Dans ce texte, nietzsche remet en question l'idée de l'éloge de la vertu en soulignant les effets nuisibles qu'elle peut avoir sur celui qui la possàùde. selon lui, les vertus telles que l'application, l'obéissance, la chasteté, la piété et la justice sont souvent des instincts qui dominent excessivement et qui empêchent l'équilibre avec d'autres instincts. ainsi, l'éloge de la vertu est en réalité un moyen de servir les intérêts de la société plutàït que de l'individu lui-même.
(1844-1900) Répond aux attaques faites à l'encontre de la philosophie à son époque : elle serait inutile et incertaine, contrairement aux nouvelles sciences expérimentales et humaines. Toute sa philosophie vise à contredire cette invective.
essentiel/accidentel
« Nous disons bonnes les vertus d'un homme, non pas à cause des résultats qu'elles peuvent avoir pour lui, mais à cause des résultats qu'elles peuvent avoir pour nous et pour la société : dans l'éloge de la vertu on n'a jamais été bien �oedésintéressé”, on n'a jamais été bien �oealtruiste” ! On aurait remarqué, sans cela, que les vertus (comme l'application, l'obéissance, la chasteté, la piété, la justice) sont généralement nuisibles à celui qui les possède, parce que ce sont des instincts qui règnent en lui trop violemment, trop avidement, et ne veulent à aucun prix se laisser contrebalancer raisonnablement par les autres. Quand on possède une vertu, une vraie vertu, une vertu complète (non une petite tendance à l'avoir), on est victime de cette vertu ! Et c'est précisément pourquoi le voisin en fait la louange ! On loue l'homme zélé bien que son zèle gâte sa vue, qu'il use la spontanéité et la fraîcheur de son esprit : on vante, on plaint le jeune homme qui s'est �oetué à la tâche ” parce qu'on pense : �oePour l'ensemble social, perdre la meilleure unité n'est encore qu'un petit sacrifice ! Il est fâcheux que ce sacrifice soit nécessaire ! Mais il serait bien plus fâcheux que l'individu pensât différemment, qu'il attachât plus d'importance à se conserver et à se développer qu'à travailler au service de tous !” On ne plaint donc pas ce jeune homme à cause de lui-même, mais parce que sa mort a fait perdre à la société un instrument soumis, sans égards pour lui-même, bref un �oebrave homme”, comme on dit. »
Nietzsche, Le gai Savoir
Voici un exemple de commentaire linéaire du texte de nietzsche :
dans ce texte, nietzsche remet en cause la valeur morale des vertus humaines.
Il soutient que les vertus ne sont pas bonnes pour celui qui les possède, mais pour les autres et pour la société.
Il illustre son propos par l'exemple de l'homme zélé qui se sacrifie pour le bien commun.
Il adopte un ton ironique et critique pour dénoncer l'hypocrisie et l'égo´sme qui se cachent derrière l'éloge de la vertu.
Dans un premier temps, nietzsche affirme que les vertus d'un homme ne sont pas appréciées pour elles-mêmes, mais pour les résultats qu'elles peuvent avoir pour nous et pour la société.
Il utilise des guillemets pour mettre en doute les notions de "désintéressement" et d'"altruisme" qui sont souvent invoquées pour justifier la morale.
Il suggère que l'éloge de la vertu est en réalité motivé par un intérêt personnel ou collectif, et non par un respect de la dignité humaine.
Il oppose ainsi deux points de vue : celui de l'individu qui possède la vertu, et celui du voisin qui en profite.
Dans un deuxième temps, nietzsche montre que les vertus sont généralement nuisibles à celui qui les possède, car elles sont des instincts trop puissants et trop exclusifs, qui ne laissent pas de place à la raison et à l'équilibre.
Il emploie des termes négatifs comme "nuisible", "trop violemment", "trop avidement" pour souligner le caractère excessif et dangereux des vertus.
Il insiste sur le fait que posséder une vertu n'est pas une simple inclination, mais une domination complète de l'être, qui le rend victime de sa propre vertu.
Il renverse ainsi le sens habituel du mot "vertu", qui désigne normalement une qualité morale positive.
Dans un troisième temps, nietzsche illustre son propos par l'exemple de l'homme zélé qui se tue à la tâche.
Il dénonce l'attitude du voisin qui loue et plaint cet homme, non pas par compassion, mais par calcul.
Il utilise des expressions comme "on pense", "on vante", "on dit" pour montrer que le voisin se réfère à une opinion commune, à une norme sociale, qui valorise le sacrifice de l'individu au profit du collectif.
Il met en évidence le paradoxe de cette morale, qui consiste à admirer celui qui se détruit lui-même, tout en regrettant sa mort comme une perte pour la société.
Il révèle ainsi l'incohérence et l'injustice de cette morale, qui nie la singularité et la liberté de l'individu.
En conclusion, nietzsche propose une critique radicale de la morale traditionnelle, fondée sur les vertus humaines.
Il démontre que les vertus ne sont pas des biens en soi, mais des moyens au service d'un intérêt égo´ste ou social.
Il invite à remettre en question les valeurs admises et à affirmer sa propre individualité face aux contraintes imposées par la société.