L'analyse :
Dans ce texte, nietzsche s'interroge sur le processus créatif des artistes et des penseurs, et remet en cause l'idée d'une inspiration soudaine et divine.
Il distingue deux types d'imagination : celle du bon artiste, qui est critique et sélective, et celle du mauvais artiste, qui est passive et reproductrice.
Il affirme que la véritable création artistique ou philosophique est le fruit d'un travail acharné et rigoureux.
- il commence par énoncer la thèse qu'il veut réfuter : celle selon laquelle les artistes auraient des "intuitions subites" ou des "prétendues inspirations" qui leur viendraient "du ciel".
Il utilise des guillemets et des adjectifs péjoratifs pour marquer son ironie et son scepticisme face à cette conception romantique de la création.
Il suggère que les artistes ont un intérêt à faire croire à cette thèse, car elle valorise leur génie et leur originalité.
- il oppose ensuite sa propre thèse : celle selon laquelle l'imagination du bon artiste ou penseur est constamment en activité, mais qu'elle est soumise à un jugement "extrêmement aiguisé et exercé" qui "rejette, choisit, combine".
Il utilise des termes qui renvoient à l'idée d'un travail artisanal ou scientifique, où il faut trier les matériaux, les assembler, les transformer.
Il illustre sa thèse par l'exemple de beethoven, dont les carnets montrent qu'il a composé ses mélodies "petit à petit", à partir de "multiples esquisses".
Il souligne ainsi le caractère progressif et laborieux de la création musicale.
- il termine par une comparaison entre le bon et le mauvais artiste : le premier est sévère dans son choix et ne se contente pas de la première idée venue, tandis que le second s'en remet à sa mémoire reproductrice et se contente d'improviser.
Il dévalorise l'improvisation artistique, qu'il considère comme un "bas niveau" par rapport à l'idée "choisie avec peine et sérieux".
Il généralise sa thèse en affirmant que "tous les grands hommes étaient de grands travailleurs", qui ne se lassaient pas d'"inventer", mais aussi de "rejeter", de "trier", de "remanier", de "arranger".
Il utilise une série de verbes qui expriment l'exigence et la rigueur du processus créatif.
En conclusion, on peut dire que nietzsche défend une conception rationaliste et volontariste de la création artistique ou philosophique, qui repose sur l'activité de l'imagination et du jugement.
Il critique la conception romantique qui fait de l'artiste un être passif et inspiré par une force supérieure.
Il valorise le travail, la sélection et la combinaison comme les conditions nécessaires à la production d'une £uvre originale et de qualité.
