiel que joue le langage dans la vie humaine.
Il va défendre l'idée que le langage est d'abord un outil pratique et social, qui permet de communiquer et de coopérer en vue de l'action.
Il va montrer que le mot et l'idée sont liés à la perception humaine et à l'activité humaine, et qu'ils restent marqués par leur finalité utilitaire.
Il commence par poser la question de la fonction primitive du langage, qu'il reformule en termes de communication et de coopération.
Il distingue deux types de langage : celui qui transmet des ordres ou des avertissements, et celui qui prescrit ou décrit.
Dans les deux cas, il souligne que le langage a pour but d'appeler à l'action, soit immédiate, soit future.
Il utilise des termes qui renvoient à des domaines pratiques, comme l'industrie, le commerce, la guerre.
Il insiste sur le caractère social du langage, qui implique une relation entre des êtres humains.
Il montre ainsi que le langage n'est pas une simple expression de la pensée, mais un moyen d'agir sur le monde et sur les autres.
Il poursuit en expliquant comment le langage découpe et représente le réel en fonction de la perception humaine et du travail humain.
Il affirme que les choses que le langage décrit sont celles qui intéressent l'homme pour son action.
Les propriétés que le langage signale sont celles qui appellent une activité humaine.
Il donne comme critère de l'identité du mot et de l'idée la similitude de la démarche suggérée par la chose.
Il montre ainsi que le mot et l'idée sont relatifs à la situation et au projet de l'homme, et qu'ils ne correspondent pas à une essence ou à une réalité objective des choses.
Il termine en reconnaissant que le mot et l'idée ont évolué depuis leurs origines, et qu'ils ne sont plus aussi grossièrement utilitaires.
Il nuance donc sa thèse en admettant que le langage n'est pas seulement un outil pratique et social, mais qu'il peut aussi avoir d'autres fonctions, comme l'expression artistique ou la recherche scientifique.
Il maintient cependant que le langage reste utilitaire, c'est-à-dire qu'il conserve une finalité pratique et sociale.
On peut donc résumer ainsi le plan du texte :
i) le langage est un outil pratique et social qui permet de communiquer et de coopérer en vue de l'action.
Ii) le mot et l'idée sont liés à la perception humaine et à l'activité humaine, et découpent et représentent le réel en fonction de la démarche suggérée par la chose.
Iii) le mot et l'idée ont évolué depuis leurs origines, mais restent marqués par leur finalité utilitaire.