• Marx
L'individu et la société : une interdépendance incontournable
état - liberté



Le contexte :

à  travers les époques, l'individu a toujours été lié à  la société, passant de la famille à  la tribu, puis à  des formes de communauté plus complexes. cependant, c'est au xviiie siàùcle que cette interdépendance sociale est perà§ue comme une simple nécessité extérieure dans la société bourgeoise. marx souligne que l'homme ne peut se constituer en tant qu'individu singulier que dans le cadre de la société, oàû la production et le langage prennent tout leur sens.

L' auteur :

Marx

(1818-1883) Père fondateur du communisme, qui condamne l'appropriation privée du capital (des moyens de productions) et donc en partie la thèse de Locke. Il reprend le système de Hegel pour fonder l'idée de lutte de classes afin d'analyser par la suite les différente

Le repère :

universel/général/particulier/singulier

Le texte :

« Plus on remonte dans le cours de l'histoire, plus l'individu, et par suite l'individu producteur lui aussi, apparaît dans un état de dépendance, membre d'un ensemble plus grand : cet état se manifeste d'abord de façon tout à fait naturelle dans la famille, et dans la famille élargie jusqu'à former la tribu ; puis dans les différentes formes de la communauté issue de l'opposition et de la fusion des tribus. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle, dans la �oesociété civile ※ bourgeoise”, que les différentes formes de l'interdépendance sociale se présentent à l'individu comme un simple moyen de réaliser ses buts particuliers, comme une nécessité extérieure. Mais l'époque qui engendre ce point de vue, celui de l'individu singulier singularisé, est précisément celle où les rapports sociaux (et de ce point de vue universels) ont atteint le plus grand développement qu'ils aient connu. L'homme est, au sens le plus littéral, un zôon politikon , non seulement un animal sociable, mais un animal qui ne peut se constituer comme individu singulier que dans la société. La production réalisée en dehors de la société par cet individu singulier et singularisé ※ fait exceptionnel qui peut bien arriver à un civilisé transporté par hasard dans un lieu désert et qui possède déjà en puissance les forces propres à la société ※ est chose aussi absurde que le serait le développement du langage sans la présence d'individus vivant et parlant ensemble. »
Marx, Introduction à la Critique de l'économie politique

L'analyse :

Voici un exemple de commentaire linéaire du texte de marx : dans ce texte, marx s'interroge sur la nature de l'individu producteur et sur ses rapports avec la société.

Il va montrer que l'individu n'est pas un être isolé, mais qu'il est le produit et le producteur d'une histoire sociale.

Il va également critiquer l'illusion de l'individualisme bourgeois qui masque la réalité des interdépendances sociales.

Dans un premier temps, marx affirme que l'individu est historiquement dépendant d'un ensemble plus grand, qu'il s'agisse de la famille, de la tribu ou de la communauté.

Il utilise le terme de "cours de l'histoire" pour souligner que l'individu n'est pas une donnée immuable, mais qu'il se transforme selon les conditions historiques.

Il utilise également le terme de "naturelle" pour qualifier la dépendance familiale ou tribale, ce qui implique qu'elle est antérieure à toute convention ou contrat social.

Il oppose ainsi les formes primitives ou traditionnelles de société aux formes modernes ou bourgeoises.

Dans un deuxième temps, marx caractérise la société bourgeoise comme celle qui fait apparaître l'individu comme un être singulier et indépendant, qui ne voit dans les rapports sociaux qu'un moyen de réaliser ses buts particuliers.

Il utilise le terme de "point de vue" pour indiquer qu'il s'agit d'une représentation subjective et illusoire, qui ne correspond pas à la réalité objective.

Il utilise également le terme de "nécessité extérieure" pour désigner les contraintes sociales qui pèsent sur l'individu, mais qu'il ne reconnaît pas comme telles.

Il critique ainsi l'idéologie individualiste qui nie la dimension sociale de l'homme.

Dans un troisième temps, marx affirme que l'homme est par essence un être social, qui ne peut se constituer comme individu singulier que dans la société.

Il utilise le terme de "zôon politikon" (1), emprunté à aristote, pour désigner l'homme comme un animal politique, c'est-à-dire un animal qui vit et s'organise en communauté.

Il utilise également le terme de "production" pour englober toutes les activités humaines qui impliquent une coopération et une communication entre les hommes.

Il illustre son propos par deux exemples : celui du civilisé transporté dans un lieu désert, qui ne peut produire que s'il dispose des forces propres à la société ; et celui du langage, qui ne peut se développer que si des individus vivent et parlent ensemble.

Il montre ainsi que l'individu n'est pas une entité séparée, mais qu'il est le résultat et l'agent d'un processus historique et social.

En conclusion, on peut dire que ce texte de marx vise à démontrer que l'individu n'est pas un être isolé, mais qu'il est inscrit dans une histoire et une société qui le conditionnent et qu'il contribue à transformer.

Il s'oppose à la vision individualiste de la société bourgeoise, qui fait abstraction des rapports sociaux réels.

Il affirme au contraire que l'homme est fondamentalement un être social, qui ne peut se réaliser que dans et par la société.

(1) zôon politikon : expression grecque signifiant littéralement "animal politique".