Dans cet extrait de "l'être et le néant", sartre explore la notion d'amour et d'appropriation de l'autre. il remet en question l'idée de se sentir propriétaire de l'être aimé et souligne l'importance d'aimer l'autre dans sa liberté, plutàït que de chercher à le posséder ou à le contràïler.
(1905-1980) Philosophe existentialiste français majeur du 20e siècle, Sartre a exploré la notion de la liberté, de la responsabilité individuelle et de l'absurdité de l'existence humaine. Il a développé des idées sur l'existentialisme, la mauvaise foi et l'authenticité.
voici un exemple de commentaire linéaire possible : dans ce texte, sartre, philosophe existentialiste, s'interroge sur la nature de l'amour et sur le rapport entre l'amant et l'aimé. il cherche à montrer que l'amour n'est pas une volonté de puissance ni une possession de l'autre comme une chose, mais une tentative d'appropriation de la liberté de l'autre comme liberté. dans un premier temps, il réfute l'idée que l'amour soit fondé sur la notion de propriété. il pose une question rhétorique : "pourquoi voudrais-je m'approprier autrui si ce n'était justement en tant qu'autrui me fait être ?" il suggère ainsi que l'amour n'est pas un désir égo´ste de s'approprier l'autre pour soi, mais un besoin existentiel de reconnaître l'autre comme un être qui me fait exister, qui me révèle à moi-même. il utilise le terme d'"autrui" avec une majuscule pour souligner la singularité et la transcendance de l'autre par rapport à moi. il affirme ensuite que cette appropriation implique "un certain mode" qui respecte la liberté de l'autre. il oppose ainsi la propriété, qui est une relation statique et aliénante, à la liberté, qui est une relation dynamique et authentique. dans un deuxième temps, il oppose l'amour à la volonté de puissance. il prend l'exemple du tyran, qui n'aime pas ses sujets, mais qui les domine par la peur. il montre que le tyran n'a pas besoin de l'amour, qu'il considère comme une simple politique, et qu'il est prêt à changer de moyen si cela lui permet d'asservir plus efficacement. il utilise le terme de "moyen plus économique" pour souligner le caractère utilitaire et calculateur du tyran. il oppose ensuite celui qui veut être aimé au tyran. il montre que celui qui veut être aimé ne cherche pas à asservir l'autre, mais à être reconnu par lui. il n'aspire pas à être l'objet d'une passion aveugle et mécanique, mais le sujet d'un amour libre et conscient. il refuse d'être dévalorisé dans son amour et dans son être par une explication déterministe ou magique de la passion de l'autre. il prend les exemples de tristan et iseut, victimes d'un philtre, et d'un asservissement total qui tue l'amour. il utilise le terme d'"automatisme" pour décrire ce type de passion qui nie la liberté de l'autre. il oppose ainsi la volonté de puissance, qui est une relation de domination et de manipulation, à l'amour, qui est une relation de reconnaissance et de respect. dans un troisième temps, il définit l'amour comme une tentative d'appropriation de la liberté de l'autre comme liberté. il répète le terme d'"appropriation" pour montrer qu'il ne renonce pas à cette notion, mais qu'il lui donne un sens nouveau. il précise qu'il s'agit d'un "type spécial" d'appropriation, qui ne consiste pas à posséder l'autre comme on possède une chose, mais à posséder sa liberté comme liberté. il utilise le terme de "chose" pour désigner ce qui est inerte et déterminé, et le terme de "liberté" pour désigner ce qui est vivant et indéterminé. il suggère ainsi que l'amour est une tentative paradoxale et risquée de s'approprier ce qui échappe par essence à toute appropriation : la liberté de l'autre. il implique donc que l'amour est une relation fragile et incertaine, qui suppose un constant effort pour maintenir le dialogue entre deux libertés. en conclusion, on peut dire que ce texte est un extrait d'une réflexion philosophique sur l'amour, qui vise à en dégager les conditions et les enjeux existentiels. sartre y développe sa conception de l'amour comme une relation entre deux libertés, qui se reconnaissent mutuellement sans se réduire ni se dominer. il montre ainsi que l'amour n'est ni une propriété ni une volonté de puissance, mais une tentative d'appropriation de la liberté de l'autre comme
« Cette notion de �oepropriété” par quoi on explique si souvent l'amour ne saurait être première. Pourquoi voudrais-je m'approprier autrui si ce n'était justement en tant qu'Autrui me fait être ? Mais cela implique justement un certain mode d'appropriation : c'est de la liberté de l'autre en tant que telle que nous voulons nous emparer. Et non par volonté de puissance : le tyran se moque de l'amour ; il se contente de la peur. S'il recherche l'amour de ses sujets, c'est par politique et s'il trouve un moyen plus économique de les asservir, il l'adopte aussitôt. Au contraire, celui qui veut être aimé ne désire pas l'asservissement de l'être aimé. Il ne tient pas à devenir l'objet d'une passion débordante et mécanique. Il ne veut pas posséder un automatisme, et si on veut l'humilier, il suffit de lui représenter la passion de l'aimé comme le résultat d'un déterminisme psychologique : l'amant se sentira dévalorisé dans son amour et dans son être. Si Tristan et Iseut sont affolés par un philtre, ils intéressent moins ; et il arrive qu'un asservissement total de l'être aimé tue l'amour de l'amant. Le but est dépassé : l'amant se retrouve seul si l'aimé s'est transformé en automate. Ainsi l'amant ne désire-t-il pas posséder l'aimé comme on possède une chose ; il réclame un type spécial d'appropriation. Il veut posséder une liberté comme liberté. »
Sartre, L'Être et le néant
[A] û Questions d'analyse
1) Selon l'auteur, pourquoi la notion de "propriété" ne peut-elle pas expliquer l'amour ?
2) Quel est le mode d'appropriation auquel l'auteur se réf��re dans le texte ?
3) Quelle est la différence entre la volonté de puissance du tyran et le désir d'être aimé ?
4) En quoi la représentation de la passion de l'aimé comme étant le résultat d'un déterminisme psychologique peut-elle être humiliante pour l'amant ?
[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez le sens de la phrase : "c'est de la liberté de l'autre en tant que telle que nous voulons nous emparer."
2) En vous basant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] û Commentaire
1) Pourquoi l'amant ne souhaite-t-il pas posséder l'aimé comme une chose ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si l'amour peut exister sans une forme d'appropriation.
Voici une possible analyse du texte :
dans ce texte, sartre s'interroge sur la nature de l'amour et sur le rapport entre l'amant et l'aimé.
Il cherche à montrer que l'amour n'est pas une simple volonté de posséder l'autre comme une chose, mais une manière de se rapporter à sa liberté.
- il commence par affirmer que la notion de "propriété" ne peut pas rendre compte de l'amour, car elle suppose que l'on désire s'approprier autrui pour soi-même, alors que l'amour implique au contraire que l'on désire s'approprier autrui pour ce qu'il est, c'est-à-dire un être libre.
Il oppose ainsi deux conceptions de l'autre : l'autre comme objet et l'autre comme sujet.
- il poursuit en distinguant deux types de volonté de puissance : celle du tyran, qui se contente de faire peur à ses sujets et de les asservir par la force ou par la ruse, et celle de l'amant, qui veut être aimé par l'aimé et qui respecte sa liberté.
Il montre que le tyran n'a pas besoin d'amour, car il n'a pas besoin de reconnaître l'autre comme un être libre, tandis que l'amant a besoin d'amour, car il a besoin de reconnaître l'autre comme un être libre.
- il termine en expliquant que l'amant ne veut pas posséder l'aimé comme on possède une chose, c'est-à-dire comme un objet soumis à un déterminisme ou à un automatisme.
Il donne des exemples pour illustrer son propos : il dit que si tristan et iseut sont victimes d'un philtre, ils perdent de leur intérêt, car ils ne sont plus libres de s'aimer ; il dit aussi que si l'aimé devient trop dépendant ou passionné, il peut tuer l'amour de l'amant, car il ne lui laisse plus d'espace pour sa liberté.
Il conclut que l'amant veut posséder une liberté comme liberté, c'est-à-dire comme une capacité de choix et d'action qui fait la valeur de l'être aimé.
Le texte de sartre vise donc à défendre une conception de l'amour qui repose sur le respect et la valorisation de la liberté de l'autre.
Il s'oppose à une conception de l'amour qui réduirait l'autre à une chose ou à un moyen pour soi.
Il montre ainsi que l'amour est une relation intersubjective qui implique une réciprocité et une égalité entre les partenaires.