• Alain
La volonté et la conquête du plaisir
bonheur - liberté



Le contexte :

Dans ce texte d'alain, il est souligné que les plaisirs ne peuvent réellement nous toucher si nous ne sommes pas disposés à  les apprécier. que ce soit dans les plaisirs de la table ou de l'esprit, il faut une volonté constante pour les conquérir et les apprécier pleinement. l'auteur met en évidence l'idée que le bonheur ne réside pas dans la passivité, mais plutàït dans l'action et la conquête, oàû l'on trouve du plaisir dans les efforts déployés.

L' auteur :

Alain

(1868-1951) Il effectue un mouvement de retour au Cartésianisme en niant l'inconscient Freudien, selon lui ce dernier doit être réduit aux pulsions du corps opposées à la rationalité de l'Esprit.

Le repère :

essentiel/accidentel

Le texte :

« Remarquez que les plaisirs n'ont guère de prise sur nous si nous ne nous disposons pas à les goûter. Même dans les plaisirs de la table, qui doivent peu à l'esprit, il faut pourtant apporter une attention bienveillante. Encore bien plus évidemment, quand il s'agit des plaisirs de l'esprit, il faut vouloir les conquérir, et il serait vain de les attendre. Nul ne dira au jeu d'échecs : �oeAmuse-moi.” C'est par une volonté suivie, exercée, entraînée, que l'on fera son plaisir. Même jouer aux cartes suppose la volonté de s'y plaire. En sorte qu'on pourrait dire que rien au monde ne plaît de soi. Il faut prendre beaucoup de peine pour se plaire à la géométrie, au dessin, à la musique. Et cette liaison de la peine au plaisir se voit bien clairement dans les jeux violents. Il est étrange que les coureurs, lutteurs et boxeurs trouvent du plaisir à toute cette peine qu'ils se donnent ; et cela est pourtant hors de doute. Si l'on réfléchit assez sur ce paradoxe de l'homme, on ne se représentera nullement l'homme heureux comme celui à qui tous les bonheurs sont apportés ; mais au contraire on le pensera debout, en action et en conquête, et faisant bonheur d'une puissance exercée. »
Alain

Les questions :



[A] û Questions dÆanalyse
1) De quelle mani��re les plaisirs peuvent-ils avoir une prise sur nous ?
2) Quelle est l'importance de l'attention bienveillante dans le plaisir de la table ?
3) Comment peut-on conquérir les plaisirs de l'esprit ?
4) Pourquoi est-il nécessaire de faire des efforts pour se plaire à la géométrie, au dessin et à la musique ?

[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Il faut prendre beaucoup de peine pour se plaire à la géométrie, au dessin, à la musique."
2) En vous aidant des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[C] û Commentaire
1) Selon l'auteur, pourquoi peut-on considérer l'homme heureux comme celui en action et en conquête ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si les plaisirs peuvent réellement être appréciés sans y apporter d'efforts.

L'analyse :

Voici un exemple de commentaire possible du texte : le texte d'alain porte sur la notion de plaisir et son rapport à la volonté, à l'attention et à la peine.

L'auteur cherche à montrer que le plaisir n'est pas quelque chose de passif, qui nous arrive sans effort, mais au contraire le résultat d'une activité volontaire et consciente.

Il s'appuie pour cela sur des exemples tirés des plaisirs de la table, de l'esprit et du corps.

Dans le premier paragraphe, alain affirme que les plaisirs n'ont guère de prise sur nous si nous ne nous disposons pas à les go¹ter.

Il prend l'exemple des plaisirs de la table, qui semblent pourtant les plus simples et les plus naturels, pour montrer qu'ils requièrent une attention bienveillante.

Il suggère ainsi que le plaisir n'est pas seulement une sensation physique, mais aussi une attitude mentale, qui implique un certain intérêt et une certaine ouverture.

Dans le deuxième paragraphe, alain généralise son propos aux plaisirs de l'esprit, qui sont encore plus évidemment liés à la volonté.

Il affirme qu'il faut vouloir les conquérir, et qu'il serait vain de les attendre.

Il prend l'exemple du jeu d'échecs, qui ne peut pas amuser quelqu'un qui n'y met pas d'effort et de concentration.

Il montre ainsi que le plaisir est le fruit d'une activité suivie, exercée, entraînée, qui demande du travail et de la discipline.

Dans le troisième paragraphe, alain illustre son idée par les jeux violents, qui associent la peine au plaisir.

Il souligne le paradoxe de l'homme, qui trouve du plaisir à se donner de la peine, à courir, lutter ou boxer.

Il en déduit que l'homme heureux n'est pas celui à qui tous les bonheurs sont apportés, mais celui qui est debout, en action et en conquête, et qui fait bonheur d'une puissance exercée.

Le texte d'alain remet en cause l'idée commune selon laquelle le plaisir serait une jouissance immédiate et facile, qui nous dispenserait de tout effort.

Au contraire, il montre que le plaisir est une construction volontaire et consciente, qui implique de l'attention, du travail et de la peine.

Il invite ainsi à reconsidérer la valeur du plaisir, non pas comme une fin en soi, mais comme un moyen d'exercer notre puissance et notre liberté.