• Schopenhauer
La permanence du caractàùre humain
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Le contexte :

Dans cet extrait de l'essai sur le libre arbitre de schopenhauer, l'auteur soutient que le caractàùre de l'homme reste immuable tout au long de sa vie, malgré les changements externes et les circonstances. il affirme que les actions passées d'une personne sont un indicateur fiable de ses actions futures, remettant en question l'idée de changement et soulignant la nécessité de connaà®tre les individus pour les comprendre.

L' auteur :

Schopenhauer

(1788-1860) Philosophe allemand influent, célèbre pour sa vision pessimiste de la vie. Il a développé une métaphysique basée sur la volonté et la représentation, affirmant que la souffrance est inévitable. Il a également exploré les notions de la volonté de vivre et la recherche du bonheur à travers la philosophie de l'art.

Le repère :

identité/égalité/différence

Le texte :

« Le caractère de l'homme est invariable : il reste le même pendant toute la durée de sa vie. Sous l'enveloppe changeante des années, des circonstances où il se trouve, même de ses connaissances et de ses opinions, demeure, comme l'écrevisse sous son écaille, l'homme identique et individuel, absolument immuable et toujours le même. Ce n'est que dans sa direction générale et dans sa matière que son caractère éprouve des modifications apparentes, qui résultent des différences d'âges, et des besoins divers qu'ils suscitent. L'homme même ne change jamais : comme il a agi dans un cas, il agira encore, si les mêmes circonstances se présentent (en supposant toutefois qu'il en possède une connaissance exacte). L'expérience de tous les jours peut nous fournir la confirmation de cette vérité : mais elle semble la plus frappante, quand on retrouve une personne de connaissance après vingt ou trente années, et qu'on découvre bientôt qu'elle n'a rien changé à ses procédés d'autrefois. - Sans doute plus d'un niera en paroles cette vérité : et cependant dans sa conduite il la présuppose sans cesse, par exemple quand il refuse à tout jamais sa confiance à celui qu'il a trouvé une seule fois malhonnête, et, inversement, lorsqu'il se confie volontiers à l'homme qui s'est un jour montré loyal. Car c'est sur elle que repose la possibilité de toute connaissance des hommes, ainsi que la ferme confiance que l'on a en ceux qui ont donné des marques incontestables de leur mérite. »
Schopenhauer, Essai sur le libre arbitre

Les questions :



[A] - Questions d'analyse
1. Comment le caract��re de l'homme est-il décrit dans le texte ?
2. Selon l'auteur, en quoi le caract��re de l'homme est-il immuable ?
3. En quoi consiste les modifications apparentes du caract��re de l'homme ?
4. Comment l'auteur justifie-t-il sa th��se sur l'immuabilité du caract��re de l'homme ?

[B] - Éléments de synth��se
1. Expliquez la phrase : "L'homme même ne change jamais : comme il a agi dans un cas, il agira encore, si les mêmes circonstances se présentent".
2. Quelle est l'idée principale du texte et quelles sont les étapes de son argumentation ?

[C] - Commentaire
1. Pensez-vous que la th��se de l'immuabilité du caract��re de l'homme est vraie ? Justifiez votre réponse.
2. En vous appuyant sur le texte, expliquez en quoi la th��se de Schopenhauer sur l'immuabilité du caract��re de l'homme est importante pour la connaissance des hommes.

L'analyse :

Voici un exemple de commentaire linéaire du texte : le texte de schopenhauer est un extrait de son essai sur le libre arbitre, où il défend la thèse du déterminisme, c'est-à-dire que les actions humaines sont soumises à des causes nécessaires et prévisibles.

Il s'oppose ainsi à la conception du libre arbitre, qui suppose que l'homme peut choisir librement entre plusieurs possibilités.

Dans ce passage, il expose l'un de ses arguments principaux, qui est fondé sur l'idée que le caractère de l'homme est invariable et qu'il détermine sa conduite dans toutes les circonstances.



- dans le premier paragraphe, schopenhauer affirme sa thèse avec force et conviction, en utilisant des termes absolus comme "invariable", "le même", "identique", "individuel", "absolument immuable" et "toujours".

Il compare l'homme à une écrevisse, qui conserve son essence sous son écaille, pour souligner l'idée d'une permanence du caractère malgré les changements extérieurs.

Il concède que le caractère peut subir des modifications apparentes, mais il les réduit à des effets de l'âge ou des besoins, qui n'affectent pas la direction générale ni la substance du caractère.

Il s'agit donc de montrer que le caractère est une réalité stable et essentielle, qui conditionne la manière d'agir de l'homme.



- dans le deuxième paragraphe, schopenhauer appuie sa thèse sur l'expérience de tous les jours, qu'il présente comme une confirmation de sa vérité.

Il prend l'exemple de la rencontre avec une personne connue après une longue séparation, qui permet de constater que son caractère n'a pas changé.

Il utilise le terme "frappante" pour qualifier cette observation, qui semble aller à l'encontre de l'idée d'un progrès ou d'une évolution possible de l'homme.

Il anticipe aussi l'objection que pourrait lui faire un adversaire du déterminisme, qui nierait sa thèse en paroles, mais qui la présupposerait en actes.

Il montre ainsi que sa thèse est fondée sur un principe pratique, qui régit la confiance ou la méfiance que l'on accorde aux hommes selon leur comportement passé.

Il en déduit que sa thèse est la condition de possibilité de toute connaissance des hommes et de toute confiance en leur mérite.



- on peut donc dire que schopenhauer développe dans ce texte un argument en faveur du déterminisme, basé sur la notion de caractère invariable.

Il s'appuie sur des affirmations catégoriques, des comparaisons imagées et des exemples tirés de l'expérience commune pour convaincre son lecteur.

Il cherche ainsi à remettre en cause l'illusion du libre arbitre, qui masque selon lui la réalité nécessaire et prévisible des actions humaines.