L'analyse :
Voici un possible commentaire linéaire du texte de durkheim :
- dans ce texte, durkheim défend l'idée que la société est la source de tous les biens intellectuels et moraux qui constituent la civilisation, et qu'elle mérite donc notre respect et notre dévouement.
- il commence par énumérer les différents domaines dans lesquels la société nous apporte des biens intellectuels : la science, l'art, la maîtrise de la nature.
Il affirme que notre raison individuelle dépend de la raison collective et impersonnelle de la science, qui est une activité sociale par sa méthode et sa transmission.
Il soutient que notre sens esthétique dépend de l'art, qui est également une expression sociale.
Il souligne que notre pouvoir sur les choses, qui fait notre dignité, dépend de la société, qui nous libère des contraintes naturelles.
Il utilise pour cela des formules emphatiques comme "c'est de la société que nous vient tout l'essentiel de notre vie mentale", "c'est à la société que nous devons notre empire sur les choses", "c'est elle qui nous affranchit de la nature".
Il s'agit de montrer que la société est le fondement de notre culture et de notre humanité.
- il en déduit que la société est un être psychique supérieur à l'individu, dont celui-ci émane.
Il s'appuie sur une analogie avec le croyant, qui s'incline devant dieu parce qu'il croit tenir de lui son être et son âme.
Il affirme que nous avons les mêmes raisons d'éprouver ce sentiment pour la collectivité, qui est la source de notre être mental et moral.
Il utilise pour cela des termes valorisants comme "supérieur", "émane", "déférence".
Il s'agit de justifier que la société a une autorité légitime sur l'individu, qui doit lui obéir et lui sacrifier ses intérêts personnels.
- le texte de durkheim vise donc à établir une conception sociologique et positiviste de la civilisation, qui repose sur l'idée que la société est un fait social total, qui englobe et dépasse l'individu.
Il cherche à fonder une morale sociale, qui reconnaît à la société le droit d'exiger de l'individu des devoirs et des obligations.
Il s'oppose ainsi à une conception individualiste et naturaliste de la civilisation, qui ferait primer les droits et les intérêts de l'individu sur ceux de la société.
