Dans cet extrait des "eléments de loi", hobbes explore le lien entre l'expérience, la curiosité et la connaissance. il explique que chaque nouvelle expérience est une opportunité d'élargir nos connaissances, et que la passion de l'admiration et de la curiosité nous pousse à chercher les causes et les commencements des choses. la curiosité est donc présentée comme le moteur de la connaissance.
(1588-1679) Philosophe Contractualiste comme Locke et Rousseau ; selon eux le pouvoir politique serait issu d'un accord passé librement entre les hommes : un contrat social. Hobbes pense ce contrat à l'aune de ce qu'il y avait avant, « l'état de Nature ».
concret/abstrait
« Dans la mesure où toute connaissance commence par l'expérience, il suit que toute nouvelle expérience est également le point de départ d'une nouvelle connaissance, et tout élargissement de l'expérience est le début d'un accroissement de la connaissance. Il en résulte que toutes les nouveautés qu'un homme rencontre lui donne l'espoir et l'occasion de connaître quelque chose qu'il ne connaissait pas auparavant. Cet espoir et cette attente d'une nouvelle connaissance de quelque chose de nouveau et d'étrange est la passion qu'on appelle généralement ADMIRATION, et la même passion, en tant qu'appétit, est appelée CURIOSITÉ, c'est-à-dire appétit de connaissance. De même que, dans les facultés de discerner, un homme quitte toute communauté avec les bêtes par la faculté d'imposer des noms, il surmonte également leur nature par la passion qu'est la curiosité. En effet, lorsqu'une bête voit quelque chose de nouveau ou d'étrange pour elle, elle l'observe uniquement pour discerner si cette chose est susceptible de lui rendre service ou de lui faire du mal, et, en fonction de cela, elle s'approche d'elle ou la fuit, tandis qu'un homme, qui, dans la plupart des cas, se souvient de la manière dont les événements ont été causés et ont commencé, cherche la cause et le commencement de toutes les choses qui surviennent et qui sont nouvelles pour lui. Et de cette passion (admiration et curiosité) sont issues, non seulement l'invention des noms, mais aussi les hypothèses sur les causes qui, pense-t-on, produisent toute chose. »
Hobbes, Eléments de loi
[A] - Questions d'analyse
1) Selon l'auteur, comment toute connaissance commence-t-elle ?
2) Quelle est la relation entre une nouvelle expérience et une nouvelle connaissance ?
3) Comment l'auteur définit-il l'admiration et la curiosité ?
4) Quelle est la différence entre la réaction d'une bête et celle d'un homme face à quelque chose de nouveau ou d'étrange ?
[B] - Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Dans les facultés de discerner, un homme quitte toute communauté avec les bêtes par la faculté d'imposer des noms".
Voici un possible développement de l'analyse du texte :
le texte de hobbes traite de la relation entre l'expérience et la connaissance, et du rôle de la curiosité dans le progrès du savoir humain.
Il se compose de trois parties principales :
- la première partie va de "dans la mesure où" à "admiration".
L'auteur y expose le principe selon lequel toute connaissance commence par l'expérience, et que toute nouvelle expérience est source d'une nouvelle connaissance.
Il en déduit que les hommes sont animés par une passion qui les pousse à rechercher les nouveautés, qu'il nomme admiration ou curiosité.
Il s'agit donc d'une thèse générale sur l'origine et la nature de la connaissance humaine.
- la deuxième partie va de "et la même passion" à "la fuit".
L'auteur y compare l'homme et l'animal, et montre que l'homme se distingue par sa capacité à imposer des noms aux choses, ce qui lui permet de les classer et de les identifier.
Il montre aussi que l'homme se distingue par sa curiosité, qui le pousse à chercher non seulement l'utilité ou le danger des choses, mais aussi leur cause et leur commencement.
Il s'agit donc d'une argumentation par différence spécifique, qui vise à souligner la singularité de l'esprit humain.
- la troisième partie va de "tandis qu'un homme" à la fin du texte.
L'auteur y explique que la curiosité est à l'origine de deux activités fondamentales pour le savoir : l'invention des noms, qui permet de fixer les concepts et les idées, et les hypothèses sur les causes, qui permettent de rendre compte des phénomènes observés.
Il s'agit donc d'une conclusion qui tire les conséquences de la thèse initiale, en montrant comment la curiosité conduit au progrès de la connaissance.